mardi 31 octobre 2017

Bilan d'octobre (Ariane)

Par Ariane

Ce mois-ci a été principalement consacré à la rentrée littéraire et s'il y a eu de magnifiques découvertes, d'autres lectures m'ont moins enthousiasmée.
Un énorme coup de cœur tout d'abord pour Et soudain, la liberté, le merveilleux livre de Caroline Laurent et Evelyne Pisier. Le genre de livre qu'on a envie de faire découvrir à tout le monde !
J'ai passé un excellent moment avec Les huit montagnes de Paolo Cognetti, à la fois une belle histoire d'amitié et une ode à un monde en voie de disparition.
Le premier roman de Sébastien Spitzer Ces rêves qu'on piétine, est une excellente surprise. Un auteur à suivre.
Fan de Ron Rash, j'attendais avec impatience son dernier roman Par le vent pleuré. J'y ai retrouvé certains éléments que j'aime chez l'auteur mais je n'ai pas été autant séduite que par ses autres romans. 
Dans Underground railroad, Colson Whitehead nous parle du chemin de fer clandestin sous un angle inattendu et déconcertant. En dehors de ce choix narratif surprenant, l'histoire est sympathique mais pas vraiment originale.
Avec La disparition de Josef Mengele, Olivier Guez s'intéresse à la vie de l'ange de la mort d'Auschwitz. Là encore c'est surtout la forme qui m'a dérangée, j'aurai préféré un ouvrage purement historique.
Je me suis ennuyée avec Une histoire des loups d'Emily Fridlund. Alors que de nombreux éléments auraient pu me plaire, l'atmosphère et les personnages sans relief ont eu raison de mon intérêt.
Pour une première, on ne peut pas dire que ma découverte de Nicolas d'Estienne d'Orves ait été une réussite. La gloire des maudits a été une vraie déception.
Je n'ai pas du tout aimé Miss Wyoming de Douglas Coupland. Une fausse manipulation m'a fait choisir ce livre lors de la dernière masse critique. Les romans et les personnages déjantés, ce n'est pas du tout pour moi !






L'aveuglement de José Saramago était au programme d'une lecture commune avec Laure dans le cadre de notre tour d'horizon des romans post-apocalyptiques, mais je n'ai vraiment pas accroché avec le style de l'auteur.


En ce moment je lis : 
 

Pour le mois prochain mon programme est à nouveau bien chargé 





 Et vous qu'avez-vous prévu pour le mois prochain ?

lundi 30 octobre 2017

Wakolda - Lucia Puenzo

Par Daphné















Auteur : Lucia Puenzo
Titre : Wakolda
Genre : roman
Langue d’origine : espagnol
Traducteur : Anne Plantagenet
Editeur : Stock
Date d'édition : 2013

Résumé de l'éditeur :

En 1959, sur une route désolée en Patagonie, un médecin allemand pas comme les autres croise une famille argentine ordinaire et lui propose de faire route ensemble, afin d'être moins isolés. Ce médecin n'est autre que Josef Menguele. Très vite, il est fasciné par l'un des enfants, une jeune fille qui porte le doux nom de Lilith et qui est bien trop petite pour son âge. La fascination semble réciproque : elle ne peut quitter des yeux cet homme si cultivé et sophistiqué. Alors, quand il s'installe finalement dans la pension fraîchement ouverte par sa famille d'accueil, tout s'accélère. Surtout lorsque la mère de famille accouche de deux fragiles petites jumelles qu'il faut soigner. Traqué par des agents israéliens, il continue pourtant à vivre tranquillement, allant même jusqu'à investir dans le projet d'usine de poupées du père. Des poupées parfaites. Aryennes. Contrairement à Wakolda.Wakolda, quatrième roman de Lucía Puenzo, nous entraîne au coeur d'une société argentine infiltrée par l'émigration nazie. En immergeant la figure énigmatique de Menguele dans la vie quotidienne, Lucía Puenzo s'appuie sur les détails les moins visibles de sa personnalité pour faire ressortir avec une grande subtilité l'horreur de sa pensée profonde. Un roman captivant qui entraîne le lecteur sur les routes de la mémoire.

