Auteur :
Kaoutar Harchi
Titre :
A l’origine notre père obscur
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Actes sud
Nombre de
pages : 176p
Date de
parution : août 2014
Présentation de l’éditeur :
Enfermée depuis son plus jeune âge dans la “maison des
femmes”, une bâtisse ceinte de hauts murs de pierre où maris, frères et pères
mettent à l’isolement épouses, sœurs et filles coupables – ou soupçonnées –
d’avoir failli à la loi patriarcale, prise en otage par les mystères qui
entourent tant de douleur en un même lieu rassemblée, une enfant a grandi en
témoin impuissant de l’inéluctable aliénation de sa mère qu’un infini désespoir
n’a cessé d’éloigner d’elle.
Menacée de dévoration par une communauté de souffrance, meurtrie par l’insondable indifférence de sa génitrice, mais toujours aimante, l’abandonnée tente de rejoindre enfin ce “père obscur” dont elle a rêvé en secret sa vie durant. Mais dans la pénombre de la demeure du père, où sévit le clan, la guette un nouveau cauchemar où l’effrayant visage de l’oppression le dispute aux monstrueux délires de la névrose familiale dont il lui faudra s’émanciper pour découvrir le sentiment d’amour.
Entre cris et chuchotements, de portes closes en périlleux silences, Kaoutar Harchi écrit à l’encre de la tragédie et de la compassion la fable aussi cruelle qu’universelle de qui s’attache à conjurer les legs toxiques du passé pour s’inventer, loin des clôtures disciplinaires érigées par le groupe, un ailleurs de lumière, corps et âme habitable.
Menacée de dévoration par une communauté de souffrance, meurtrie par l’insondable indifférence de sa génitrice, mais toujours aimante, l’abandonnée tente de rejoindre enfin ce “père obscur” dont elle a rêvé en secret sa vie durant. Mais dans la pénombre de la demeure du père, où sévit le clan, la guette un nouveau cauchemar où l’effrayant visage de l’oppression le dispute aux monstrueux délires de la névrose familiale dont il lui faudra s’émanciper pour découvrir le sentiment d’amour.
Entre cris et chuchotements, de portes closes en périlleux silences, Kaoutar Harchi écrit à l’encre de la tragédie et de la compassion la fable aussi cruelle qu’universelle de qui s’attache à conjurer les legs toxiques du passé pour s’inventer, loin des clôtures disciplinaires érigées par le groupe, un ailleurs de lumière, corps et âme habitable.
Mon avis :
Une maison où vivent recluses les femmes rejetées par leurs
familles. Conduites ici et contraintes à l’attente pendant une année, deux, une
vie entière. Rejetées parce que leur comportement ne convient pas à ce que l’on
attend d’elles ou simplement victimes de la rumeur, du désamour. Des femmes,
victimes consentantes dans une société d’hommes. Car elles ne sont pas
enfermées ces femmes, elles pourraient partir, quitter ce lieu de réclusion,
mais elles ne le font pas. Le poids des traditions est une chaîne suffisante.
Et une enfant naît et grandit au milieu de ses bannies.
Confrontée au silence elle a envie d’hurler, dans cette maison sans vie elle
veut vivre, dans cette maison remplie de solitudes elle a soif d’amour. Mais
elle ne trouve rien en face d’elle, sa mère se désintéresse d’elle et se montre
indifférente à son égard, les autres femmes la voient comme un substitut de
leurs enfants dont elles sont séparées, mais personne n’aime réellement la
jeune fille.
Les hommes sont absents de la maison, pourtant la maison vit
à leur rythme. Dans l’attente des visites, dans l’espoir d’être ramenée dans la
famille. Les hommes dominent, les femmes se soumettent.
Le père vient parfois à la maison, mais la jeune fille ne le
voit pas, il est une figure lointaine et inconnue dont elle espère tout. Elle
espère de lui tout ce qu’elle n’a jamais trouvé dans la maison auprès de sa
mère.
Cette maison se trouve dans une ville, un pays qui ne sont
jamais nommés. Qu’importe. Cette maison est un symbole, celui de la condition
féminine prisonnière, niée, bafouée dans certaines sociétés où la femme n’est
jamais un être à part entière, où la femme est soumise à l’homme et aux
traditions, où les voix des femmes se taisent et acceptent. Des sociétés où une
femme qui veut vivre est exclue de la famille et de la société, rejetée aussi
bien par les hommes que par les femmes.
L’écriture ciselée de l’auteur porte ce texte sublime, comme
hors du temps. Quand je pense que l'auteur est une jeune femme qui n'a même pas 30 ans ! Cela laisse présager de très belles choses pour la suite.
Une très jolie découverte.
Extrait :
« En moi naissait
une ivresse profonde au fur et à mesure que je parcourais la ville, zigzaguant
entre immeubles et bâtiments, le souffle haletant, le cœur prêt à imploser.
Folie de vouloir vivre ainsi, au grand jour, sans plus personne pour m’épier,
me surveiller, me contrôler. Mes pensées, mes gestes, qui ne seraient plus
jamais entravés. »
L'avis de mimi, Jostein, Micmelo, Jérôme,
L'avis de mimi, Jostein, Micmelo, Jérôme,
Je l'ai déjà noté. Le thème est dur, j'espère seulement que ce n'est pas trop désespérant.
RépondreSupprimerJe n'est pas trouvé ce roman désespérant. Révoltant oui, mais l’héroïne incarne un certain espoir.
SupprimerAriane
Une très jolie écriture. J'ai relevé quelques bémols mais c'est un superbe texte.
RépondreSupprimerL'auteure n'a peut-être pas acquis toute sa maturité littéraire, elle est toute jeune, mais les promesses sont déjà excellentes.
SupprimerAriane
C'est un roman coup de coeur pour moi tant j'ai trouvé l'écriture belle et puissante !
RépondreSupprimerC'est un roman qui marque c'est vrai. Je pense tout de même que l'écriture si particulière peut soit charmer (ce qui est mon cas) soit totalement rebuter les lecteurs.
SupprimerAriane