samedi 31 octobre 2020

Bilan d'octobre (Ariane)

Par Ariane


Octobre s'achève dans un climat bien morose, marqué par des événements dramatiques, l'inquiétude générale et un nouveau confinement qui commence. Les livres sont pour moi un refuge face à une réalité bien angoissante. De belles lectures et d'autres décevantes m'ont accompagnée dans cette période.

Pour le prix des lectrices de Elle, j'ai lu le roman et le polar sélectionnés par le jury d'octobre. Mais je n'ai aimé ni l'un ni l'autre.Il s’agissait de Fille de Camille Laurens et L'heure du diable de Patrick Bauwens. 

Reçu dans le cadre d'une opération masse critique, j'ai beaucoup aimé Le temps d'une île de Thierry Clech.

J'ai également poursuivi ma découverte des parutions de la rentrée littéraire.Olivia Elkaim dans Le tailleur de Relizane nous raconte l'histoire de sa famille et des blessures béantes laissées par la guerre d'Algérie. Cette lecture a été complétée par une rencontre avec l'autrice organisée par la librairie Mots et Images à Guigamp.

D'ailleurs, la librairie organise cette année encore un prix des lecteurs avec en lice 6 livres sélectionnés par les libraires. J'en avais déjà lu deux en septembre (L'autre Rimbaud de David le Bailly et Erika Sattler de Hervé Bel). Alors qu'à la lecture du résumé j'étais persuadée qu'il serait mon coup de coeur, je ne me suis pas vraiment passionnée pour Sanctuaire de Laurine Roux. En revanche, deux coups de coeur ont suivi pour Ce qu'il faut de nuit de Laurent Petitmangin et Le dit du mistral de Olivier Mak-Bouchard. Le premier triste et touchant, le second joyeux et vivant, le choix sera difficile. 

Enfin, après mon grand coup de coeur pour son dernier roman, j'ai eu envie de relire Angélique Villeuneve et j'ai choisi Les fleurs d'hiver. Je me demandais si son écriture était toujours aussi belle et prenante, la réponse est oui.






Et vous, quelles lectures ont accompagné ce triste mois d'octobre ?









mardi 27 octobre 2020

Héritage - Miguel Bonnefoy

Par Ariane

Auteur : Miguel Bonnefoy

Titre : Héritage

Genre : Roman

Langue d’origine : français

Editeur : Rivages

Nombre de pages : 256p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Depuis son premier roman, Le voyage d’Octavio, c’est un plaisir chaque fois renouvelé de retrouver Miguel Bonnefoy.

Dans cette saga familiale aux accents de réalisme magique, on rencontre un vieux vigneron, une marchande de parapluie, un poilu hanté par le fantôme d’un soldat allemand, une ornithologue, une jeune fille qui rêve de voler, un jeune garçon idéaliste et rêveur… Miguel Bonefoy fait vivre devant nous ces personnages extravagants, plus proches des héros de contes que de romans d’aventures. Pourtant des aventures, ils en connaîtront, traversant les événements du siècle, portant en eux physiquement et spirituellement les stigmates de ces temps sombres.

Comme dans ses précédents romans, je retrouve une maîtrise de la narration, un univers étrange et fascinant, une écriture rythmée et poétique. Miguel Bonnefoy a le don de dire beaucoup en peu de pages, en peu de mots. Même lorsqu’il décrit les pires malheurs, il ne nous livre jamais une violence crue, mais malgré le couvert de la poésie, il parvient à nous en faire sentir toute l’horreur. Une scène m’a particulièrement marquée, dans laquelle on voit toute l’absurdité et l’horreur du régime de Pinochet, un régime de violence gratuite, détruisant l’innocence et la beauté. Une scène inoubliable.

Miguel Bonnefoy a puisé dans son histoire familiale pour écrire ce roman empreint de sincérité et de pudeur. Une nouvelle fois un vrai coup de cœur.

