lundi 7 mars 2016

C'est lundi, que lisez-vous ? (10)

Le lundi on retrouve le rendez-vous hebdomadaire organisé par Galleane. Il suffit de répondre à 3 questions :

1. Qu’ai-je lu la semaine passée ?
2. Que suis-je en train de lire en ce moment?
3. Que vais-je lire ensuite ? 

Ariane 

Qu'ai-je lu la semaine dernière ?


J'ai lu Jungle de Miguel Bonnefoy et Lola Bensky de Lily Brett.


Que lis-je en ce moment 

Je lis Les débutantes de J. Courtney Sullivan.


Que lirai-je ensuite ?


Je lirai Ma vie de pingouin de Katarina Mazetti.


Daphné

Qu'ai-je lu la semaine dernière



J'ai lu Les dames du Graal de Jean Markale

Que lis-je en ce moment ?




Je lis en ce moment Contes et légendes du Congo


Que lirai-je ensuite ?






Je pense lire ensuite Un printemps très chaud de Sahar Khalifa

Et vous que lirez-vous cette semaine ?

samedi 5 mars 2016

L'étrange mémoire de Rosa Masur - Vladimir Vertlib

Par Daphné















Auteur : Vladimir Vertlib
Titre : L'étrange mémoire de Rosa Masur
Genre : roman
Langue d’origine : allemand
Traducteur : Carole Fily
Editeur : Metaillé
Nombre de pages : 411

Date de parution : mars 2011

Résumé de l'éditeur:

Pour son 750e anniversaire, la petite ville de Gigricht en Allemagne décide de favoriser l’intégration des étrangers : 5000 marks sont offerts à ceux qui auraient quelque chose d’intéressant à raconter. Rosa Masur, vieille Juive russe à qui on ne la fait pas et dotée d’un sens de l’humour à toute épreuve, se porte candidate. Elle a l’anecdote du siècle. 
Un siècle qu’elle a vécu de bout en bout, avec ses révolutions, ses guerres mondiales, ses soubresauts. Petite Juive dans un village biélorusse où les pogroms ne sont jamais loin, jeune fille émancipée dans la Leningrad des années 20, ouvrière dans une usine textile, puis traductrice de l’allemand… Pendant l’interminable siège de la ville, mère de deux enfants, elle fait du bouillon avec la colle du papier peint, alors que ses voisins dévorent leur canari, ou pire ; après la guerre elle doit batailler pour que son fils puisse étudier, l’antisémitisme étant entre-temps revenu à la mode. 
Sorcières, apparatchiks, soldats, cannibales, passeurs, commères défilent dans une épopée menée tambour battant par une femme extraordinaire, drôle, intelligente, et qui n’a pas froid aux yeux. Même face à Staline. 
Vladimir Vertlib écrit là un grand roman russe, énergique, fascinant, qui vous emporte à sa suite aussi sûrement que le cours de l’Histoire.

Mon avis:

Pas tout à fait un coup de cœur mais presque! L'étrange mémoire de Rosa Masur est un grand livre! 

Rosa Masur a 92 ans et un passé tumultueux: née en 1907 en Biélorussie, elle a vécu les progroms, les deux guerres mondiales, le siège de Leningrad...Alors qu'elle vient d'immigrer en Allemagne avec son fils, sa belle-fille et son petit-fils, elle est attirée par un article:lors de son 705 ème anniversaire,  la ville de Gigricht décide d'offrir  5000 marks à qui aurait un fait historique intéressant à raconter afin de favoriser l'intégration des personnes immigrées. Rosa a toujours veillé sur son fils Kostik et l'a beaucoup protégé. Or, celui-ci ne trouve pas le bonheur tant attendu en Allemagne. Il rêve d'Aix-en-Provence.  Rosa répond alors à la petite annonce, décidée à gagner les 5000 marks qui lui permettront de réaliser le rêve de son fils. En effet, elle a bien quelque chose d’intéressant à raconter!