Mon avis :

Brrrr..."glaçant" : tel est le mot qui me vient à l'esprit en sortant de cette lecture. Joseph Mengele est un médecin nazi ayant commis de véritables horreurs durant la seconde guerre mondiale en pratiquant des expériences sur des êtres humains dans le camp d’Auschwitz. Réfugié en Amérique Latine, il ne fut jamais jugé pour ses actes. C'est de cet homme que s'inspire l'histoire de ce livre.


En 1959, Joseph Mengele, médecin nazi à la recherche de la "perfection" aryenne, ayant pratiqué des expériences sur des personnes durant la seconde guerre mondiale, rencontre Lilith, une fillette de douze ans. Lilith est petite, trop petite pour son âge et cette petite taille, monstrueux défaut aux yeux de Joseph, ravive en lui son désir d'expérience. Fascinée par cet homme, la petite Lilith lui servira de "cobaye" pour tester des hormones de croissance. la mère de Lilith, Eva, enceinte, tombera également sous la "coupe" du médecin lors de son accouchement de deux petites filles prématurées.

Il est absolument horrifiant de constater à quel point le regard que porte Joseph sur Lilith et sa famille est totalement clinique et dépourvu de sentiment. L'ambiance de ce livre, sombre et malsaine est affreusement glaçante et consternante. On ne peut que s'interroger sur la folie de l'homme devant cette absence de culpabilité et cette obsession pour le concept aryen, cette recherche de perfection selon des critères bien déterminés qui ont conduit à la mort des milliers de personnes. Le réseau nazi existant autour de Mengele, à peine dissimulé, sûr de son bon droit est également horrible et consternant. 

Le génocide du peuple Mapuche est également évoqué dans ce livre, peuple représenté par la poupée Wakolda, poupée que Lilith échangera contre la sienne qui elle, symbolise aux yeux de Mengele le concept aryen. Les poupées tiennent effectivement un grand rôle dans ce livre et il est effrayant de découvrir la manière dont le médecin voit ces objets censés représenter l'innocence de l'enfance. Nulle innocence en effet dans la recherche de la perfection des poupées, traitées par Joseph Mengele avec la même fascination malsaine que les enfants sur lesquels il pratiquait des expériences durant la guerre. Enfants et poupées sont pour lui un même et unique terrain d'expérimentation et cette déshumanisation est si bien décrite que le lecteur ne peut qu'en être profondément mal à l'aise. 

Un livre fort et dérangeant.


Extrait :

"Les feuilles étaient couvertes d’illustrations : bébés et enfants avec des flèches qui sortaient de leurs yeux, de leurs têtes, de leurs membres et de leurs organes. Sur une page, deux corps étaient unis par le dos. Arrivée à la fin, Lilith se figea : en premier, elle reconnut sa mère, nue, enceinte. Ce n’était pas un dessin d’artiste, mais il était assez ressemblant pour ne laisser aucune place au doute. Autour d’Eva, une série de chiffres : mensurations, kilos estimés, mois de gestation. Homo arabicus, lut-elle. Son père figurait sur la page suivante, à côté de ses frères, également entourés de chiffres et de mensurations. Elle lut : Homo siriacus. Elle apparaissait en dernier."





samedi 28 octobre 2017

La disparition de Josef Mengele - Olivier Guez

Par Ariane



Auteur : Olivier Guez

Titre : La disparition de Josef Mengele

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Grasset

Nombre de pages : 240p

Date de parution : août 2014

Présentation de l’éditeur :

1949 : Josef Mengele arrive en Argentine.
Caché derrière divers pseudonymes, l’ancien médecin tortionnaire à Auschwitz  croit pouvoir s’inventer une nouvelle vie à Buenos Aires. L’Argentine de Peron est bienveillante, le monde entier veut oublier les crimes nazis. Mais la traque reprend et le médecin SS doit s’enfuir au Paraguay puis au Brésil. Son errance de planque en planque, déguisé et rongé par l’angoisse, ne connaîtra plus de répit… jusqu’à sa mort mystérieuse sur une plage en 1979.
Comment le médecin SS a-t-il pu passer entre les mailles du filet, trente ans durant  ?
La Disparition de Josef Mengele est une plongée inouïe au cœur des ténèbres. Anciens nazis, agents du Mossad, femmes cupides et dictateurs d’opérette évoluent dans un monde corrompu par le fanatisme, la realpolitik, l’argent et l’ambition. Voici l’odyssée dantesque de Josef Mengele en Amérique du Sud. Le roman-vrai de sa cavale après-guerre.



