vendredi 31 mai 2019

Âme de sorcière, ou la magie du féminin - Odile Chabrillac

Par Daphné













Auteur :  Odile Chabrillac
Titre : Âme de sorcière ou la magie du féminin
Genre : développement personnel
Langue d’origine : français
Editeur : Harmonie Solar
Nombre de pages : 224
Date d'édition : 2017

Résumé de l'éditeur :

Symbole subversif de la révolte féministe, la figure de la sorcière est aujourd'hui de retour, prête à questionner nos choix, notre rapport au monde, à la nature, au corps, à la sexualité, à la rationalité... Et ce qu'elle a à nous apprendre peut changer notre vie ! 
Sages-femmes, guérisseuses, femmes de pouvoir aux mœurs libres et sans tabou... les sorcières ont été persécutées à partir de la fin du Moyen Âge pour avoir osé, en leur temps, défier l'ordre établi. Loin des clichés et du folklore, elles ont laissé en héritage un savoir riche et multiple qui nous bouscule encore. 

Odile Chabrillac revisite dans cet ouvrage l'histoire des sorcières, leurs savoirs et leurs pouvoirs, explorant de nombreux thèmes du féminin et du développement personnel. Célébrer son corps et sa sensualité, se ressourcer dans la nature, utiliser les vertus des plantes, s'ouvrir à l'énergie et à l'intuition, s'émanciper dans la solitude comme dans la sororité... sont autant de pistes pour toucher à la magie du féminin. 
Sur les pas des sorcières, ce livre invite chaque femme à expérimenter une féminité libre, puissante et bienveillante.


Mon avis :

En ouvrant ce livre, je ne m'attendais pas du tout à ce que j'allais lire. J'espérais entre autre une partie historique sur la chasse aux sorcières plus développée. Ce livre, à mi-chemin entre le développement personnel et la revendication féminine m'a plutôt surprise... mais en m'a pas du tout déplu!

On y parle certes des sorcières et de leur passé où elles ont été pourchassées mais également des femmes d'aujourd'hui et de celles de demain. Mais qu'est-ce donc qu'une sorcière? Loin des contes de fées, Odile Chabrillac nous explique qu'une sorcière est avant tout une femme qui s'accepte en tant que femme, quitte à défier l'ordre établi, à contrer ce qui lui est imposée par la société et ce quelque soit l'époque. au delà des conventions sociales, elle cherche avant tout à être en harmonie avec elle-même et la nature, avec son corps, avec sa vie. Une sorcière est elle finalement simplement une femme en quête de liberté?

Un peu d'ésotérisme, un peu de développement personnel, un peu de naturopathie... Je ne sais trop comment classer ce livre mais qu'importe... Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de livres, ne l'aurais d'ailleurs probablement jamais lu si on ne me l'avais pas offert. Mais pourquoi pas finalement ? 

Ce livre m'a "parlé" à plusieurs reprises. quand on me dit "sorcière", je pense habituellement au côté historique (la chasse aux sorcières, les guérisseuses...) et à tout le folklore qui tourne autour (contes de fées, légendes...). Je pense aux "fées" diabolisées dont les histoires m'ont si souvent captivée (Morgane ou Mélusine pour ne citer que les plus célèbres!). je pense à la notion de liberté et de non convention dont nous parle ce livre mais je pense rarement à de nombreux points autres points qu'il soulève (sans vouloir trop en dire pour ceux qui souhaiteraient le lire!). Et pourtant, eh bien oui, j'ai été plutôt en accord avec beaucoup d'entre eux au fil de ma lecture. 

Les livres de développement personnel ne sont pas forcément ma tasse de thé mais si l'on y mêle le mot "sorcière" et que l'on y voit le féminisme sous un autre angle, alors, en réalité, ils me parlent beaucoup plus! Une lecture à laquelle je ne m'attendais pas mais en réalité plutôt positive!

