Auteur :
Laurent Gaudé
Titre :
Ouragan
Genre :
roman
Langue
d’origine : français
Editeur :
Actes Sud
Nombre de
pages : 189p
Date de
parution : août 2010
Présentation de l’éditeur :
A La Nouvelle-Orléans, alors qu’une terrible tempête est
annoncée, la plupart des habitants fuient la ville. Ceux qui n’ont pu partir
devront subir la fureur du ciel. Rendue à sa violence primordiale, la nature se
déchaîne et confronte chacun à sa vérité intime : que reste-t-il en effet d’un
homme au milieu du chaos, quand tout repère social ou moral s’est dissous dans
la peur ?
Seul dans sa voiture, Keanu fonce vers les quartiers dévastés, au coeur de la tourmente, en quête de Rose, qu’il a laissée derrière lui six ans plus tôt et qu’il doit retrouver pour, peut-être, donner un sens à son existence…
Dans un saisissant décor d’apocalypse, Laurent Gaudé met en scène une dizaine de personnages qui se croisent ou se rencontrent. Leurs voix montent collectivement en un ample choral qui résonne comme le cri de la ville abandonnée à son sort. Roman ambitieux à l’écriture empathique et incantatoire, Ouragan mêle la gravité de la tragédie à la douceur bienfaisante de la fable pour exalter la fidélité, la fraternité, et l’émouvante beauté de ceux qui restent debout.
Seul dans sa voiture, Keanu fonce vers les quartiers dévastés, au coeur de la tourmente, en quête de Rose, qu’il a laissée derrière lui six ans plus tôt et qu’il doit retrouver pour, peut-être, donner un sens à son existence…
Dans un saisissant décor d’apocalypse, Laurent Gaudé met en scène une dizaine de personnages qui se croisent ou se rencontrent. Leurs voix montent collectivement en un ample choral qui résonne comme le cri de la ville abandonnée à son sort. Roman ambitieux à l’écriture empathique et incantatoire, Ouragan mêle la gravité de la tragédie à la douceur bienfaisante de la fable pour exalter la fidélité, la fraternité, et l’émouvante beauté de ceux qui restent debout.
Mon avis :
2005, l’ouragan Katrina s’apprête à dévaster la Nouvelle-Orléans.
Dans la ville en attente, dans la ville battue par l’ouragan, dans la ville
ravagée, des destins se croisent. Dans un roman choral parfaitement orchestré,
à travers de court paragraphes se succédant harmonieusement l’on rencontre tour
à tour une centenaire têtue comme une mule, un prisonnier rêvant de liberté, un
révérend en dialogue contant avec Dieu, une jeune mère et son enfant, un homme
en rupture avec son passé. Une galerie de personnages forts malgré la brièveté
du récit. A part le pasteur, les autres sont tous noirs, représentant les
laissés pour compte de la société américaine.
Le personnage de Josephine est particulièrement touchant. Josephine,
dont les interventions sont rythmées par la litanie « Moi, Josephine Linc.
Steelson, négresse depuis presque cent ans » est de ces femmes fières,
fortes et courageuses. Chaque jour elle prend le bus, pour une seule raison « je le fais parce que j’ai gagné le
droit de le faire et que je veux mourir en ayant passé plus de jours à l’avant
des bus, qu’à l’arrière, tête basse, comme un animal honteux ».
Dans certains passages les voix des protagonistes se mêlent
comme un chœur, longue litanie rythmée par des virgules, passant de la voix de
l’un à l’autre.
Au départ du roman, seul l’un des personnages est en
mouvement, comme l’ouragan il se dirige vers la ville et rien ne peut le
détourner de sa destination. Les autres sont immobiles, par choix ou par
obligation, et attendent. Puis le chaos s’abat sur la ville, l’auteur exprime
pleinement la violence, la colère de la nature. Et une fois l’ouragan passé,
les personnages se mettent en mouvement, ils errent dans la ville dévastée.
L’ouragan changera leur vie à tous. Certains vont se
trouver, d’autres se perdre. On pressent le drame, on sent la présence de la
mort qui va frapper et l’on attend en se posant la question : qui ?
Un très beau roman à l’écriture captivante.
Extrait :
« Nous allons
rester là et advienne que pourra. Je n’ai pas peur. Je la sens qui vient. C’est
bien. Les hommes détalent, ils ont tort. Ils devraient rester pour voir que
leurs maisons ne sont rien, que leurs villes sont fragiles, que leurs voitures
se retournent sous le vent. Ils devraient rester car tout ce qu’ils ont
construit va être balayé. Il n’y aura plus d’argent, plus de commerce et d’activité.
Nous ne sommes pas à l’échelle de ce qui va venir. Le vent va souffler et il se
moque de nous, il ne nous sent même pas. Les fleuves déborderont et les arbres
craqueront. Une colère qui nous dépasse va venir. C’est bien. Les hommes qui
restent et verront cela seront meilleurs que les autres. Nous allons tout perdre.
Nous allons nous accrocher à nos pauvres vies comme des insectes à la branche
mais nous serons dans la vérité nue du monde. Le vent ne nous appartient pas.
Ni les bayous. Ni la force du Mississipi. Tout cela nous tolère le plus
souvent, mais parfois, comme aujourd’hui, il faut faire face à la colère du
monde qui éructe. La nature n’en peut plus de notre présence, de sentir qu’on
la perce, la fouille et la salit sans cesse. Elle se tord et se contracte avec
rage. »
Lu dans le cadre du défi Lire sous la contrainte sur le thème de la météo et Petit bac dans la catégorie Titre en un seul mot
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