Auteur :
Nathalie Skorownek
Titre : Karen et moi
Langue d’origine :
Editeur : Arlea
Nombre de pages : 146p
Date de parution : août 2011
Titre : Karen et moi
Langue d’origine :
Editeur : Arlea
Nombre de pages : 146p
Date de parution : août 2011
Présentation de l’éditeur :
Karen et moi est d’abord l’histoire
d’une rencontre, une rencontre que seule la littérature rend possible, entre un
écrivain magnifique, Karen Blixen, morte en 1962, et une petite fille de onze
ans qui lit La Ferme africaine sous une tente.
Le temps passant,
la petite fille solitaire est devenue une jeune femme, la narratrice du livre,
qui entreprend d’écrire la biographie de celle qui l’accompagne depuis son
premier voyage au Kenya. Plus elle s’enfonce dans son récit, plus elle découvre
que son personnage, la Karen de ses rêves – celle qui étouffe dans les salons
danois de son enfance, embarque pour l’Afrique avec Bror, son mari, se bat
contre les éléments pour rendre florissante sa plantation de café, brûle
d’amour pour Denys, puis revient, dix-sept ans plus tard, à la maison familiale
de Rungstedlund, seule et brisée – la renvoie à son existence et à ses
aspirations enfouies. Alors elle se tourne vers son amie et lui demande de
l’aider à résoudre ses tourments intérieurs : un sentiment d’étrangeté au monde,
des souvenirs douloureux, des désirs contenus sous les apparences d’une vie
rangée, et un besoin lancinant de poésie. Car c’est par l’écriture que Karen se
sauve.
Mon avis :
Biographie romancé ? Autobiographie ? Ce livre mélange ces deux genres. Nathalie
Skorownek se sent une affinité particulière avec l’écrivain Karen Blixen. Et en
partant à la recherche de la baronne, c’est elle-même qu’elle va trouver.
Je me suis reconnue à plusieurs reprises à travers les mots
de l’auteur. Je pense en fait qu’un grand nombre de lecteurs et lectrices
passionnées se reconnaîtront dans ce portrait d’enfant qui se réfugie dans les
livres. Les passages dans lesquels l’auteur livre ses doutes et ses malaises
m’ont donc particulièrement touchée. Un passage notamment m'a tellement rappelé l'enfant que j'étais que j'aurai pu l'écrire (si j'avais eu un brin de talent d'écriture bien sûr !) :
"J’ai passé mon enfance et mon adolescence plongée dans un livre. J’en avais toujours un sous la main : dans mon cartable, sur ma table de chevet, dans la poche arrière de mon jean. A l’école j’étais celle qui passait son temps à lire. Cela sonnait un peu bizarre, mais je ne me sentais pas capable d’autre chose. Je n’arrivais pas à comprendre le monde autrement. D’une certaine manière, les livres faisaient écran entre les autres et moi. Je me cachais en même temps que je m’évadais."
Comme elle, j’ai beaucoup aimé ma lecture de La ferme africaine. Karen Blixen est une femme fascinante dont je ne connaissais le parcours qu’à travers ce livre. J’avais donc très envie d’en apprendre plus sur elle. Mais je n’ai pas vraiment appris grand-chose sur elle, car la biographie se perd dans les réflexions de l’auteur sur sa vie.
"J’ai passé mon enfance et mon adolescence plongée dans un livre. J’en avais toujours un sous la main : dans mon cartable, sur ma table de chevet, dans la poche arrière de mon jean. A l’école j’étais celle qui passait son temps à lire. Cela sonnait un peu bizarre, mais je ne me sentais pas capable d’autre chose. Je n’arrivais pas à comprendre le monde autrement. D’une certaine manière, les livres faisaient écran entre les autres et moi. Je me cachais en même temps que je m’évadais."
Comme elle, j’ai beaucoup aimé ma lecture de La ferme africaine. Karen Blixen est une femme fascinante dont je ne connaissais le parcours qu’à travers ce livre. J’avais donc très envie d’en apprendre plus sur elle. Mais je n’ai pas vraiment appris grand-chose sur elle, car la biographie se perd dans les réflexions de l’auteur sur sa vie.