Extrait :

"Que sait-on des sorcières aujourd'hui? Si peu de choses. Et même ce que l'on sait, il n'est pas sûr que cela soit vrai. Parce que pendant des siècles, l'histoire -écrite par des hommes- a choisi d’occulter le massacre de ces femmes différentes."

mercredi 29 mai 2019

Mercredi, c'est le jour des petits - Après la pluie - Miguel Cerro

Par Daphné













Auteur : Miguel Cerro
Titre :  Après la pluie
Éditeur : Circonflexe

Résumé :

Pour fuir la pluie diluvienne qui a inondé leur belle forêt, des animaux de toutes sortes se réfugient tout en haut d'une montagne, dans une caverne. Mais lorsque la nuit tombe, ils se retrouvent dans l'obscurité complète. Le renard, jusqu'ici toujours laissé de côté par les autres animaux, décide alors de partir à la recherche de la lumière…

Mon avis :

La pluie ne cesse de tomber et les animaux, contraints de quitter leur forêt et de se réfugier dans une caverne, se retrouvent dans l'obscurité. Tous les animaux unissent leurs efforts pour vivre ensemble dans la caverne mais aucune responsabilité n'est confiée au renard... c'est pourtant de lui que viendra l'une des plus belles idées...

Voici un album tout en poésie sur l'entraide et l'esprit de coopération. Les illustrations sont très belles, lumineuses et il se dégage un certain charme du texte. Jouant sur l'ombre et la lumière, ce livre a tout pour plaire! Ma fille de cinq ans et moi l'aimons beaucoup!

lundi 27 mai 2019

La grande épopée des celtes, les conquérents de l'île verte - Jean Markale

Par Daphné















Auteur :  Jean Markale
Titre : La grande épopée des Celtes
Genre : mythologie
Langue d’origine : français
Editeur : Pygmalion
Nombre de pages : 320

Résumé de l'éditeur :


 Il était une fois, à l'aube des commencements, bien avant le Déluge...
 A l'origine de la légende des Chevaliers de la Table Ronde et de la quête du Graal s'inscrit, dans la nuit des temps, la gigantesque épopée des Celtes, d'abord transmise au fil des ans par voie orale, puis transcrite par des moines irlandais, à partir du VIIème siècle de notre ère.
Après s'être attaché à relater d'une plume colorée et vivante le Cycle du Graal dans sa totalité, Jean Markale nous invite à revivre aujourd'hui, suivant les mêmes critères mais de manière tout à fait inédite, l'aventure primordiale de la civilisation fondatrice de l'Europe occidentale.
Grâce à une adaptation ingénieuse mais rigoureusement fidèle, de témoignages et d'écrits puisés aux sources d'une immense documentation, Jean Markale reconstitue pour la première fois et de manière accessible à tous la trame d'un passé fabuleux, dont la connaissance aurait peut-être été, sans lui, altérée ou perdue pour les générations présentes et à venir.
Suivons-le donc dans sa nouvelle quête sur l'Ile Verte, noyée dans les brouillards au bout du monde occidental, sur cette terre mystérieuse et sauvage qu'on appelle désormais l'Irlande. Nous y attend, aux frontières du réel et du rêve, un monde féerique où s'affronte, avec violence et passion, dans de multiples exploits guerriers et amoureux, une cohorte d'ombres et de personnages mythiques, précurseurs des grands héros légendaires qui illustrent les chefs-d'oeuvre de notre littérature classique et contemporaine.

Mon avis :

Cela faisait longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un livre de Jean Markale! J'apprécie beaucoup cet auteur, passionné par l'époque celtique. Ses connaissances sont impressionnantes et c'est un grand conteur. 

Ce livre n'est ni un roman ni un documentaire mais plutôt la transcription d'un rassemblement de légendes et d'écrits sur l'origine du peuple celte. Comme le précise l'auteur, beaucoup de ces légendes ont très probablement pour origine des faits véritables qui ont été enjolivés ou auxquels a été apporté au fil des récits un côté surnaturel. Les celtes n'utilisant pas l'écrit, ces légendes ont été racontées oralement jusqu'à être retranscrites par les moines au Moyen-Age. Ce livre lui-même est une réécriture des ces écrits et non une traduction. Peut-être alors nous apparaissent elles un peu déformées, un peu imprécises mais c'est après tout tout le charme de la transmission orale. En tous les cas, nous avons là un bel aperçu des origines du peuple celte vu par eux-mêmes.

Il en résulte un livre très intéressant mêlant voyages, batailles, métamorphose et magie. L'une de ces légendes n'a pas été sans m'en rappeler une autre, lue il y a peu dans un livre de contes sur les fées, ce qui n'a pas manqué me faire sourire (j'aime décidément beaucoup retrouver diverses versions d'un même conte au fil de mes lectures!).

Un livre très intéressant si l'on aime la mythologie et le monde celtique... et encore plus si la plume de Jean Markale vient s'y ajouter!

