Auteur :
Mario Vargas Llosa
Titre :
Tours et détours de la vilaine fille
Genre :
roman
Langue
d’origine : espagnol (Pérou)
Traducteur :
Albert Bensoussan
Editeur :
Gallimard
Nombre de
pages : 405p
Date de
parution : octobre 2006
Présentation de l’éditeur :
Que de tours et de malices chez cette " vilaine fille
", toujours et tant aimée par son ami Ricardo, le " bon garçon
". Ils se rencontrent pour la première fois au début des années cinquante,
en pleine adolescence, dans l'un des quartiers les plus huppés de Lima,
Miraflores. Joyeux, inconscients, ils font partie d'une jeunesse dorée qui se
passionne pour les rythmes du mambo et ne connaît d'autre souci que les
chagrins d'amour. Rien ne laissait alors deviner que celle qu'on appelait à
Miraflores " la petite Chilienne " allait devenir, quelques années
plus tard, une farouche guérillera dans la Cuba de Castro, puis l'épouse d'un
diplomate dans le Paris des existentialistes, ou encore une richissime
aristocrate dans le swinging London. D'une époque, d'un pays à l'autre, Ricardo
la suit et la poursuit, comme le plus obscur objet de son désir. Et chaque
fois, il ne la retrouve que pour la perdre. Et, bien entendu, ne la perd que
pour mieux la rechercher. Il n'est jamais facile d'écrire l'histoire d'une
obsession. Mais la difficulté est encore plus grande quand il s'agit d'une
obsession amoureuse et quand l'histoire que l'on raconte est celle d'une
passion. Mario Vargas Llosa avait déjà affronté ce défi par le passé dans La tante Julia et le scribouillard
(1980), l'un de ses romans les plus populaires. Et voici qu'il le relève encore
vingt-cinq ans plus tard et nous offre ce cadeau inattendu : une superbe
tragi-comédie où éros et thanatos finissent par dessiner une autre Carte de
Tendre entre Lima, Paris, Londres et Madrid. Car Tours et détours de la vilaine fille est bien cela : la géographie
moderne d'un amour fou.
Mon avis :
Qu’elle porte bien son surnom cette vilaine fille ! Dès
leur première rencontre à l’adolescence le narrateur tombe fou amoureux de
cette vilaine fille, elle s’éclipse et réapparaît dans sa vie à chaque fois
avec une nouvelle identité et à chaque disparition le « bon garçon »
comme elle l’appelle se retrouve une fois de plus avec le cœur en miettes.
C’est une très belle histoire d’amour que nous offre, Mario
Vargas Llosa. Une belle histoire mais à sens unique. Celle de la passion que
nourrit Riccardo pour ce feu follet qui va et vient dans sa vie depuis l’adolescence
jusqu’au seuil de la vieillesse. Un amour inconditionnel pour celle dont
finalement il ne sait rien, pas même son véritable nom. Une passion telle qu’il
lui sacrifie sa vie. Car toujours il l’attend. N’a aucune histoire d’amour
sérieuse, ne cherche jamais à aller plus loin professionnellement ni à
déménager car il l’attend. C’est un personnage extrêmement touchant que ce « pitchounet »
éperdu d’amour.
La vilaine fille elle aussi est touchante à sa façon. Bien
sûr elle est obsédée par l’argent, le luxe et le pouvoir, bien sûr elle piétine
sans remords les sentiments de Riccardo, bien sûr elle est volage,
calculatrice, manipulatrice et sans cœur. Mais en même temps, sa vie est celle
d’une fuite en avant, le désespoir d’une gamine pauvre cherchant à tout prix à
s’échapper de sa condition. Riccardo est son ancre, son seul point de repère et
de stabilité. Elle revient vers lui comme un bateau revient au port.
J’ai trouvé surprenant ce parallèle entre les amitiés et les
amours de Riccardo. Car comme son amour, ses amis vont et viennent dans sa vie.
C’est à chaque fois par le biais d’un nouvel ami que la vilaine fille fait un
retour inattendu dans sa vie, et à chaque disparition de cet ami, la vilaine
fille disparaît elle aussi. C’est une ronde sans fin de coïncidences finalement.
En filigrane de la romande de Riccardo et de la vilaine
fille, l’auteur évoque l’histoire contemporaine du Pérou. Une histoire de guérilla,
de violences et de dictatures que je ne connaissais que très vaguement. J’ai aimé
découvrir un peu ce pays que mon compagnon a visité plusieurs fois avant notre
rencontre et qu’il adore.
Une très belle histoire que je conseille à tous ceux qui ont
envie de lire une belle histoire d’amour qui sort des sentiers battus.
Extrait :
« Le bonheur, je
ne sais ni ne veux même savoir ce que c’est, Ricardito. Ce dont je suis sûre,
c’est que ce n’est pas cette chose romantique et cucul que tu crois. L’argent
te donne la sécurité, te défend, te permet de jouir à fond de la vie sans te
soucier du lendemain. Le seul bonheur qu’on puisse toucher. »
Lu dans le cadre des challenges Tour du monde en 8 ans pour
le Pérou, Petit bac dans la catégorie gros mot et pour le challenge amoureux pour l'amour passion.
C'est que je l'ai dans un coin ce livre ! Si je comprends bien, il serait temps que je le lise :-)
RépondreSupprimerCe serait une bonne idée :-)
SupprimerAriane
C'est un très beau livre, une très belle histoire. C'est une découverte de la littérature péruvienne pour moi. Je n'avais pas pensé à le mettre dans la catégorie Gros Mots du challenge petit bac ! Je vais donc le rajouter :)
RépondreSupprimerC'était aussi mon premier contact avec la littérature péruvienne.
SupprimerAriane
Ricardo est un personnage qui m'a également touché. La vilaine fille, moins. Ou différemment, plutôt. Un roman intéressant à lire.
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