mercredi 31 mars 2021

Mercredi, c'est le jour des petits - Premiers poèmes pour toute ma vie

 Par Daphné









Résumé :

Un recueil de poésie française du XXe siècle, destiné aux enfants de 4 à 9 ans, mis en image par plusieurs illustrateurs dont le talent et la modernité enrichissent harmonieusement la pertinence de cet ensemble réalisé par Jean-Hugues Malineau. Boris Vian, Lise Deharme, Max Jacob, Jacques Roubaud, Eugène Guillevic, Jules Supervielle, Jacqueline Held, Maurice Fombeure, Henri Pichette, Jacques Prévert, Andrée Chédid, Paul Éluard, Louise de Vilmorin, Raymond Queneau et beaucoup d’autres…

Ils sont tous là, ou presque, nos poètes du XXe siècle pour accompagner les enfants des années 2000, pour les aider à grandir, à sentir et à comprendre ; pour les étonner, les surprendre, les émouvoir, les secouer, les rassurer, les faire rire…

Pour faire que le poème soit pour eux, selon le vœu de Paul Éluard, le lieu qui inspire à son tour, qui donne envie de mieux regarder, mieux écouter, mieux dire, et vivre plus intensément dans le monde qui nous entoure.

Mon avis :

Passé un temps, mes filles et moi avions l'habitude de réciter des poèmes le matin pendant le petit-déjeuner pour commencer la journée. Et puis peu à peu, nous avons perdu le rythme, peut-être par manque de poèmes connus par cœur. Récemment, ma fille de sept ans m'a fait remarquer que cela lui manquait. Nous avons donc ressorti ce livre, un peu oublié, afin d'ajouter quelques poèmes à notre répertoire.

Divisés en six thèmes (premiers mots magiques,  / mon petit bestiaire / premiers pas sur terre / le chemin de l' école / dans ma maison et dans mon cœur / des mots qui jouent, des mots qui pensent), ce livre nous permet de (re)découvrir plein de poèmes, certains d'auteurs très connus, d'autres moins mais tous sont très beaux et permettent d'entraîner les enfants dans le monde de la poésie. Les illustrations sont très jolies et toujours adaptées aux poèmes.

Un recueil de poésies à avoir chez soi, à faire découvrir à ses enfants et dont on se régale nous-mêmes.



mardi 30 mars 2021

Des diables et des saints - Jean-Baptiste Andrea

Par Ariane

 


 


Auteur : Jean-Baptiste Andrea

Titre : Des diables et des saints

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : L’iconoclaste

Nombre de pages : 368p

Date de parution : janvier 2021

 

Mon avis :

A ceux qui me demandent pourquoi j’aime autant lire et si je ne me lasse jamais, je pourrais dire que les livres sont des rencontres, des voyages, des expériences. Qu’il y a des rencontres ratées, mais aussi beaucoup de belles rencontres. Et parfois, une rencontre inoubliable, marquante. Un livre, une histoire, des personnages, qui s’inscrivent en nous et ne nous quittent plus. Je pense que la plupart des lecteurs connaissent ce sentiment. Ce dernier roman, de Jean-Baptiste Andre, est l’une de ces rencontres magnifiques.

L’auteur nous raconte l’histoire de Joe. Ou plutôt non, c’est Joe qui nous raconte son histoire. Joe joue du piano dans les gares, les espaces publics, partout où depuis quelques années des pianos sont mis à la disposition du public. Chacun peut y jouer quelques notes et parfois de très bons musiciens, connus ou inconnus, s’installent au clavier. Joe est inconnu mais c’est un prodige. Quand il commence à jouer tout s’arrête. Et cette question qui revient : avec un tel talent, pourquoi se contenter de jouer dans les gares ? Il devrait jouer dans les plus grandes salles, devant un public conquis d’avance, vendre des disques. Pourquoi perdre ainsi son talent ? Alors Joe raconte… Et c’est l’histoire des gamins des Confins, orphelinat aux méthodes brutales comme c’était l’habitude à l’époque. Joe, Momo, Sinatra, Souzix, Edison, Fouine, Danny. La petite bande de la Vigie.