C'est ainsi qu'elle nous raconte son enfance, les progroms, la première guerre mondiale, les révolutions,  l’impossibilité de faire des études à cause des relations de sa famille, son rude travail à l'usine où elle rencontrera son amie Macha, qui même décédée depuis plus de 60 ans, l’accompagnera tout au long de sa vie. Elle nous raconte également la Nouvelle Politique Economique, sa vie et ses difficultés avec son mari et ses enfants, l'évacuation des enfants de Leningrad et le siège de cette même ville. Elle nous parle également de la dictature, de l'antisémitisme qui la poursuivra si longtemps...elle nous parle de la faim, de du froid, de l'injustice, de la persécution, de la mort...mais également de la vie! Rosa est en effet faite pour la vie! Si celle ci l'a malmené, elle ne s'est pas laissé abattre et a conservé un humour et une vivacité exceptionnelle malgré tout ce qu'elle a vécu.

Avec Rosa, nous traversons un siècle entier en passant par toutes les émotions possibles. Comme elle le prouvera en racontant sa vie pour participer au livre de l'anniversaire de la ville, Rosa est une grande conteuse. Sa force de caractère en fait un personnage formidable. Elle nous entraîne avec brio dans l'Histoire.

Un très grand livre!



Extrait:

 "Ce sont les dérives de la transition, répondis-je. Nous bâtissons un monde nouveau, un monde meilleur. Cela ne se fait pas en un seul jour. Chez nous à Vitchi, j’ai vécu moi aussi des choses terribles, des pillages, des pogroms. Il y avait un commandant polonais, il s’appelait Radek Knofelewski. Ce Polonais…
- Un monde meilleur ?! m’interrompit Macha, et elle rit de nouveau si fort que le pauvre voisin tambourina du poing contre le mur. A chaque fois que les hommes veulent bâtir un monde meilleur, c’est-à-dire jouer à Dieu, c’est l’occasion de tirer des conclusions sur l’essence divine. Il serait peut-être plus judicieux de remplacer les croix et les icônes dans les églises par la représentation d’un fou en camisole de force. Cela collerait bien avec notre époque. Même si, bien sûr, le Crucifié n’est pas un mauvais symbole – un criminel qui se fait exécuter.
J’imaginais les fidèles en train de réciter « Notre père qui êtes aux cieux », inclinés devant la photographie d’un homme en camisole de force attaché à son lit. »"




                                                                                                            lu dans le cadre du Petit Bac 2016, catégorie "Prénom"


vendredi 4 mars 2016

Le nouveau nom - Elena Ferrante

Par Ariane


Auteur : Elena Ferrante
Titre : Le nouveau nom
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Traducteur : Elsa Damien
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 560p
Date de parution : janvier 2016


Présentation de l’éditeur :
Naples, années soixante. Le soir de son mariage, Lila comprend que son mari Stefano l’a trahie en s’associant aux frères Solara, les camorristes qui règnent sur le quartier et qu’elle déteste depuis son plus jeune âge. Pour Lila Cerullo, née pauvre et devenue riche en épousant l’épicier, c’est le début d’une période trouble : elle méprise son époux, refuse qu’il la touche, mais est obligée de céder. Elle travaille désormais dans la nouvelle boutique de sa belle-famille, tandis que Stefano inaugure un magasin de chaussures de la marque Cerullo en partenariat avec les Solara. De son côté, son amie Elena Greco, la narratrice, poursuit ses études au lycée et est éperdument amoureuse de Nino Sarratore, qu’elle connaît depuis l’enfance et qui fréquente à présent l’université. Quand l’été arrive, les deux amies partent pour Ischia avec la mère et la belle-sœur de Lila, car l’air de la mer doit l’aider à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano. La famille Sarratore est également en vacances à Ischia et bientôt Lila et Elena revoient Nino. Le nouveau nom est la suite de L’amie prodigieuse, qui évoque l’enfance et l’adolescence de Lila et Elena. Avec force et justesse, Elena Ferrante y poursuit sa reconstitution d’un monde, Naples et l’Italie, et d’une époque, des années cinquante à nos jours, donnant naissance à une saga romanesque au souffle unique.


Mon avis :
L’amie prodigieuse fut l’un de mes plus gros coups de cœurs de l’année dernière, impossible donc pour moi de faire l’impasse sur la suite de l’histoire d’Elena et Lila.


