mardi 29 septembre 2020

La colline des potences - Dorothy M. Johnson

 Par Ariane



Auteur : Dorothy Johnson

Titre : La colline des potences

Genre : nouvelles

Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)

Traductrice :Lily Sztajn

Editeur : Gallmeister

Nombre de pages : 288p

Date de parution : juin 2016

 

Mon avis :

Le mois américain m’a incitée à sortir de ma PAL ce recueil de nouvelles qui y patientait depuis des années. Avec ces nouvelles me voici partie à la rencontre d’un genre que je connais peu et que je ne cherche pas. Mais Dorothy Johnson délaisse les clichés du genre qui m’auraient probablement rebutée. Ce ne sont pas tant des histoires de far west qu’elle nous raconte, mais les histoires d’hommes et de femmes au far west. Quelques pages, mais des histoires justes et profondes, des personnages attachants et fouillés. Mieux encore, l’autrice est parvenue à donner une tonalité propre à chacune de ces histoires rendant chacune d’entre elle unique et particulière dans le recueil.

Mention particulière pour la force de « L’histoire de Charley » et l’humour de « Au réveil, j’étais un hors la loi ».

Dans la première, c’est grâce à quelques vieilles photographies qu’une femme découvre l’histoire de celle qui l’a élevée. Une histoire belle et émouvante.

La seconde nous raconte l’histoire d’un cow boy qui par un concours de circonstances se retrouve embarqué dans une bande de hors la loi et se demande bien comment se sortir de ce pétrin. Impossible de ne pas sourire devant les déconvenues de ce pauvre gars !

Une découverte bien sympathique au final.

 

Extraits :

« Je me suis endormi honnête et fauché. Je me suis réveillé hors-la loi et toujours fauché. Et incompris de tous. »

« La nuit avant mon départ, elle a pleuré dans mes bras parce qu’on allait être séparé tout l’hiver. Ça allait être un hiver atroce, long et sinistre. Il a duré quarante ans. »

« C'était effectivement un homme dangereux, un homme fier, un chef, un oiseau de proie dont l'armée, après plusieurs années de tentatives infructueuses, avait finalement rogné les ailes. »

 


 

lundi 28 septembre 2020

La maladie de Sachs - Martin Winckler

 Par Daphné








Auteur : Martin Winckler
Titre : La maladie de Sachs

Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 672
Date d'édition : 2005

Résumé de l'éditeur :

" Comment allez-vous, depuis la dernière fois ? Pas bien, sinon je serais pas venu ! Moi, ça va, c'est ma femme qui ne va pas. Mieux. C'est pas encore ça, mais c'est mieux. C'est pareil. Vos remèdes ne m'ont rien fait. C'est pas pire, mais j'ai toujours du mal à dormir. Eh bien, j'ai plus mal, mais maintenant ça me démange. " Dans le cabinet du Docteur Sachs, les plaintes se dévident, les douleurs se répandent. Sur des feuilles et des cahiers, Bruno Sachs déverse le trop-plaint de ceux qu'il soigne. Mais qui soigne la maladie de Sachs ?

Mon avis :

Du même auteur, j'avais beaucoup aimé Le chœur des femmes qui dénonçait avec beaucoup de finesse les violences gynécologiques subies par les femmes. Ce livre va un peu dans le même ordre d'idées : comme le docteur Karma dans Le chœur des femmes, nous avons ici affaire à Bruno Sachs, médecin généraliste profondément humain qui soigne ses patients tant avec ses connaissances qu'avec son cœur. Un médecin à l'écoute et pétri d'humanité, le genre de médecin qu'on aimerait tous aller consulter. 

L'originalité de ce livre repose sur son mode de narration : construit comme une sorte de recueil de réflexions, chaque chapitre nous livre le point de vue de l'un des patients ou d'une personne de l'entourage du docteur Sachs. On y découvre ainsi le médecin et son approches vus à travers différents regards. On peut parfois s'y perdre un peu et se questionner sur le choix étrange de cette narration mais je l'ai quant à moi trouvé tout à fait adaptée à l'histoire. 

Un livre très humain et particulièrement touchant. Il faut à tout prix maintenant que je découvre les autres titres de cet auteur!

Extrait :

"Aimer c'est être impuissant contre le temps, et en avoir conscience.
Aimer, c'est savoir que l'amour n'aura qu'un temps, tout le temps de la vie peut-être, mais seulement ce temps-là.
Aimer, c'est savoir que si l'on ne meurt pas le premier, on verra l'autre mourir.
Qu'on verra la vie et l'amour mourir chez l'autre, avant même que l'autre ne meure. Et qu'en voyant l'autre mourir, on mourra tout vif."

samedi 26 septembre 2020

La belle lumière - Angélique Villeneuve

 Par Ariane



Auteur : Angélique Villeneuve

Titre : La belle lumière

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Le passage

Nombre de pages : 240p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Je me souviens avoir lu l’histoire d’Hellen Keller. Je devais avoir une dizaine d’années à peu près. J’avais alors été marquée par l’histoire incroyable de cette petite fille sourde, aveugle et muette. Je n’ai jamais pu oublier cette scène où elle comprend son premier mot :eau. Helen Keller a déjoué tous les pronostics sur son avenir, malgré son handicap elle a étudié, écrit, voyagé, elle s’est battue pour le droit ds femmes, s’est engagée politiquement. Une femme au destin fascinant.

Mais dans son roman, Angélique Villeneuve ne nous raconte pas l’histoire d’Helen, pas directement du moins, mais elle se met à la place de Kate, sa mère. C’est l’histoire de l’amour d’une mère pour son enfant, une mère qui ne veut pas baisser les bras, qui ne veut pas se résigner, qui veut ramener sa fille dans le monde.

