vendredi 16 décembre 2022

Le soldat désaccordé - Gilles Marchand

 Par Daphné


 






Auteur : Gilles Marchand
Titre : Le soldat désaccordé
Genre :roman
Langue d’origine : français
nombre de pages :208
Éditeur : Aux forges de Vulcain
Date d'édition : 2022
 
Résumé de l'éditeur :
 
 Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d'amour que le jeune homme a vécue au milieu de l'Enfer. Alors que l'enquête progresse, la France se rapproche d'une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d'espoir dans un monde qui s'effondre.
 
Mon avis:
 
J'aime beaucoup les livres de Gilles Marchand, leur poésie, leur fantaisie, leur douceur. Ce livre là m'a un peu moins conquise que les autres mais reste tout de même un grand moment de lecture. 
 
Le narrateur, ancien combattant de la première guerre mondiale, mène sa vie en enquêtant.  Il enquête sur les disparus de guerre, à la demande de leurs proches. A la demande de sa mère, l tente de retrouver un certain Émile Joplain dont l'histoire va prendre une grande place dans sa vie. A travers cette enquête, l'auteur nous parle de poilus, de leurs souffrances, des horreurs qu'ils ont vécus, de la peur, du traumatisme, de la mort. Mais il nous parle aussi d'amour et d'espoir. 
 
Et c'est beau. Oui, elle est belle cette histoire qui apporte une touche de lumière à un contexte absolument cauchemardesque. Le rêve et la tendresse se mêlent aux horreurs de la guerre et on se surprend à espérer, en même temps que le narrateur, que l'amour survive à la guerre.  Au milieu des champs de bataille, on croise toute une galerie de personnages qui ne peuvent qu'émouvoir. 
 
Émotion également pour la plume, toujours délicate et poétique, de Gilles Marchand. Un auteur décidément incontournable pour moi.
 
Extrait:
 
 "Je n’étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d’ailleurs personne qui l’ait vécu ainsi. L’image était certes jolie, mais elle ne reflétait pas la réalité. On n’imaginait pas que le conflit allait s’éterniser, évidemment. Personne ne pouvait le prévoir. On croyait passer l’été sous les drapeaux et revenir pour l’automne avec l’Alsace et la Lorraine en bandoulière. À temps pour les moissons, les vendanges ou de nouveaux tours de vis à l’usine. Pour tout dire, ça emmerdait pas mal de monde cette histoire. On avait mieux à faire qu’aller taper sur nos voisins. Pourtant, on savait que ça viendrait : on nous avait bien préparés à cette idée. À force de nous raconter qu’ils étaient nos ennemis, on avait fini par le croire. Alors, quand ils sont passés par le Luxembourg et la Belgique, il n’y avait pas grand monde pour leur trouver des circonstances atténuantes. On était nombreux à être volontaires pour leur expliquer que ça ne se faisait pas trop d’aller envahir des pays neutres. "

2 commentaires:

  1. Oui, l'auteur a vraiment un univers.

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  2. J'ai été déçue par la fin, un peu trop jolie au vue de ce qui a été raconté avant. Mais un auteur au talent indéniable.

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