vendredi 6 mai 2016

Des cailloux dans le ventre - Jon Bauer

Par Daphné















Auteur : jon Bauer
Titre : Des cailloux dans le ventre
Langue d'origine :anglais (Australie)
Traducteur: Virginie Buhl
Editeur : Stock
Nombre de pages : 354
Date de parution : 2010

Résumé de l'éditeur:


Des cailloux dans le ventre est l'histoire d'un petit garçon de huit ans et de l'adulte instable qu'il est devenu. Au cours de son enfance, ses parents choisissent d'être « une famille d'accueil » en dépit du violent sentiment de jalousie que cela provoque en lui. Cette jalousie prend des proportions dramatiques quand l'enfant doit faire de la place à Robert, un jeune garçon auquel sa mère s'attache particulièrement. La relation qui naît entre eux va déclencher un événement qui transformera l'existence de la famille entière. Et particulièrement celle de Robert. 

À l'âge de vingt-huit ans, et après une longue absence, le fils vient rendre visite à sa mère. Il ne lui a rien pardonné. Mais cette femme, malade, a besoin de lui. Comment pourrait-il ne pas profiter de la situation ? 
Des cailloux dans le ventre décrit les dégâts que s'infligent parents et enfants, comme pour nous rappeler que la famille est l'endroit dont il faut partir pour se trouver. À partir des secrets que dissimulent ses protagonistes, le romancier installe une forte tension dramatique. 
Mais si les douleurs du passé sont évoquées avec puissance, l'écrivain sait révéler les situations cocasses de nos existences et décrire la métamorphose d'un être qui se défait progressivement du poids de son enfance.




Mon avis:


Des cailloux dans le ventre est, à bien des égards, une lectures dure et poignante. L'histoire alterne passé et présent. Le passé et le présent d'un enfant devenue adulte. Un enfant qui, par jalousie, aura commis l'irrémédiable. Un adulte dont l'enfance ne cesse de le hanter. 

Le narrateur, enfant, a 8 ans et vit au sein d'une famille d'accueil. Lui même n'est pas un enfant "accueilli" mais le fils des parents de cette famille. fils biologique qui pourtant se prétend adopté. Jaloux des enfants que ses parents accueillent, il les accepte mal et se révolte. Faisant des bêtises de plus en plus graves, il finira par commettre l'irréparable avec l'arrivée de Robert, enfant dont il sera particulièrement jaloux.

L'histoire alternant passé et présent, on retrouve le narrateur à l'âge adulte. après avoir passé plusieurs années au Canada, il revient auprès de sa mère atteinte d'une tumeur au cerveau. Loin d'être réconcilié avec son passé, celui ci le torture. Entre la maladie et ce lourd poids qui pèse sur la famille, ses relations avec sa mère sont terriblement compliquées.

Ce livre est douloureux du début à la fin. Douleur des relations entre mère et fils, douleur de la jalousie enfantine, douleur de l'acte qui détruira la famille, douleur de la maladie, douleur de la déchéance du corps et de l'esprit.

Le fait que ce soit par un enfant qu'ai été commis cet acte irréparable, rend la lecture de ce livre d'autant plus dérangeante. On ne peut que se sentir glacé devant la cruauté de cette histoire. Et pourtant, à la cruauté, se mêle une certaine tendresse, un goût d'enfance et d'amour maternel.

L’auteur parvient très bien à nous faire ressentir la tension, la déchirure d'une famille. Je me suis sentie happée mais aussi, en tant que mère, en tant qu'enfant de mes parents également, effrayée par ce récit. Comme le dit le résumé, que de dégâts peut on s'infliger entre parent et enfant... que de difficulté à pardonner et que de douleur provoquée par l'incompréhension des sentiments de l'autre...


Extrait:

" Je disais à tout le monde que j'avais été adopté. Petit, je l'annonçais à tous les nouveaux venus, si bien que cela a fini par s'insinuer en moi comme une sorte de vérité. une vérité qui m'habite toujours et m'empêche de me sentir à ma place.
Je disais que j'avais été adopté, moi, le seul enfant de chez nous à ne pas avoir été placé en famille d’accueil. Et maintenant que je suis censé être un homme, tout en moi est adopté: mon pays, le récit que je fais de mon passé.
Même dans mon enfance,  je n'étais pas chez moi." 

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