 

Extraits :

« Lazare Lonsonier lisait dans son bain quand la nouvelle de la Première Guerre mondiale arriva jusqu'au Chili. A cette époque, il avait pris l'habitude de feuilleter le journal français à douze mille kilomètres de distance, dans une eau parfumée d'écorces de citron, et plus tard, lorsqu'il revint avec une moitié de poumon, ayant perdu deux frères dans les tranchées de la Marne, il ne put jamais réellement dissocier l'odeur des agrumes de celle des obus. »

« Éloignée désormais des accords et des concerts, isolée des grandeurs de Verdi et des opéras de Puccini, Thérèse découvrit le silence des oiseaux, fait de roucoulements et de piaillements, accédant ainsi à un univers inviolable où un autre chant, démêlé, imposait son triomphe et sa loi. »

« Il lui évoquait un univers où vivaient des communautés de femmes guerrières, où des géants se transformaient en statues de bois et où des filles naissaient dans le feu des cannes à sucre. Quand Ilario lui demandait où se trouvait ce pays des merveilles, Aukan pointait la bibliothèque derrière lui et s'exclamait dans un mouvement exalté :
- Ce pays est dans les livres. »

samedi 24 octobre 2020

Le temps d'une île - Thierry Clech

 Par Ariane

 


Auteur : Thierry Clech

Titre : Le temps d’une île

Langue d’origine : français

Editeur : ateliers Henry Dougier

Nombre de pages : 136p

Date de parution : septembre 2018

 

Mon avis :

Le hasard fait parfois bien les choses… J’ai sélectionné ce livre parmi d’autres titres lors de l’opération masse critique de la rentrée littéraire organisée par Babelio. Ce n’était pas mon premier choix, mais je suis plus que ravie de ce que le sort m’a réservé ! Juste une petite surprise  : c’était une masse critique de la rentrée littéraire, or ce livre a été publié il y a 2 ans…

Une petite île au loin, paysage immuable depuis des millénaires. Thierry Clech nous raconte en une série de courtes tranches de vie, l’histoire des personnes qui ont vécu en observant ce paysage depuis la préhistoire jusqu’à un futur lointain. Des histoires de vie, de mort, d’amour, d’envie, de peur, de colère, de guerre, d’espoir... L’humanité quoi ! Avec eux, nous traversons les siècles et l’histoire de la Bretagne.

C’est un livre très court et pourtant très singulier. Il y a une vraie sincérité dans les histoires que nous raconte Thierry Clech. Il parvient en très peu de pages (la plupart des histoires ne font que 4 ou 5 pages), à donner de la profondeur à ses personnages. L’auteur est photographe, il y a un parallèle assez évident entre son métier et les instantanés qu’il nous propose ici. Il saisit le juste moment. Cela m’a fait penser à une exposition dans les rues de Lannion il y a quelque temps, où figuraient sur des panneaux des photos de différents lieux de la ville à différentes époques. D’ailleurs j’ai toujours aimé voir des photos anciennes des lieux que je connais, il y a quelque chose de très touchant à chaque fois.

Tout petit bémol sur l’épilogue, qui nous projette dans un futur plutôt inquiétant, alors que le dernier chapitre, se déroulant en 2018, était juste parfait.

 

Extraits :

« Il n’y a pas d’autre ciel, pas d’autre mer, aucune autre terre, un seul soleil. Où qu’ils soient, partout dans cette lumière, cette ombre, depuis la nuit des temps, des hommes naissent, vivent et meurent, seconde après seconde. »

« Aussi je refermai mes paupières, écoutai les vagues s'écraser sur le sable, dont le reflux, dans un rythme régulier, inéluctable, emportait au large, l'un après l'autre, tous les visages que j'avais aimés." »



vendredi 23 octobre 2020

La belle n'a pas sommeil - Eric Holder

 Par Daphné








Résumé de l'éditeur:

Une presqu’île qui s’avance sur l’Océan, on y devine le Médoc venteux et ensoleillé de tous les derniers livres d’Éric Holder. L’intérieur de la presqu’île est boisé. Dans une grange au milieu de la végétation épaisse, Antoine a installé sa bouquinerie. L’endroit est quasi introuvable, et, sans l’intervention d’une mystérieuse madame Wong, le libraire crèverait de faim.