Par ailleurs, j’ai souvent eu le sentiment que l’auteur
cherchait à faire entrer Karen Blixen dans un certain moule. A trop
s’identifier à elle, je pense qu’elle a fini par l’identifier à elle. C’est
dommage car j’ai plus eu l’impression d’avoir affaire à un personnage de roman
qu’à une personne réelle.
Je crois également que je n’ai pas choisi le bon moment pour
lire ce titre. Après avoir lu Charlotte de David Foenkinos et Le roi disait que
j’étais diable de Clara Dupont-Monod, deux biographies romancées qui ne m’ont
pas vraiment convaincue j’aurai du attendre un peu.
Certains éléments d’ailleurs m’ont rappelé Charlotte de
Foenkinos : une biographie romancée, un auteur obsédé qui se met en scène,
l’ombre de la shoah… Comme lui Nathalie Skowrownek est obsédée, se sent une
proximité particulière avec l’artiste, marche sur ses pas. Et à travers la vie
de Karen Blixen elle se raconte. Elle lui parle comme si elle la connaissait, la
tutoie, l’appelle « ma Karen ».
Je crois que je vais arrêter pour un temps les biographies
romancées parce que les auteurs qui plaquent leurs propres pensées et
sentiments sur d’autres (Clara Dupont-Monod avec Aliénor, David Foenkinos avec
Charlotte et maintenant Nathalie Skowrownek avec Karen Blixen) ça commence à me
lasser. Pourquoi avoir besoin de parler d'un autre pour parler de soi ? Ne sont-ils que des justificatifs, des cautions intellectuelles ?
J’ai donc le sentiment d’un rendez-vous raté, car si j’ai
bien aimé le parcours et l’évolution personnelle de l’auteur, j’aurai aimé en
apprendre plus sur la vie de Karen Blixen.
Extrait:
"Je le porte en moi, ce livre que je voudrais écrire. Je
voudrais raconter la vie de Karen Blixen. Cette femme me parle. Karen est ma
sœur, son chemin est le mien. Je voudrais dire ses désirs, ses épreuves, son
besoin d’exister. Tracer les contours de ce qui l’amène à créer. J’ai
l’impression qu’en parlant d’elle j’arriverai à parler de moi. Je suis lasse,
lasse de mentir. Et, comme Karen, j’ai l’espoir que l’écriture pourra me
sauver."
Lu dans le cadre des challenges Petit Bac organisé par Enna (catégorie prénom), Voisins, voisines organisé par à propos de livres et le tour du monde en 8 ans organisé par Mortuum.
Je l'ai lu aussi à peu près en même temps que d'autres biographies romancées et au contraire, il a plutôt profité de la comparaison. Je te note le lien, si ça t'intéresse https://lettresexpres.wordpress.com/2014/01/28/mini-theme-1-ecrivains-admires/
RépondreSupprimerComme je le disais j'ai eu l'impression d'un rendez-vous manqué. C'est dommage peut-être que si je l'avais lu à un autre moment j'aurai été séduite par l'ensemble, au lieu de n'en apprécier qu'une partie.
SupprimerAriane
Les raisons que tu évoques pour justifier ton avis mitigé me parlent totalement, à tel point que je ne vais sans doute lire aucun des trois romans que tu cites. Cela m'ennuie ces auteurs qui se mettent en avant par l'intermédiaire "d´un autre", en fait, cela ne m'intéresse guére et j'aurais l'impression de passer à côté du sujet, qui lui était susceptible de me plaire.
RépondreSupprimerLe parcours de l'auteur, la place de la littérature dans sa vie, l'influence d'un auteur,... tous ces thèmes sont intéressants. Mais c'est vraiment l'aspect biographie romancée qui m'a dérangée. Dommage.
SupprimerAriane
Je n'aime pas beaucoup le mélange des genres, ni fiction, ni biographie, on ne sait jamais trop où on est .. je passe.
RépondreSupprimerJe suis d'accord.
SupprimerAriane
Si tu fais référence au "Charlotte" de Foenkinos, je sais d'emblée que ce ne sera pas pour moi ;)
RépondreSupprimerJe n'avais pas aimé non plus le livre de David Foenkinos. Mais entre les deux je préfère largement celui-ci.
SupprimerAriane