Extrait :

" C'est à ce moment-là qu'on commença à les appeler les Tribus de Dana et certains historiens prétendent qu'ils furent ainsi nommés à cause de trois hommes très versés dans la science druidique, les trois dieux de Dana qui étaient fils d'une femme-chef que l'on appelait Dana. Et comme ils avaient autant de pouvoirs que les dieux, les gens de leur clan voulurent partager leur nom et leur puissance."

samedi 25 mai 2019

L'amour harcelant (lecture commune) - Elena Ferrante




Auteur : Elena Ferrante

Titre : L’amour harcelant

Genre : roman

Langue d’origine : italien

Traducteur : Jean-Noël Schifano

Editeur : Gallimard

Nombre de pages : 192p

Date de parution : septembre 1995

Présentation de l’éditeur :

Entre le corps d'Amalia, qui flotte dans la mer, à l'aube, mystérieusement noyé, et le corps de Delia, sa fille, exposé à la violence, au sang et à la pluie d'une Naples au ciel plombé et aux rues hostiles, se déroule ce thriller familial, sensuel et désespéré, dont les rebondissements vous griffent le cœur.
Qu'est-il arrivé à Amalia ? Qui se trouvait avec elle la nuit de sa mort ? Pourquoi n'est-elle vêtue que d'un soutien-gorge neuf quand on la retrouve ? A-t-elle vraiment été, comme le portent à penser les dernières heures de sa vie, la femme que sa fille a toujours imaginée, ambiguë et insatiable, prête à de secrètes déviations, capable d'échapper dans la ruse et la grâce à la surveillance obsédante de son mari ? Qui est Caserta, ce vieil ami d'Amalia, une victime ou un bourreau ? Quels sont ces hommes qui entravent et révèlent le destin de Delia ?
Le parcours qui conduira Delia des funérailles de sa mère à l'évocation toujours plus détaillée de la figure troublante de cette génitrice, et au dénouement imprévisible de l'histoire, est constellé de soubresauts de la mémoire, de gestes de répulsion et d'amour, de scènes glaçantes.



L' avis d'Ariane:


Elena Ferrante m’a passionnée avec L’amie prodigieuse, elle m’a interpellée avec Les jours de mon abandon, elle m’a bouleversée avec Poupée volée. Alors forcément, j’abordais cette nouvelle lecture avec la certitude d’un nouveau coup de cœur. Loin de là, j’ai même détesté ce roman ! Oui détesté carrément !

Délia entretient une relation complexe avec sa mère, faite de non-dits, de fascination et de répulsion. Et lorsque Amalia est retrouvée noyée après quelques jours d’une disparition inexpliquée, Delia cherche à en savoir plus sur celle qu’elle ne connaissait peut-être pas si bien qu’elle le pensait. Partie sur les traces de sa mère, les souvenirs se mêlent aux découvertes pour brosser un portrait nouveau de la disparue, la personnalité de l’une se mêlant alors à celle de l’autre.

Dans ce roman étrange, je n’ai pas retrouvé les personnages vivants que j’ai aimé dans ses autres ouvrages. Ici les personnages sont déplaisants, ils dégagent une aura troublée. Les relations sont malsaines et l’ambiance délétère. Tout au long de ma lecture, c’est un sentiment de malaise qui m’a accompagnée. Alors il y a certes la puissance d'évocation d'une plume que j'aime, mais celle-ci est dénuée de toute la lumière qui en fait le charme dans les romans ultérieurs d'Elena Ferrante.

Voilà qui m’apprendra que même les auteurs chouchous peuvent nous surprendre, même si la surprise n’est pas toujours bonne.

Extrait choisi par Ariane:
"Les rares fois où nous nous voyions, tout ce que nous avions à nous dire, nous préférions le taire."

L'avis de Daphné :
La saga de L'amie prodigieuse a été pour moi un grand coup de cœur. J'ai aussi aimé Poupée volée  et j'ai trouvé une certain charme à son livre pour enfant La plage dans la nuit. En revanche, je m'étais retrouvée plutôt mal à l'aise avec Les jours de mon abandon qui m'avait beaucoup moins plu que les autres livres. 