Mon avis :

De son arrivée en Argentine en 1949 à sa mort en 1979, Olivier Guez s’est penché sur la vie de Josef Mengele, « l’Ange de la mort » d’Auschwitz. Car le régime de Péron a accueilli à bras ouverts des criminels nazis et autres fascistes après la guerre.

J’aime la littérature et j’aime l’histoire, j’aime les romans historiques et les livres d’histoire, ainsi que les biographies. Mais La disparition de Josef Mengele n’est ni vraiment un roman, ni vraiment une biographie et en général j’ai beaucoup de mal avec ce type d’ouvrage où il est difficile de distinguer la réalité de la fiction. Toutefois, le récit d’Olivier Guez est bien documenté, bien construit et se lit facilement.

Si je savais que de nombreux criminels de guerre nazis s’étaient réfugiés en Argentine, je connaissais très peu les conditions de leur arrivée et leur vie dans ce nouveau pays. Ce fut donc très intéressant, et en même temps effrayant, de voir ces hommes évoquer leur passé sans remords ni scrupules, de les voir s’accrocher à l’idéal nazi. Très instructif également, la traque de ces criminels. J’ai été touchée par Rolf, le fils de Mengele, hanté par les crimes de son père. Le personnage de Mengele est terrifiant autant que méprisable, Olivier Guez n’a pas cherché à l’humaniser pas plus qu’à en faire un monstre, il nous montre un homme froid, cruel et lâche.

C’est donc un ouvrage très instructif même si je n’ai pas accroché avec la forme.





Extrait :

« Toutes les deux ou trois générations, lorsque la mémoire s'étiole et que les derniers témoins des massacres précédents disparaissent, la raison s'éclipse et des hommes reviennent propager le mal.
Puissent-ils rester loin de nous, les songes et les chimères de la nuit.
Méfiance, l'homme est une créature malléable, il faut se méfier des hommes. »

Les avis de Jostein, Eva, Nicole


vendredi 27 octobre 2017

Désintoxiquez vous! - Véronique Vasseur et Clémence Thévenot

Par Daphné

















Résumé de l'éditeur :

Manger cinq fruits et légumes par jour ? Consommer du poisson plusieurs fois par semaine ? Faire un jogging en ville ? Ce qui nous est recommandé pour avoir une vie saine et équilibrée peut, en réalité, soulever bien des questions de santé. Car la vérité est aussi amère qu'effrayante : l'air, l'eau et la terre sont de plus en plus pollués. Et pas qu'eux !

Pesticides, additifs alimentaires, ondes électromagnétiques, particules fines... même à des doses infimes, le contact permanent avec ces «toxiques» met chacun de nous en danger. Nous nous «empoisonnons» sans vraiment le savoir.

Effarées par cet état des lieux ignoré, le Dr Véronique Vasseur et Clémence Thévenot ont décidé de tirer la sonnette d'alarme. Et de détailler avec minutie tout ce qui, études à l'appui, met en péril notre santé. Un diagnostic sans complaisance auquel elles apportent, aussi, des solutions et tout un ensemble de précautions élémentaires pour «se décontaminer» au quotidien. Le moment est venu de changer nos pratiques et de combattre la désinformation qui règne en la matière. Désintoxiquons-nous !


Mon avis :

La société de consommation dans laquelle nous vivons est quelque chose qui me pose de plus en plus problème. Ondes, alimentation, pollution... quand je regarde autour de moi, j'ai parfois de grandes envies de partir m'installer sur une île déserte. On me dit parfois qu'il est impossible de changer tout cela, que c'est trop tard, que ça ne sert à rien et qu'autant ne plus rien manger puisque de toute façon, tout est contaminé d'une manière ou d'une autre...Je ne suis pas d’accord avec ce raisonnement et j'essaye vraiment de faire barrage à certaines choses (sans pour autant m'installer sur mon île imaginaire!). En lisant ce livre cependant, je me rend compte que j'ai encore du chemin à faire...