Elle est belle cette histoire ! Ils sont beaux ces gamins ! Jean-Baptiste Andrea nous offre une histoire d’amour et d’amitié, une histoire d’enfance et de résilience. Une énergie folle, une émotion franche, j’ai lu ce roman avec de l’eau dans les yeux et le sourire aux lèvres. C’était magnifique…

 

Extraits :

" Ma grand-mère disait aussi: il y a deux choses que j'aime dans la vie. Mentir et jardiner. J'aime tellement mentir que je viens de le faire: je déteste jardiner. Mentir, c'est beaucoup plus utile. Rappelle-t'en, Joseph."

"Ils étaient durs, ils étaient drôles, ils étaient sans victoires.
Mes amis."

"Souzix. Je veux croire qu'un jour quelqu'un sentira, dans la chair molle d'un soir d'été, dans la matière du monde, que tu fus là un court instant. Que quelqu'un sentira, s'il cherche bien, un petit creux en forme de toi."

 

samedi 27 mars 2021

Avant le jour - Madeline Roth

Par Ariane

Auteur : Madeline Roth

Titre : Avant le jour

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : La fosse aux ours

Nombre de pages : 75p

Date de parution : janvier 2021

 

Mon avis :

Elle l’attendait ce séjour à Turin avec lui, juste quelques jours en amoureux. Se promener dans la ville, s’aimer, dormir ensemble. Tout ce qu’ils ne partagent pas à Paris. Elle a quarante ans, divorcée, un fils adolescent. Il a trente ans, marié. Un SMS, « Sarah vient de perdre son père » et le week-end est annulé. Mais elle décide de partir quand même. Seule dans la ville italienne, elle déambule et se raconte.

Ce roman, court, très court, tout en délicatesse et légèreté, est un portrait de femme. Une femme dont nous ne savons pas grand-chose et dont nous savons tant à la fois. Quelques jours seule, loin du quotidien, l’occasion d’une introspection. Récit empreint d’une certaine mélancolie et de pudeur, sans un mot de trop.

Et cette citation de l'Antigone de Anouilh une de mes préférées. Mon exemplaire corné, pages pliées et déchirées à force d'être lues, toujours dans mon sac à dos d'adolescente. Ces phrases qui m'arrivaient droit au cœur. "Moi, je veux tout, tout de suite, - et que ce soit entier - ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite - ou mourir."

Un joli texte mais trop court et trop introspectif pour me laisser une impression durable.

vendredi 26 mars 2021

Un jour ce sera vide - Hugo Lindenberg

 Par Daphné








Auteur : Hugo Lindenberg

 Titre : Un jour ce sera vide
 Genre : roman
 Langue d’origine : français
 Editeur : Christian Bourgeois

Date d'édition : 2020

Nombre de pages : 176

Résumé de l'éditeur :

C’est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l’enfance où tout se vit intensément, où l’on ne sait pas très bien qui l’on est ni où commence son corps, où une invasion de fourmis équivaut à la déclaration d’une guerre qu’il faudra mener de toutes ses forces. Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d’autant plus forte qu’elle se fonde sur un déséquilibre : la famille de Baptiste est l’image d’un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui.
Écrit dans une langue ciselée et très sensible, Un jour ce sera vide est un roman fait de silences et de scènes lumineuses qu’on quitte avec la mélancolie des fins de vacances. L’auteur y explore les méandres des sentiments et le poids des traumatismes de l’Histoire.

Mon avis :

Il y a des livres vers lesquels on ne serait pas tourné d'amblé si quelqu'un ne nous avait pas aiguillé dans leur direction. Cela a été le cas lors de mon dernier passage à la bibliothèque. Si la bibliothécaire ne m'avait pas conseillé ce livre, je serais sans doute passé à côté... et cela aurait été dommage!