Antoine paraît heureux dans sa tanière. Il caresse ses spécimens, les habille de papier cristal, nourrit ses chats, s’interroge sur un voleur qui lui chaparde des livres, toujours du même auteur. C’est alors que déboule la blonde Lorraine, une conteuse professionnelle qui tourne de ville en ville. Antoine est vieux, aime se coucher à heure fixe : la belle n’a pas sommeil.

Ce sera donc l’histoire d’une idylle saisonnière, mais de celles qui laissent sous la peau des échardes cuisantes. Qui a dit que la campagne était un endroit tranquille ? Dans une langue merveilleusement ouvragée, Holder décrit un monde à la fois populaire et marginal, profondément singulier, qu’il connaît comme personne. Le sien.

Mon avis :

Une lecture en demi teinte pour moi. J'ai commencé ce livre avec enthousiasme et les premiers chapitres m'ont beaucoup plu. Et puis.... et puis... comme un soufflé qui retombe, mon enthousiasme a diminué au fil des pages. Pourquoi ? Je ne saurais le dire exactement. J'avais l'impression en ouvrant ce livre que plein de possibilités s'ouvraient à l'auteur pour en faire une très belle histoire... et qu'aucune de ces possibilités n'a vraiment été utilisée. Ce n'est pas que cette lecture a été désagréable, pas du tout. J'ai même passé un bon moment avec une lecture toute douce, toute paisible. Mais tout le long, j'ai attendu le moment qui allait marquer le tournant de l'histoire, le moment qui allait me passionner... et qui n'est jamais venu. Étrange impression donc que ce livre. Sans doute en attendais-je trop.

Cela dit, c'est une lecture agréable, un peu douce-amère, un bel hommage à l'amour des livres et à la nature, le tout agrémenté d'une écriture joliment poétique. Certains passages sont très émouvants et tout au long, une certaine tendresse enrobe chaque mot, chaque page, ce qui donne à ce livre un touche bien particulière. 

Un roman humaine et délicat mais pour lequel il m'a manqué le petit quelque chose qui m'aurait vraiment convaincue. Je ne suis pas sûre qu'au final il me laissera une grand souvenir et pourtant il a vraiment de bons côtés.

Extrait :

"Les années devant moi, je les regarde arriver avec terreur. Comment les utiliser ? A qui ou à quoi les consacrer ? Tu avais la vocation, toi ?
- Les livres m'ont sauvé la vie, depuis je sauve la leur. J'appellerais plutôt ça un remboursement, une gratitude, un sacerdoce.
- ils ont trop de chance, ceux qui démarrent dans la bonne direction. Moi, je n'ai toujours pas trouvé le camp de base, l'entrée du chemin, tu vois."


mercredi 21 octobre 2020

Mercredi, c'est le jour des petits - La chèvre biscornue - Christine Kiffer et Ronan Badel

 Par Daphné








Auteur : Christine Kiffer
Illustrateur : Ronan Badel
Titre : La chèvre biscornue
Editeur : Didier Jeunesse

Résumé :

Quand Lapin arrive à l'entrée de son terrier,
un bruit bizarre le fait sursauter.
Dedans, y'a quelque chose qui bouge,
quelque chose avec deux yeux rouges...

Mon avis :

Mes filles et moi aimons beaucoup la collection "A petits petons" qui présente des contes issus chaque fois de pays différents. La chèvre biscornue nous raconte l'histoire d'un lapin qui ne peut pas rentrer dans son terrier à cause d'une chèvre sans gêne qui ne veut pas le laisser revenir chez lui! 

Ce conte est très amusant, se théâtralise très facilement et peut être raconté à plusieurs voix, pour la plus grande joie des enfants. Comme tous les contes randonnées, il est drôle et très rythmé. 

Ma fille de six ans l'aime beaucoup et la formule utilisée par la chèvre pour menacer le lapin et les autres animaux la fait beaucoup rire!

Un conte très sympa qui nous montre qu'on a toujours besoin d'un plus petit que soi!