Ce livre ne prétend pas détenir l'exacte vérité : bien que s'appuyant souvent sur des études scientifiques, il reconnaît que pour certaines choses (les ondes par exemple), aucune étude n'a pour l'instant réellement prouvé un danger mais qu'il y a cependant des questions à se poser. Ce livre n'est pas "donneur de leçon" mais il informe. Il informe et alarme, à la manière d'un guide pratique sur les perturbateurs endoctriniens classés par catégorie. 

Le contenu de ce livre est parfois contesté mais il est en même temps évident que c'est le genre d'ouvrages qui fait du tort aux lobbys... Pour moi, la plupart de ces informations sont après tout une question de bon sens : plus on transforme un aliment, plus je m'en méfie...mais que faire quand absolument tout semble transformé? Si je fais attention à l’alimentation et que je me méfie des ondes (bien qu'un peu accro, je l'avoue, à internet...), ce livre m'a permis de voir qu'il y avait bien d'autres choses auxquelles je n'avais jamais pensé (notamment à la pollution intérieure de nos logements). 

Comment limiter la casse lorsque tout nous empoisonne au quotidien? Je suis consciente d’être souvent en contradiction avec mes convictions mais j'essaye tout de même au maximum, et de plus en plus, de limiter les dégâts. J'ai donc trouvé ce livre très utile car il m'a permis d'apprendre des choses que j'ignorais (même si ce sont des choses effrayantes à savoir!). 

Il y a cependant quelques contradictions dans ce livre . Par exemple, un chapitre entier est consacré aux ondes et nous conseille de les éviter le plus possible ... et quelques pages plus loin, on nous conseille de télécharger une application pour faire nos courses afin de mieux pouvoir lire les étiquettes.... certes, lire les étiquettes est utile en ce qui concerne l'alimentation mais télécharger une application pour faire ses courses ne revient-il pas à s'envoyer des ondes supplémentaires? En même temps, cette contradiction reflète assez bien la manière dont nous vivons et celles auxquelles je me retrouve parfois confrontée : quand je souhaite, pour une question éthique, acheter local et de saison tout en sachant que la France utilise énormément de pesticides.... alors, je souhaite acheter bio et me demande en voyant la provenance de tel fruit combien de kilomètres il a parcouru en avion... ou que je veux faire pousser mes légumes dans un jardin que je sais pollué par l'air lyonnais.... Bref, comment protéger sa santé et celle de sa famille? Comment ne pas empirer ceci en croyant bien faire pour cela? Les auteurs de Désintoxiquez vous ! prennent en compte ce genre de problème, notamment quand ils nous parlent du poissons dit bon pour la santé mais saturé de métaux lourds.

Un livre qui informe, fait réfléchir et donne des pistes intéressantes. Certes sa lecture peut faire peur mais cela vaut peut être bien le coup de le lire et d'en prendre compte !

Résumé :

"respirer, manger, boire, se laver, se nourrir, téléphoner... Notre quotidien, aussi basique soit-il, peut parfois prendre des allures de voyage en terrain miné. Comme dans un jeu vidéo de combat, nous devons chaque jour naviguer au milieu d'éléments hostiles. Toutes ne sont pas nocives mais plus de 100 000 substances chimiques sont présentes dans notre environnement quotidien, des poisons de l'alimentation moderne aux polluants de l'air en passant par les toxiques présents dans les vêtements ou les cosmétiques... L'agression est permanente !
Sans tomber dans l'écologisme extrémiste, la paranoïa ou la diabolisation de l'industrie agroalimentaire, il faut bien se rendre à l'évidence : au cœur de la vie moderne, nos organismes sont très souvent agressés et contaminés à notre insu. La terre, l'eau, l'air... des quatre éléments, il n'y a que le feu qui n'est pas pollué."



mardi 24 octobre 2017

Le gang des rêves - Luca di Fulvio

Par Ariane



Auteur : Luca di Fulvio

Titre : Le gang des rêves

Genre : roman

Langue d’origine : italien

Traducteur : Elsa Damien

Editeur : Pocket

Nombre de pages : 945p

Date de parution : mai 2017

Présentation de l’éditeur :

New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ?