Cette lecture m’a offert un sentiment de proximité rare avec le personnage. On dit parfois que certains auteurs nous embarquent dans leur histoire, mais là j’ai vraiment eu un sentiment d’immersion totale. L’impression de voir à travers les yeux de Kate, de ressentir ses émotions, cette vague immense d’amour pour son enfant, pour cette fillette qui déclenche le malaise chez la plupart des gens qui pensent qu’au final il aurait mieux valu qu’elle ne survive pas à sa fièvre, cette colère qui la porte face à l’injustice qui a frappé sa fille, son espoir de libérer sa fille, de la ramener et de lui offrir la lumière dont elle a privée. Cette lumière c’est celle des mots, de la communication et de l’éducation, qui permet à Helen de trouver sa place dans le monde. Même si pour cela Kate devra couper le lien fusionnel qui l’unit à sa fille et la laisser partir avec cette institutrice qui lui a offert les mots.

Je n’avais jamais lu Angélique Villeneuve avant et je me demande : est-ce qu’elle écrit toujours comme ça ? C’est éblouissant de beauté. En parlant de ce livre, Nicole a utilisé le terme « grâce ». Oui, c’est bien ça, ce livre est habité par la grâce. Et ce titre… Sublime ! .

vendredi 25 septembre 2020

La petite fille et le monde secret - Maren Uthaug

Par Daphné


 






Auteur : Maren Uthaug
Titre : La petite fille et le monde secret
Genre : roman
Langue d’origine : danois
Traducteur : Jean-Baptiste Coursaud
Editeur : Actes Sud
Nombre de pages :288
Date de parution : 2017

Résumé de l'éditeur :

A l'âge de sept ans, Risten est forcée de quitter sa mère dans le Nord de la Norvège et d'aller vivre avec son père dans le Sud du Danemark où il a décidé de s'installer avec sa nouvelle femme. Habitée par les croyances et superstitions ancestrales de la culture Sami, elle se retrouve, du jour au lendemain, complètement déracinée. Et sans sa grand-mère, il n'y a plus personne pour la protéger contre les ruses maléfiques des sous-terriens...
Un voyage surprenant dans l'imaginaire d'un enfant aliéné qui se heurte à la norme d'une société moderne dominée par le culte des bonnes intentions.


Mon avis :

Une lecture en demi teinte qui m'a laissé un peu perplexe. Risten a sept ans lorsque, sans comprendre ce qu'il se passe, elle est forcée de tout quitter : sa mère, sa grand-mère, sa maison, la Norvège où elle a toujours vécu, la culture Same qu'elle a toujours connu. Se retrouvant au Danemark avec son père et la nouvelle femme de ce dernier, elle doit apprendre à vivre dans un monde qui lui est totalement inconnu et grandir dans le silence et les secrets.

A priori, ce livre avait tout pour me plaire : des secrets de famille, la découverte d’une culture, un fond teinté de légendes, une petite plongée dans les pays du nord... Et il m'a plu, par moments : j'ai aimé l'ambiance un peu étrange, la relation de Risten avec sa grand-mère et les histoires que celle-ci lui transmet, la manière dont est retranscrit le déracinement de l'enfant... 

Cependant, j'aurais aimé en apprendre plus sur la communauté Same (d'après le résumé, je pensais que ce serait le cas). Et surtout, j'ai trouvé certains passages de l'histoire très embrouillés. Ce n'est qu'à la toute fin de l'histoire qu'on en comprend réellement le sens et, si ce genre de chute est en fait plutôt courant, là, cela m'a un peu dérangé. Beaucoup de confusion pour finalement une conclusion un peu trop rapide. Du moins, c'est ainsi que je l'ai ressenti mais il n'en reste pas moins que ce livre possède un certain charme, souvent propre à la littérature nordique et que j'ai pris plaisir à lire certains passages même si d’autres m'ont laissé un peu perplexe...

Extrait :

"En attendant de maîtriser, quelques années plus tard, la langue danoise et sa prononciation impossible, elle développa un vocabulaire passé à l’aspirateur linguistique pour qu’il soit dépourvu de tout mot contenant la lettre r. Si elle allait déjeuner chez quelqu’un et qu’on lui demandait si elle voulait du fromage ou du pâté de foie, elle choisissait systématiquement le pâté – et tant pis si en réalité elle avait une nette préférence pour le fromage. Le rouge n’était plus sa couleur préférée, si d’aventure on lui posait la question. Et si enfin on lui présentait une opération de calcul simplissime, à savoir combien faisaient deux et deux, elle prétendait sans ciller que ça faisait cinq et non quatre. Mieux valait être sotte que différente."


jeudi 24 septembre 2020

Bilan de challenges de l'été

Par Ariane

L'été étant la période la plus propice pour moi à la lecture, je m'étais inscrite à deux challenges. Nous sommes maintenant en automne et le moment est venu de faire le bilan.

Le petit pinguoin vert a proposé un tour du monde de l'été. Pour le valider, il fallait visiter 9 pays entre le 21 juin et le 21 septembre. Défi relevé ! J'ai voyagé tout autour du monde avec de très beaux livres : 

J'ai donc voyagé en Belgique, en Iran, au Royaume-Uni

Mais aussi en Algérie, en Afrique du Sud et en Italie
et enfin en Argentine, au Ghana et aux Etats-Unis.

Comme chaque année, Brize nous proposait de lire des pavés avec le challenge pavévasion.Là encore, défi relevé avec 4 beaux pavés qui en plus ont été de superbes lectures !



Je suis contente d'avoir relevé ces challenges. Et vous, avez-vous relevé des challenges de lecture ?