Le récit prend la suite immédiate du précédent roman, lors du mariage de Lila et Stefano. Lila devient à 16 ans à peine l’épouse d’un homme riche et respecté, mais elle perd tout respect et sentiments pour son mari lorsqu’elle découvre qu’il collabore avec les frères Solara qu’elle hait. La vie d’Elena en revanche ne change pas, elle vit avec ses parents qui ne la comprennent pas et poursuit ses études.


Quel contraste entre la belle Lila et la studieuse Elena. Ce deuxième tome accentue le fossé entre les destins des deux filles, chacune jalousant ce qu’a l’autre. Elena envie le confort dans lequel vit Lila, son statut de femme mariée, sa liberté apparente, tandis que Lila envie les études d’Elena, sa chance de choisir sa vie et son destin et de quitter un jour le quartier.


Comme dans la première partie, le quartier sert de toile de fond à la relation d’Elena et Lila. Le quartier et ses habitants auxquels Elena Ferrante sait donner vie. Le lexique du début est tout de même bien utile pour bien se retrouver dans toute cette galerie de personnages et leurs relations.


Elena et Lila illustrent le destin des femmes du quartier. Comme la majorité des femmes du quartier, Lila, malgré son intelligence exceptionnelle, ne peut s’échapper. Elle reste prisonnière du quartier et du quotidien des femmes entre maternité, tâches ménagères et violence domestique. La violence que les hommes exercent sur les femmes et les filles de leur famille semble à tous normale, voire même nécessaire.


De son côté Elena poursuit et réussit brillamment ses études, ce qui lui permet de rencontrer des personnes issues de milieux plus favorisés et cultivés. Ce monde l’effraie et la fascine, elle cherche désespérément à s’intégrer mais ne parvient pas à se sentir à sa place. 

Il y a aussi un certain paradoxe, car alors que Lila est prisonnière de sa condition d'épouse et de mère, elle reste libre, tandis qu'Elena qui a la chance de s'émanciper grâce aux études reste prisonnière de sa timidité et de ses complexes.


J’ai aimé suivre le destin individuel de chacune des filles tout autant que leur relation d’amitié entre complicité, jalousie et compétition.


Le tout servi par l’écriture lumineuse et vivante d’Elena Ferrante. Et dire qu’il va falloir patienter un an avant le prochain tome…


Extrait :
« Elle m'expliqua que je n'avais rien gagné, qu'il n'y avait rien à gagner dans le monde, que sa vie était pleine d'aventures diverses et déraisonnables, exactement autant que la mienne, que le temps s'écoulait sans avoir de sens, et que c'était bien de se voir de temps à autre pour entendre le son fou du cerveau de l'une résonner dans le son fou du cerveau de l'autre. »

Lu dans le cadre du challenge Un pavé par mois

Les avis de Clara, Eva,

jeudi 3 mars 2016

La dernière fugitive - Tracy chevalier

Par Roxane
Titre : la dernière fugitive

Auteur : Tracy Chevalier

Nombre de pages :392

Langue publication :anglais

Éditeur :folio

Résumé :

1850. Après un revers sentimental, Honor fuit les regards compatissants des membres de sa communauté quaker. Elle s’embarque pour les États-Unis avec sa sœur, Grace, qui doit rejoindre son fiancé. À l’éprouvante traversée s’ajoute bientôt une autre épreuve : la mort de Grace, emportée par la fièvre jaune. Honor décide néanmoins de poursuivre son voyage jusqu’à Faithwell, une petite bourgade de l’Ohio. C'est dans cette Amérique encore sauvage et soumise aux lois esclavagistes, contre lesquelles les quakers s’insurgent, qu’elle va essayer de se reconstruire.  
Portrait intime de l’éclosion d’une jeune femme, témoignage précieux sur la vie des quakers et le «chemin de fer clandestin» – ce réseau de routes secrètes des esclaves en fuite –, La dernière fugitive confirme la maîtrise romanesque de l’auteur du best-seller La jeune fille à la perle. 

Mon avis :

Je ne m’attendais pas du tout à ça.

