lundi 16 octobre 2017

Serena - Ron Rash

Par Daphné















Auteur : Ron Rash
Titre : Serena
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (américain)
Traducteur : Béatrice Vierne
Editeur : Le livre de poche
Nombre de pages : 528

Présentation de l’éditeur :

Années 1930, Smoky Mountains. George Pemberton, riche exploitant forestier, et sa femme Serena forment un couple de prédateurs mégalos, déterminés à couper tous les arbres à portée de main pour accroître leur fortune. Mais le projet d'aménagement d'un parc national, pour lequel l'État convoite leurs terres, menace leurs ambitions. Pemberton s'emploie à soudoyer banquiers et politiciens. Sans états d'âme, Serena a d'autres arguments : le fusil, le couteau, le poison, et un homme de main dévoué… Après Un pied au paradis, Ron Rash nous propose un drame élisabéthain sur fond de Dépression et de capitalisme sans foi ni foi. La nature, hostile et menacée, s’y mesure âprement aux pires recoins de l’âme humaine.

Mon avis:

Appréciant beaucoup les livres de Ron Rash, j'avais vraiment hâte de découvrir Serena, son premier roman. A peine ai je eu le livre en main que je me suis donc plongée dans l'univers impitoyable de Serena et Pemberton. 

Impitoyable, oui, c'est le cas de le dire. A la tête d'une exploitation forestière, ce couple aux allures de Bonnie and Clyde, impose sa volonté à la ville entière, n'hésitant pas à se débarrasser de ceux qui se mettent en travers de leur chemin. Aussi fascinante que machiavélique,inquiétante et cruelle, Serena est un personnage hors du commun. On sent que l'auteur a passé du temps à imaginer et faire vivre ce personnage. A côté d'elle, Pemberton, qui n'a pourtant rien d'un enfant de cœur fait bien pâle figure. quand à Rachel, l'antithèse de Serena, jeune fille traquée pour avoir donné naissance à l'enfant de Pemberton, elle apporte une certaine innocence à cette histoire tout en noirceur et en cruauté. 

Sous fond de tueries et de corruption dénonçant un terrible capitalisme et une forte exploitation ouvrière, Ron Rash nous parle également de son thème de prédilection, la sauvegarde de la nature. La beauté et la rudesse des montagnes sont formidablement bien décrites. Quand aux conditions de travail des bûcherons, elles nous plongent au cœur d'une société bien dure que Ron Rash pointe du doigt, redonnant par sa plume, vie à tous les ouvriers exploités lors de la grande dépression.

J'ai d'abord eu un peu de mal à m'immerger dans ce roman et son histoire et peut-être m'a t-il un peu moins plu que d'autres écrits de l'auteur. Cependant, la plume si vive et descriptive de Ron Rash est toujours bien présente, rendant captivant chacun de ses romans.


Extrait :

"Ce qui permettait de supporter la perte d'un être cher, ce n'était pas ce qu'on se rappelait mais ce qu'on oubliait.
Au début,elle avait oublié les petits détails, l'odeur de savon de sa mère, la couleur de sa robe du dimanche puis, au bout de quelque temps,elle avait oublié le son de sa voix, la couleur de ses cheveux.
Elle était stupéfaite de voir tout ce qu'on pouvait oublier, et tout ce qu'on oubliait rendait la personne moins vivante au-dedans de vous, jusqu'au moment où on pouvait enfin supporter son absence. 
Quand on avait laissé davantage de temps, on pouvait prendre le risque de s'abandonner à ses souvenirs, on pouvait même chercher à les provoquer.
Mais, même alors, on pouvait voir revenir les sentiments éprouvés au cours des premiers jours et se rappeler que le chagrin était toujours là, comme un vieux fil de fer barbelé enfoui au cœur d'un arbre."

4 commentaires:

  1. Un personnage que l'on n'oublie pas facilement.

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    1. C'est en effet un très bon personnage littéraire qui ne se laisse pas oublier!
      Daphné

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  2. Je n'ai lu qu'un roman de Rash, que j'avais aimé mais celui-ci me semble un peu trop "trash" pour moi...

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    1. Lequel as-tu lu? Je n'ai pas encore lu tous ses livres mais j'ai beaucoup apprécié tous ceux que j'ai déjà pu découvrir.
      Daphné

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