Quand à celui-ci, son premier roman... et bien j'avoue ne pas trop savoir que penser ! Contrairement à Ariane, je ne l'ai pas détesté. Je l'ai même lu avec intérêt. Et contrairement aux Jours de mon abandon, je n'ai pas ressenti cette antipathie croissante pour le personnage principal. Mais... je en suis pas sûre de pouvoir dire que j'ai véritablement aimé ce roman. Même si Delia, l'héroïne de ce livre ne m'a pas été aussi antipathique que Olga, celle des jours de mon abandon, on ne peut pas dire que ce soit un personnage attachant! Il y a beaucoup de violence dans ce livre, beaucoup de vulgarité, de dureté. L'atmosphère est lourde, on se sent parfois à la limite de la folie, sans toutefois y basculer réellement. Tant dans l'histoire que dans l'écriture, il y a quelque chose de dérangeant, de sordide. 

On retrouve un certain nombre d'éléments communs avec les autres livres d'Elena Ferrante : l'hostilité au dialecte napolitain, les relations difficiles mi-haine mi-amour entre mère et fille, la violence, la peur de l'abandon, un personnage principal complexe qui cherche à échapper à son enfance,s a famille, sa ville, tout en s'y retrouvant happée malgré elle. J'ai presque été étonnée de ne pas y croiser une poupée... 

Cependant, malgré tant de points communs, il y en a un qui m'a manqué : le côté lumineux de L'amie prodigieuse. Nulle lumière dans ce livre-là, nul espoir. Tout est sombre, malsain, parfois très cru. Insultes, violence, trahison, ambiguïté sont les maîtres mots de ce livre. On ne peut que se sentir mal à l'aise au fil de cette lecture. Et pourtant... pourtant, quelle écriture! Une fois de plus, je me retrouve subjuguée par l'écriture d'Elena Ferrante. Une écriture qui sait aussi bien être sombre que lumineuse, aussi bien sinistre que vivante. Les images -plutôt déplaisantes dans ce livre-là!- s'imposent d'elles-mêmes à mon esprit lors de mes lectures. Ici, tout détail aussi glauque qu'il soit, est particulièrement bien décrit : odeurs, ressentis, cris... On se croirait réellement plongé avec Delia dans les rues de Naples, dans l'appartement de sa mère. 

Je ne peux pas dire que j'ai aimé ce roman car peut-on aimer se retrouver plongé dans une telle atmosphère ? Mais je ne peux pas dire qu'il m'ait déplu : je l'ai trouvé trop bien écrit pour cela!

Extrait choisi par Daphné:
"Quand on entre dans la maison de quelqu'un qui vient de mourir, il est difficile de la croire déserte. Les maisons ne conservent pas de fantômes mais retiennent les effets des derniers gestes de vie."

mercredi 22 mai 2019

Mercredi, c'est le jour des petits - les plus beaux contes d'Europe

Par Daphné














Titre :  Les plus beaux contes d'Europe
Éditeur : The Walt Disney compagny

Résumé de l'éditeur :

Les plus beaux contes d'Europe, interprétés par les personnages de Disney.

Mon avis :

Il y a peu, j'ai récupéré dans la bibliothèque de mon enfance, plusieurs livres pour mes filles... dont celui-là.  Petite, j'aimais beaucoup ce livre qui nous présente un certain nombre de contes et de mythes venus de différents pays d’Europe. La plupart sont très connus : on y retrouve ainsi Mélusine (mon préféré!), la boîte de Pandore, Les habits neufs de l'empereur, Tom Pouce... 

Au niveau des illustrations, les personnages sont "interprétés par des personnages de Disney. Ainsi, Minnie et Mickey deviennent Mélusine et le conte Siegfried ou les parents de Tom Pouce, alors que Donald est tour à tour savetier, capitaine ou paysan astrologue. Même si ce n'est pas les illustrations que je choisirai à présent pour un tel livre, je me rappelle qu'enfant, je les aimais bien et qu'elles ont aussi plu à mes filles. Mais à mon grand contentement, elles ont été nettement plus attirées par les contes que par les personnages Disney! 

Et c'est vrai qu'ils sont beaux ces contes! Une certaine morale dans certains, un peu d'ironie dans d'autres. Ce sont des contes classiques et connus, le genre de contes qu'on a tous entendu... et qu'on aime entendre encore et encore! Ce sont les contes qui traversent les âges. En les lisant, je me suis rendu compte combien certains portaient l’empreinte du pays d'où ils viennent. Même si le nom du pays en question n'avait pas été écrit, j'aurai pu en deviner l'origine. Mes filles ont aimé les découvrir et moi... j'ai aimé les relire!








mardi 21 mai 2019

Bad man - Dathan Auerbatch

Par Ariane

Auteur : Dathan Auerbach

Titre : Bad Man

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Nathalie Perrony

Editeur : Belfond

Nombre de pages : 448p

Date de parution : février 2019

Présentation de l’éditeur :

On dit que, passé quarante-huit heures, les chances de retrouver une personne disparue sont quasi nulles. Deux jours pour ratisser les bois alentour, frapper à toutes les portes, remuer ciel et terre. Passé ce délai, l’espoir n’est plus permis.
Eric, trois ans, a disparu il y a cinq ans. Peu à peu, les affichettes ont jauni, les policiers se sont désintéressés de l’affaire, la vie a repris son cours dans cette petite ville désaffectée de Floride.

