mardi 24 octobre 2017

Le gang des rêves - Luca di Fulvio

Par Ariane



Auteur : Luca di Fulvio

Titre : Le gang des rêves

Genre : roman

Langue d’origine : italien

Traducteur : Elsa Damien

Editeur : Pocket

Nombre de pages : 945p

Date de parution : mai 2017

Présentation de l’éditeur :

New York ! En ces tumultueuses années 1920, pour des milliers d’Européens, la ville est synonyme de « rêve américain ». C’est le cas pour Cetta Luminata, une Italienne qui, du haut de son jeune âge, compte bien se tailler une place au soleil avec Christmas, son fils. Dans une cité en plein essor où la radio débute à peine et le cinéma se met à parler, Christmas grandit entre gangs adverses, violence et pauvreté, avec ses rêves et sa gouaille comme planche de salut. L’espoir d’une nouvelle existence s’esquisse lorsqu’il rencontre la belle et riche Ruth. Et si, à ses côtés, Christmas trouvait la liberté, et dans ses bras, l’amour ?



Mon avis :

Le hasard fait souvent bien les choses. Juste après avoir terminé Les enfants de Venise pour lequel j’ai eu un coup de cœur, j’ai repéré sur un présentoir à la bibliothèque, le précédent roman de l’auteur.

A seulement 14 ans, Cetta devient mère suite à un viol. Bien décidée à offrir un avenir à son fils, elle quitte l’Italie pour l’Amérique et le fameux rêve américain. A peine débarquée elle déchante et se retrouve obligée de se prostituer sous la protection de Sal, un gangster new-yorkais. Le petit Natale, rebaptisé Christmas à son arrivée sur le sol américain, grandit dans les quartiers pauvres du Lower East Side, jusqu’au jour où il sauve la vie de Ruth, jeune fille de bonne famille sauvagement agressée et dont il tombe aussitôt amoureux.

Avec en toile de fond le New-York des années 20, Luca di Fulvio nous raconte une histoire d’amour apparemment impossible entre deux jeunes gens que tout sépare : il est pauvre et catholique, elle est riche et juive. Comme dans toute histoire d’amour, les obstacles seront nombreux et ils devront se trouver eux-mêmes avant de se retrouver. Christmas tente de se faire passer pour un voyou, mais ce garçon sensible et aimant, drôle et audacieux, est d’une autre trempe que les mauvais garçons de son quartier. C’est un personnage solaire et attachant. Ruth est blessée, meurtrie par l’agression violente dont elle a été victime alors qu’elle n’était encore qu’une gamine insouciante et confiante.

J’ai trouvé de nombreux points communs avec Les enfants de Venise : la personnalité des protagonistes principaux (Christmas/Mercurio) et secondaires (Sal/le capitaine Lanzafame, Joey/Zolfo), la différence de religion, les criminels et les prostituées au grand cœur, la misère des quartiers populaires et l’opulence des quartiers riches, la haine viscérale du méchant suite à des traumatismes d’enfance,… Alors si après un coup de cœur, j’aime retrouver dans les autres œuvres de l’auteur ce qui m’avait tant plu, ça fait un peu trop de similitudes peut-être. Mais il s’agit d’une sorte de trilogie où, si les lieux, les personnages et les époques changent, on retrouve les mêmes ambiances et problématiques. Ceci explique sans doute cela.

D’ailleurs je pourrai souligner quelques aspects négatifs : les personnages et l’histoire manquent d’originalité, le style n’est pas génial, il y a pas mal de clichés ou d’anachronismes, des longueurs aussi… Et pourtant ! Pourtant ça marche ! Malgré tout ça j’ai passé un excellent moment avec ce roman. J’ai aimé les personnages, l’enthousiasme, l’humour et la générosité de Christmas, la tendresse de Cetta, l’affection bourrue de Sal,  j’ai aimé l’ambiance de ce quartier d’immigrants italiens, le rêve américain si dur à concrétiser mais à portée de main pour celui qui a l’audace et la chance, les mafieux et les gangsters. Alors certes il y a quelques faiblesses, mais il y a aussi une chaleur et un optimisme qui font du bien.

Je lirai avec plaisir le troisième tome de la trilogie dont la parution est prévue pour 2018.



Extraits :

« Et les gens croient à mes histoires parce qu’ils aiment rêver. »


« Quand elle t’a vu, ma galeuse s’est tout de suite mise à remuer la queue. Il faut se fier aux animaux, tu savais pas ? Ils ont un instinct infaillible. Mais si tu continues dans cette voie, dans quinze jours elle grognera contre toi aussi, quand tu viendras me racketter comme ça arrive à ces malheureux de Ocean Hill, et quand tu voudras toi aussi sucer le sang des pauvres types qui n’ont pas de flingue. Ici c’est pas une ville, et c’est pas non plus une jungle, contrairement à ce qu’on raconte. C’est juste une cage, et nous sommes trop nombreux. C’est facile de devenir fou. C’est plus un jeu, maintenant, c’est du sérieux. Mais tu as encore le temps de devenir un homme et pas un voyou. »


« C'est vraiment un pays de merde...et le rêve américain, c'est vraiment une connerie! Si t'es pas l'un d'eux, le rêve, tu peux te le mettre au cul... »

Les avis de NicoleKathel,

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