mardi 23 juillet 2019

West - Carys Davies

Par Ariane


Auteur : Carys Davies
Titre : West
Genre : roman
Langue d’origine : anglais
Traductrice : David Fauquemberg
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 192p
Date de parution : janvier 2019

Présentation de l’éditeur :
John Cyrus Bellman, jeune veuf inconsolé, vit avec sa petite fille de dix ans, Bess, dans leur ferme de Pennsylvanie. Un entrefilet dans la gazette locale, faisant état d’une découverte stupéfiante, va le sortir de sa mélancolie et de son désœuvrement : de mystérieux ossements gigantesques auraient été déterrés, quelque part dans le Kentucky. Nous sommes au dix-neuvième siècle, et le continent américain demeure pour une large part inexploré. Qu’y a-t-il donc à l’ouest ? Se pourrait-il que des créatures fantastiques rôdent dans les terres inconnues qui s’étendent au-delà du fleuve Mississippi ? Bellman décide d’en avoir le cœur net et, s’improvisant aventurier, part à la recherche des bêtes sauvages, en compagnie d’un jeune éclaireur indien répondant au nom de Vieille Femme de Loin.
Bess, livrée à elle-même et aux bons soins d’une tante revêche, passera de longs moments, penchée sur les atlas de la bibliothèque, à suivre en imagination le périple de son père – sans se douter que les monstres n’existent pas que dans les songes ou aux confins du monde, mais qu’ils sont aussi là, bien réels, à notre porte.
Fable poignante et ensorcelante, épopée miniature d’une rare puissance d’évocation, West reprend à son compte le mythe de la frontière pour l'ouvrir aux infinis horizons de la rêverie.

Mon avis :
L’imagination enfiévrée par un article relatant la découverte d’ossements gigantesques appartenant à une espèce inconnue, Bellman décide de quitter sa ferme du jour au lendemain pour rechercher ces créatures extraordinaires qui, il en est sûr, vivent encore quelque part dans les terres inexplorées de l’ouest. Confiant sa fille Bess à sa sœur Julie, le colosse prend la route pour un long voyage. Avec l’aide d’un jeune indien répondant  au drôle de nom de Vieille Femme de loin, il avance toujours plus à l’ouest, tandis que Bess attend et espère.
C’est donc le récit avant tout le récit d’une quête improbable. Tel Don Quichotte, Bellman cherche sans relâche, ceux auxquels personne à part lui ne croit. Improbable aussi le duo qu’il forme avec Vieille Femme de Loin, dans le rôle de Sancho Panza. Il y a donc quelque chose du conte, de la fable, voire de l’odyssée dans l’histoire de Bellman.
Le roman alterne le récit du voyage de Bellman avec celui de l’attente de Bess, le mouvement d’un côté, l’immobilité de l’autre. Il se dégage une profonde mélancolie de cette histoire et de ces personnages.
Au passage, je salue aussi la très jolie couverture de l’ouvrage.
Un très joli livre, facile à lire, mais pourtant mystérieux.

Extrait :
« Il n’y avait pas de mots pour décrire l’étrange pressentiment qu’il avait de l’importance de ces animaux gigantesques, si ce n’est qu’il ressentait un picotement proche de la nausée et savait qu’il lui était impossible, à présent, de rester là sans rien faire. »

« À ses yeux, il n’avait pas du tout l’air d’un idiot.
À ses yeux, il avait l’air majestueux, déterminé et courageux. À ses yeux, il avait l’air intelligent et romantique, l’air d’un aventurier. Il avait l’air d’un homme investi d’une mission qui le différenciait du commun des mortels, et tant qu’il serait parti, elle garderait dans sa mémoire cette image de lui : droit sur son cheval, là-haut, avec ses sacoches et ses baluchons et ses armes – là-haut, dans son long manteau et son haut-de-forme, en route vers l’ouest. »

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