Pas pour Ben, le grand frère de la victime. Qui ne s’est jamais remis du drame. Qui a vu sa famille sombrer. Mais qui n’a jamais cessé ses recherches.

Recruté en tant que magasinier de nuit dans le supermarché même où Eric a disparu, Ben sent que les lieux ont quelque chose à lui révéler. Quelqu’un sait où est son frère, une personne qui prend un malin plaisir à se jouer de lui. Qui ? Le directeur qui n’a jamais collaboré à l’enquête ? Ses collègues, auxquels il a accordé trop vite sa confiance ? Mais il y a plus que ça, une présence impalpable, diffuse, qui brouille ses pensées… Qui est ce bad man dont l’ombre inquiétante plane sur la ville ?



Mon avis :

« Successeur de Stephen King » dit la quatrième. Si vous saviez à quel point ce qualificatif m’agace ! Déjà parce que dans la très grande majorité des cas, les auteurs en question ne peuvent absolument pas se comparer à King. Si bien que cet effet d’annonce est pour moi plus rébarbatif qu’autre chose. Ensuite, parce que dans les rares cas où un auteur se démarquerait du lot, je trouve dommage de le cantonner à un rôle de successeur plutôt que de reconnaître un nouveau talent. Mais dans ce cas précis, je reconnais que la comparaison n’est pas totalement injustifiée.

Sous une chaleur accablante, Ben un adolescent de 15 ans va au supermarché avec son petit frère Eric. Arrivé à la caisse, le petit garçon exprime une envie pressante. Ben l’emmène aux toilettes, mais quelques minutes plus tard, l’enfant disparaît. Cinq ans plus tard, Ben trouve un emploi de magasinier dans ce même magasin. Alors qu’il n’a jamais renoncé à l’espoir de retrouver son frère, Ben se voit confronté à des événements et des découvertes étranges, le lançant sur de nouvelles pistes.

Dathan Auerbatch part donc d’une situation terrible mais malheureusement trop réelle : la disparition d’un enfant. Un moment d’inattention et l’enfant n’est plus là. A partir de là, il tisse une histoire oscillant entre thriller et horreur, où la ligne de partage entre le réel et l’imaginaire, la folie et le surnaturel, est floue. C’est là que l’on va pouvoir faire le parallèle avec King. Comme lui, Auerbach maîtrise cet équilibre précaire. Il livre un récit au rythme efficace, à la tension palpable et à l’ambiance menaçante. Les fausses pistes se multiplient, les personnages aux profils inquiétants également et l’on élabore mille hypothèses sur ce qui est arrivé à Eric.

Ben, personnage central du roman, est à la fois attachant et troublant. Ben est un jeune homme solitaire, handicapé et obèse. La disparition de son frère n’a fait qu’exacerber un mal-être déjà profondément ancré en lui. Alors forcément on s’interroge. Et si… ?

C’est une lecture addictive, idéale pour les amateurs de thrillers ou de fantastique.



Extrait :

« L’espoir agit telle une drogue sournoise, sécrétée par les mots et les pensées, affinée par le temps. Il ne résout rien. Il nous endort et nous rassure jusqu’à absorber notre désespoir dans sa brillante incandescence. Et plus il nous berce d’illusions, plus nous avons tendance à oublier qu’il se trouve lui aussi enfermé dans la fameuse boîte de pandore. C’est la seule horreur du monde à ne pas s’être échappée quand le couvercle a été ouvert. La seule qui vit en nous. »


« Les enfants ne se laissent pas traumatiser si facilement. Ils décrètent de leur propre immortalité. A que les années passent, toutefois, ils prennent conscience qu’il leur reste de moins en moins à vivre. Difficile de prévoir quand cette prise de conscience les frappera ; disons juste que le Temps trouve toujours le moyen de se rappeler à leur bon souvenir. »

L'avis d'Eva