Je me suis vraiment attachée à Honor malgré son coté « hors du temps ». J'ai trouvé qu'elle manquait un peu d'implication dans ce qui se passait à coté d'elle et était très détachée de tout, peut-être un peu trop. Elle a un coté trop parfaite et son caractère est très différent du mien mais pour autant je m'y suis quand même attachée. Je trouve que l’héroïne s’intègre et change ses points de vues sur les gens et ses opinons extrêmement rapidement j'avoue que cela m'a un peu déroutée. Les autres personnages sont très attachants (Belle, Jack, Donovan, avec mention spéciale pour Madame Reed qui est juste sublime) ou détestables ( Adan, la mère de Jack...) . Ils ont tous un cots très authentique qui est juste magnifique.

J'ai adoré lire les descriptions de l'Amérique et de l’Angleterre. Et j'ai vraiment apprécié découvrir le monde de la couture, et cette vie quotienne de la toute jeune Amérique. J'ai également découvert une nouvelle religion avec pleins de coutumes qui m'était complètement étrangère. J'ai adoré découvrir ces us et coutumes de l'époque, cela donne vraiment l'impression d'un autre monde qui est bien différent du notre.
J'aime bien voyager grâce aux livres, mais je dois dire que l’Amérique étant sur représentée dans mes lectures je commence vraiment à avoir envie de voir ailleurs. Mais comme l'époque était différente, ça change les perspectives.

La façon de voir l'esclavage est aussi très complexe et bien expliqué, il est vrai que j'avais pour ma part tendance à caricaturer le trait et à me dire qu'à l'époque ils étaient tous pour, donc déjà de voir que certains était contre idéologiquement ça m'a étonnée. J'ai été très admirative de tout ce travail des chemins de fer clandestins, que l'on découvre pas à pas, en commençant par une toute petite chose pour au final se rendre compte que tout cela a une ampleur gigantesque.

Le rythme de l'histoire m'a un peu perturbée, on pouvait passer des pages sur la description d'un quilt et deux lignes sur une action importante. Cependant j’étais toute aussi ravie de lire l'un au l'autre.
 

Citation :

« Je crois qu'au fond d'eux-mêmes la plupart des gens du Sud ont toujours su que l'esclavage était une faute, mais ils ont accumulé des couches et des couches d'arguments pour justifier cette pratique. »

mercredi 2 mars 2016

Mercredi, c'est le jour des petits - Le Kididoc des pourquoi?

Par Daphné















titre: Le Kididoc des pourquoi
Editeur: Nathan

Résumé de l'éditeur:

Le premier livre animé qui répond à tous les "pourquoi" des enfants!

Mon avis:

Quiconque a des enfants s'est forcément retrouvé un jour à réfléchir à une question à laquelle il se retrouve sans réponse.  Je ne fais pas exception à la règle: il m'arrive régulièrement de me retrouver "coincée" devant une question de ma fille, laquelle ne renonce jamais à poser inlassablement une question tant qu'elle n'en a pas véritablement compris la réponse. Et il se trouve que mes réponses ne sont pas toujours satisfaisantes! Aussi, pour Noël a t-elle trouvé ce livre au pied du sapin!

ce livre aborde plein de sujets tels que le corps, l'école, la famille, l'Histoire, la forêt... Il fonctionne à l'aide de petites languettes à tirer oud e volets à tirer, ce qui le rend ludique et interactif. et beaucoup de questions y trouvent effectivement leur réponse! Les réponses sont expliquées de manière simple mais complète.

Ma petite curieuse apprécie beaucoup ce livre! 






Mercredi, c'est le jour des petits : Moi, Ming - Clothilde Bernos et Nathalie Novi

Par Ariane



Auteur : Clothilde Bernos
Illustrateur : Nathalie Novi
Titre : Moi, Ming
Editeur : Rue du monde


Mon avis :
"J"aurai pu naître..." reine d'Angleterre, crocodile ou sorcière. Ming imagine différents personnages qu'il aurait pu être. Des personnages de pouvoir mais un peu effrayants.
"Mais voilà, je ne suis que Ming. Personne d'autre." Ming n'est ni reine, ni crocodile, ni sorcière. Ming est né paysan en Chine et il nous raconte ensuite son quotidien en compagnie de sa petite-fille Nam. Et c'est par une jolie déclaration d'amour qu'il finit de parler de sa vie.
C'est un très bel album, poétique et sensible, avec des illustrations colorées parfaitement en harmonie avec le texte.
Une très jolie découverte encore.