Mon avis :

Le hasard fait souvent bien les choses. Juste après avoir terminé Les enfants de Venise pour lequel j’ai eu un coup de cœur, j’ai repéré sur un présentoir à la bibliothèque, le précédent roman de l’auteur.

A seulement 14 ans, Cetta devient mère suite à un viol. Bien décidée à offrir un avenir à son fils, elle quitte l’Italie pour l’Amérique et le fameux rêve américain. A peine débarquée elle déchante et se retrouve obligée de se prostituer sous la protection de Sal, un gangster new-yorkais. Le petit Natale, rebaptisé Christmas à son arrivée sur le sol américain, grandit dans les quartiers pauvres du Lower East Side, jusqu’au jour où il sauve la vie de Ruth, jeune fille de bonne famille sauvagement agressée et dont il tombe aussitôt amoureux.

Avec en toile de fond le New-York des années 20, Luca di Fulvio nous raconte une histoire d’amour apparemment impossible entre deux jeunes gens que tout sépare : il est pauvre et catholique, elle est riche et juive. Comme dans toute histoire d’amour, les obstacles seront nombreux et ils devront se trouver eux-mêmes avant de se retrouver. Christmas tente de se faire passer pour un voyou, mais ce garçon sensible et aimant, drôle et audacieux, est d’une autre trempe que les mauvais garçons de son quartier. C’est un personnage solaire et attachant. Ruth est blessée, meurtrie par l’agression violente dont elle a été victime alors qu’elle n’était encore qu’une gamine insouciante et confiante.

J’ai trouvé de nombreux points communs avec Les enfants de Venise : la personnalité des protagonistes principaux (Christmas/Mercurio) et secondaires (Sal/le capitaine Lanzafame, Joey/Zolfo), la différence de religion, les criminels et les prostituées au grand cœur, la misère des quartiers populaires et l’opulence des quartiers riches, la haine viscérale du méchant suite à des traumatismes d’enfance,… Alors si après un coup de cœur, j’aime retrouver dans les autres œuvres de l’auteur ce qui m’avait tant plu, ça fait un peu trop de similitudes peut-être. Mais il s’agit d’une sorte de trilogie où, si les lieux, les personnages et les époques changent, on retrouve les mêmes ambiances et problématiques. Ceci explique sans doute cela.

D’ailleurs je pourrai souligner quelques aspects négatifs : les personnages et l’histoire manquent d’originalité, le style n’est pas génial, il y a pas mal de clichés ou d’anachronismes, des longueurs aussi… Et pourtant ! Pourtant ça marche ! Malgré tout ça j’ai passé un excellent moment avec ce roman. J’ai aimé les personnages, l’enthousiasme, l’humour et la générosité de Christmas, la tendresse de Cetta, l’affection bourrue de Sal,  j’ai aimé l’ambiance de ce quartier d’immigrants italiens, le rêve américain si dur à concrétiser mais à portée de main pour celui qui a l’audace et la chance, les mafieux et les gangsters. Alors certes il y a quelques faiblesses, mais il y a aussi une chaleur et un optimisme qui font du bien.

Je lirai avec plaisir le troisième tome de la trilogie dont la parution est prévue pour 2018.



Extraits :

« Et les gens croient à mes histoires parce qu’ils aiment rêver. »


« Quand elle t’a vu, ma galeuse s’est tout de suite mise à remuer la queue. Il faut se fier aux animaux, tu savais pas ? Ils ont un instinct infaillible. Mais si tu continues dans cette voie, dans quinze jours elle grognera contre toi aussi, quand tu viendras me racketter comme ça arrive à ces malheureux de Ocean Hill, et quand tu voudras toi aussi sucer le sang des pauvres types qui n’ont pas de flingue. Ici c’est pas une ville, et c’est pas non plus une jungle, contrairement à ce qu’on raconte. C’est juste une cage, et nous sommes trop nombreux. C’est facile de devenir fou. C’est plus un jeu, maintenant, c’est du sérieux. Mais tu as encore le temps de devenir un homme et pas un voyou. »


« C'est vraiment un pays de merde...et le rêve américain, c'est vraiment une connerie! Si t'es pas l'un d'eux, le rêve, tu peux te le mettre au cul... »

Les avis de NicoleKathel,