Ce roman n'est pas des plus gais, il a même une noirceur qui peut mettre d'autant plus mal à l'aise qu'il nous conté à travers les yeux d'un enfant de dix ans. La noirceur des tourments trop lourds à porter pour un enfant de son âge. La honte, la solitude, le  poids de l'histoire familiale, la fuite dans l'imaginaire pour échapper à une enfance difficile, tout cela pèse à chaque phrase, chaque mot. On ressent avec force la mélancolie de l'enfant, cette envie mêlée d'admiration qu'il ressent devant la vie de son ami Baptiste, la honte qu'il a de lui-même, de sa tante qu'il juge monstrueuse e sa grand-mère qu'il aime pourtant tellement, de son histoire. On sent presque au fil des pages, les odeurs souvent nauséabondes auxquelles l'enfant est si sensible. On se sent étouffer en même temps que lui et pourtant, on ne lâche pas ce livre à l'écriture poétique et sensible. Une écriture qui parvient à nous embarquer sur les plages de Normandie auprès de cet enfant si mal dans sa peau qui cherche sa place en comparant sa vie à celle d'un autre enfant rencontré au bord de la mer. 

Un livre sombre, oui, souvent dérangeant mais que j'ai aimé. Un livre cruel et émouvant qui ne laisse pas indifférent.

Extrait :

"Ce qui fait de Baptiste un vrai garçon, un garçon exceptionnel, c'est qu'il n'a besoin de rien pour en être un. À moi, cela demande une concentration permanente. Je dois toujours bien penser à mettre une intention de garçon, de ce que j'imagine être un garçon, dans chaque phrase, chaque geste, chaque idée, parce que je vis dans la peur d'être démasqué et cette peur est d'autant plus difficile à maîtriser que je n'ai qu'une idée grossière de ce que doit dire, faire ou penser un vrai garçon. Baptiste, lui, n'a pas à s'en soucier."

mercredi 24 mars 2021

La tournée du facteur voyageur - Junko Shibuya

Par Ariane





Autrice : Junko Shibuya

Illustratrice : Junko Shibuya

Titre : La tournée du facteur voyageur

Editeur : Actes sud junior

Nombre de pages : 48p

Date de parution : janvier 2021

Mon avis :

Après le bureau des objets trouvés, après la laverie du raton laveur, après le salon de coiffure de monsieur Mouton, Junko Shibuya nous emmène à la découverte du métier de facteur.

Monsieur le Pigeon part pour sa tournée et distribue le courrier aux animaux de la forêt. Toujours sur le même principe, des indices, ici l'adresse, nous aident à découvrir l'animal que l'on découvrira sur la page suivante. Qui habite "au sommet de la première tour, château du lac", c'est ... la cigogne !

Plus petit, mon fils a adoré les précédents livres de la collection, il a grandi, mais il a encore une fois pris plaisir à cette tendre petite histoire et à ses illustrations simples, tout en rondeur. Une petite bulle de douceur qui fait du bien !

mardi 23 mars 2021

Trencadis - Caroline Deyns

Par Ariane

Auteur : Caroline Deyns

Titre : Trencadis

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Quidam

Nombre de pages : 364p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Avant toute chose il me faut avouer mon ignorance quasi-totale… De Niki de Saint Phalle, je ne connaissais que la fontaine près du centre Pompidou, devant laquelle je passais régulièrement lorsque j’allais travailler à la bibliothèque.

Je découvre donc, la femme et l’artiste grâce à ce roman-biographie et le moins que l’on puisse dire, c’est que le personnage est déconcertant, fascinant, attachant… Son destin extraordinaire est celui d’une femme éprise de liberté, une vie consacrée à l’art. Il lui en aura fallu de la force pour oser embrasser cette vie hors normes, renoncer à ce qu’elle avait construit, subir les jugements… Et pourtant, elle en trimballait des blessures, plaies ouvertes, ténèbres d’une enfance brisée, à mille lieues des œuvres joyeuses qui caractérisent son œuvre. Un paradoxe total.

S’accordant à la femme étonnante dont elle nous parle, Caroline Deyns nous propose un texte plein d’énergie et riche en émotions, à la construction étonnante. Un texte mosaïque, trencadis littéraire.

Très belle découverte, la lecture comme l’artiste.