Lu dans le cadre du challenge Petit bac (thématique livres pour enfants, catégorie prénom)

mardi 1 mars 2016

Le chant de la Tamassee - Ron Rash

Par Ariane



Auteur : Ron Rash
Titre : Le chant de la Tamassee
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)
Traducteur : Isabelle Reinharez
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 240p
Date de parution : janvier 2016


Présentation de l’éditeur :
La Tamassee, protégée par le Wild and Scenic Rivers Act, dessine une frontière entre la Caroline du Sud et la Géorgie. Ruth Kowalsky, 12 ans, venue pique-niquer en famille sur sa rive, fait le pari de poser un pied dans chaque État et se noie. Les plongeurs du cru ne parviennent pas à dégager son corps, coincé sous un rocher à proximité d’une chute. Inconscient des dangers encourus, son père décide de faire installer un barrage amovible qui permettra de détourner le cours de l’eau. Les environnementalistes locaux s’y opposent : l’opération perturbera l’état naturel de leur rivière, qui bénéficie du label « sauvage ». Les deux camps s'affrontent violemment tandis que le cirque médiatique se déchaîne de répugnante manière et que des enjeux plus importants que la digne sépulture d'une enfant apparaissent…


Mon avis :
Ron Rash est rapidement devenu un auteur incontournable à mes yeux. En lisant deux de ses romans et un recueil de nouvelles, j’ai trouvé une écriture et un univers qui me plaisent énormément. Aussi je n’ai pas résisté longtemps devant ce dernier roman. Enfin dernier paru en France, puisqu’en réalité il s’agit de son deuxième roman.


Une petite fille s’est noyée dans la rivière Tamassee, mais son corps est coincé sous des roches. Sa famille tient à la récupérer pour lui offrir une sépulture, mais cela est impossible sans détourner le cours de la rivière protégée. Les écologistes s’opposent au projet, tandis que dans le village chacun prend parti. Maggie Glen, photographe originaire du village se rend sur place accompagnée de Allen Hemphill, journaliste lauréat du célèbre prix Pullitzer.


La question de la protection de l’environnement est au cœur de l’œuvre de Ron Rash. Sous sa plume, la nature prend une autre dimension, la rivière devient un personnage à part entière et si l’on ne peut qu’être touché par la détresse des parents de Ruth, l’avenir de la rivière touche tout autant le lecteur.


Au-delà de cette question essentielle, Ron Rash explore également les rapports entre les personnes et la question de la culpabilité. Celle de Herb Kowalski, le père de la jeune noyée, pour qui récupérer le corps de sa fille est un acte d’amour autant que d’expiation, pour ne pas avoir été un père présent, pour avoir échoué à la sauver. Allen et Maggie sont également marqués par un lourd passé et un sentiment de culpabilité qui perturbe leurs vies et leur relation naissante. Pour Maggie, ce retour aux sources sera peut-être l’occasion de renouer des liens distendus et de pardonner.


Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’alors que les personnes de l’extérieur ne voient dans les habitants du village qu’un groupe uniforme de « culs-terreux », les divisions internes sont bien plus profondes et complexes qu’ils ne l’imaginent. Et là encore, la rivière est au cœur de ces divisions, entre partisans de la protection de la rivière et ceux dont la survie est menacée par cette protection.


Une fois de plus je suis séduite par l’écriture de l’auteur autant que par l’intérêt des problématiques explorées.


Extrait :
 « Je n’ai pas de fille (…). Pourtant, si j’en avais une, qu’elle était morte et que je savais que rien ne lui rendrait la vie, je ne vois pas de meilleur endroit que la Tamassee où je voudrais que son corps repose. Je voudrais qu’elle soit là où elle ferait partie de quelque chose de pur, de bon, d’immuable, ce qui nous reste de plus proche du paradis. Dites-moi, où, sur cette planète, il y a un endroit plus beau et plus serein. »

Lu dans le cadre du challenge Petit Bac (spectacle)


Les avis de Clara, Jostein, Mimi, Laure, Eva, Brize, Kathel,