samedi 13 juillet 2019

Juste après la vague - Sandrine Collette

Par Ariane


Auteur : Sandrine collette
Titre : Juste après la vague
Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Denoël
Nombre de pages : 304p
Date de parution : janvier 2018

Présentation de l’éditeur :
Une petite barque, seule sur l’océan en furie.
Trois enfants isolés sur une île mangée par les flots.
Un combat inouï pour la survie d’une famille.
Il y a six jours, un volcan s’est effondré dans l’océan, soulevant une vague titanesque, et le monde a disparu autour de Louie, de ses parents et de ses huit frères et sœurs. Leur maison, perchée sur un sommet, a tenu bon. Alentour, à perte de vue, il n’y a plus qu’une étendue d’eau argentée. Une eau secouée de tempêtes violentes, comme des soubresauts de rage. Depuis six jours, ils espèrent voir arriver des secours, car la nourriture se raréfie. Seuls des débris et des corps gonflés approchent de leur île.
Et l’eau recommence à monter. Les parents comprennent qu’il faut partir vers les hautes terres, là où ils trouveront de l’aide. Mais sur leur barque, il n’y a pas de place pour tous. Il va falloir choisir entre les enfants.

Mon avis :
Sandrine Collette s’essaie au post-apocalyptique avec ce roman qui nous raconte l’histoire de Louie et de sa famille. Un volcan sous-marin s’est effondré provoquant une vague gigantesque qui a englouti de gigantesques portions de terre. Depuis leur maison perchée en haut d’une colline, Louie et les siens ont assisté à l’horreur. Ils espéraient un retrait des eaux, mais au contraire le niveau continue de monter. Il n’y a pas de choix possible, il faut quitter la maison. Sauf que… Neuf enfants et leurs parents et une seule barque à 8 places. Pata et Maddie doivent choisir les enfants qu’ils laisseront derrière eux et reviendront chercher une fois les autres mis en sécurité. Ils ont besoin des grands pour ramer, les petites ne peuvent rester seules, le choix se porte logiquement sur les trois du milieu. Ou est-ce parce que justement ces trois-là ne sont pas aussi réussis que les autres ? Louie avec sa jambe tordue, Perrine avec son œil borgne et Noé le nain. Seuls dans leur maison île, ils attendent livrés à eux-mêmes, avec leurs questions, leurs doutes et leur colère. Pendant que les parents et les autres enfants tentent d’atteindre un refuge.
Si le roman est très différent des autres romans de Collette, on y retrouve tout de même le rythme soutenu et la montée en tension. Elle sait parfaitement gérer la construction d’un récit. L’écriture est précise, sans fioriture, incisive même. Mais par-dessus tout, elle sait donner corps à ses personnages.
On s’attache aux trois enfants abandonnés, on frémit pour et avec eux, on espère, on attend. Mais j’ai particulièrement aimé le personnage de la mère, tiraillée par l’envie de sauver ceux qui sont avec elle et le déchirement d’avoir abandonné les autres. Mais je regrette que les autres personnages(le père et les autres enfants) soient totalement effacés par ces quatre personnages.
Donc une bonne lecture, du genre qui vous remue et qui donne envie de lire d’autres romans de la dame.

Extrait :
« La nudité de l’océan l’affole. L’eau à perte de vue, sans une racine où s’agripper, sans une herbe pour accrocher le regard, un désert sans fond, un abîme liquide. Curieusement, cette immensité l’oppresse. Seule leur barque minuscule, entre ciel et terre, est un refuge acceptable.
Si frêle cependant. »

« Tout son corps ne vibrait que pour eux, les neuf petits à qui elle avait donné la vie, le père et elle en avaient ri de bonheur chaque fois que cela était arrivé, elle ne devait pas baisser les bras, jamais, car chacun de ses enfants à lui seul valait la peine qu'elle s'éreinte et s'arc-boute. »

« Cette nuit-là, ils auraient voulu l’oublier, depuis les parents jusqu’au bébé, cette nuit qui avait laissé la maison suintante d’eau et les esprits pleins d’une épouvante inextinguible, l’océan se glissant partout, sa langue entraînant sur son passage tout ce qu’elle pouvait emporter, tout ce qu’elle pouvait détacher, et déchirer, et ramener avec elle au cœur des flots dont rien ne reviendrait jamais. À l’aube suivante, où que porte leur regard, il glissait sur une étendue grise, bleue ou verte, des herbes perçant la surface là où il n’y avait sans doute qu’un pied ou deux de profondeur – rien sur le reste. De l’eau à croire que l’on était en pleine mer, et c’était devenu une mer en effet, avec de rares îles qui émergeaient encore, là où, quelques heures plus tôt, se tenait le monde. »

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