lundi 30 avril 2018

Au plus petit d'entre les miens, les gamins de Colombie - Christophe Pelissié du Rausas

Par Daphné
















Résumé de l'éditeur :

 Un gamin de Colombie, c'est d'abord un enfant assoiffé d'affection, curieux d'expériences nouvelles, heureux de vivre comme tous les enfants du monde. C'est aussi un enfant de la rue livré dès son plus jeune âge à la violence, à la faim, aux promiscuités de toutes sortes. La gallada, la bande, devient sa vraie famille avec ses règles bien particulières. Alors, le gamin doit adapter son comportement à un monde dur qui le prive de son enfance. Pour arracher ces enfants à leur destin, un destin qui _ dès l'âge de quinze ans _ peut les conduire à la mort, à la prison et aux expédients, des hommes et des femmes _ souvent anciens gamines _, luttent jour après jour. Ce livre raconte cette aventure qui les saisit tout entiers, parfois au péril de leur vie.Au fil des pages, le lecteur apprend à connaître ces enfants et ceux qui leur ont voué leur existence. Par-delà le cas extrême des gamins de Colombie, c'est à une réflexion sur l'enfance malheureuse qu'il se voit convié, car les enfants de la rue ne font que mettre en évidence un drame beaucoup plus profond qui nous concerne tous.Christophe Pélissié du Rausas anime une association qui soutient concrètement un projet à Cali au service des enfants des rues. Plusieurs voyages en Colombie lui ont permis de nouer dans ce pays de nombreuses amitiés: anciens gamines, éducateurs, prêtres, etc.Polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, il a récemment collaboré à un ouvrage sur le développement africain, a effectué plusieurs missions en Afrique pour le Ministère de la Coopération et a publié un recueil, L'ingénieur et le développement.

Mon avis :

L'auteur s’intéresse ici aux enfants des rues de Colombie, les gamines comme on les nomme et à La Casa, une institution fondée par le père Madina,un prêtre espagnol pour venir en aide à ces enfants. L'auteur nous raconte sa rencontre avec les enfants et avec le père Madina qui lui explique le fonctionnement de La Casa et la manière dont vivent les enfants avant et après après avoir été accueillis par cette institution. Il nous raconte la méfiance première des enfants envers cette aide qu'ils ont d'abord du mal à comprendre, les difficultés qu'ils ont à quitter la rue et leur mode de vie, la manière dont ils s'adaptent et la résilience dont ils font preuve. Il nous livre également les témoignages ou les histoires de certains enfants.

Ce livre très intéressant vise, comme les autres livres de cette collection à attirer l'attention du lecteur sur les enfants qui souffrent à travers le monde. On a beaucoup entendu parler des gamines de Colombie qui continuent de vivre et de mourir dans la rue dans une certaine indifférence. C'est à eux que ce livre rend hommage et il permet au lecteur de mieux les comprendre. 

J'ai cependant été gênée par les propos du Père Madina sur l'homosexualité quand il décrit la vie des enfants.  Certes, ce sont les propos d'un prêtre et l'église répugne souvent à accepter l'homosexualité mais cela m'a choqué à plusieurs reprises de voir l'homosexualité considérée comme quelque chose à faire disparaître chez les enfants au même titre que la drogue ou la violence.  Cela n'enlève rien au fait que cet homme, qui a consacré une partie de son existence à aider ces enfants est admirable dans la manière qu'il a de vouloir les comprendre et de leur offrir une vie meilleure mais j'ai tout de même été particulièrement heurtée par certains de ses propos.

J'ai lu ce livre dans la foulée de plusieurs autres sur le même thème et y ai appris beaucoup de choses. Il ne peut que faire ouvrir les yeux au lecteur sur le sort réservé aux enfants des rues de Colombie.
 

Extrait :

" Le drame des gamins de Colombie méritent que les meilleurs se mobilisent tout entiers. Oui, un drame, car ce pittoresque qui amuse tant les passants recèle la misère, la violence et la mort. A l'heure où les touristes se réfugient dans les hôtels de luxe, nous allons parcourir les quartiers chauds à la recherche des grappes des enfants des rues. Les tubes de colle ont fait oublier la faim ; les plus grands ont assouvis sur les petits leur manque de tendresse ; dans le lointain, une sirène recroqueville un peu plus les corps mal nourris. Une ombre se penche. Avec le Père Madina, nous allons poser notre main sur l'épaule d'un enfant : ce soir, un dîner, un lit..."

 

dimanche 29 avril 2018

Playlist

Par Ariane

Mind the Gap a publié aujourd'hui sa playlist (ici) inspirée de l'émission Quotidien qui demande à ses invités de présenter leur playlist. J'ai bien aimé l'idée, alors pour une fois je vais parler musique !

Celle que j'écoute en boucle
Take me to church de Hozier



Celle dont je ne me lasse pas
Life on mars de David Bowie




La chanson de ma jeunesse
Plateau de Nirvana

Celle qui me fait pleurer à tous les coups
L'accordéoniste d'Edith Piaf



Celle que je préfère de mon chanteur préféré
La pêche à la ligne de Renaud


La chanson ringarde que j'aime
Time after time de Cindy Lauper

la chanson qui me donne la pêche
500 miles de The Proclaimers


Ma chanson d'amour préférée
Dance me to the end of love de Leonard Cohen



Ma chanson préférée de mon groupe préféré
She's like a rainbow des Rolling Stones


La plus chargée de souvenirs
Yesterday des Beattles


La chanson que je chante avec mes enfants
Mon p'tit loup de Pierre Perret


La musique que j'écoute le plus en ce moment
de la musique baroque


Et vous quelles sont les chansons qui ont marqué votre vie ?




samedi 28 avril 2018

Le soleil des rebelles - Luca di Fulvio

Par Ariane


Auteur : Luca di Fulvio

Titre : Le soleil des rebelles

Genre : roman

Langue d’origine : italien

Traducteur : Françoise Brun

Editeur : Slatkine

Nombre de pages : 640p

Date de parution : avril 2018

Présentation de l’éditeur :

«-Un jour, ma mère et le vieux Raphael parlaient des rebelles. Ils ont dit que c’était des hommes qui trouvaient le soleil la nuit. Mikael fronça les sourcils.
– Qu’est-ce que ça veut dire ?
– J’en sais rien, répondit Eloisa en haussant les épaules. »



Mon avis :

A peine avais-je fini de lire le précédent roman de Luca di Fulvio, que j’espérais déjà le suivant. Forcément je me suis jetée dessus sitôt sa parution. Et là… grosse frustration ! Alors que je suis tranquillement installée au soleil plongée dans ma lecture, je passe de la page 124 à la page 166 ! Pfff... Obligée de me précipiter en urgence chez min libraire préféré, qui a sauvé ma lecture en échangeant l’exemplaire défectueux. Merci Dewi !

Le jeune Marcus II de Saxe grandit dans le château familial, entouré de parents aimants et de serviteurs affectueux. Mais tout bascule lorsque des mercenaires s’introduisent dans le château et massacrent tous les habitants sous les yeux du petit prince. Sauvé par Eloisa, une fillette de son âge, il est recueilli par Agnete, la sage-femme, et devient Mikael, un serf de la glèbe au service du nouveau seigneur, Ojsternig qui a ordonné le massacre de la maison de Saxe.

Ce roman fait partie d’une sorte de trilogie, où chaque tome présente des personnages, des lieux et des époques différents, mais unis par des thèmes et des éléments similaires. Et une nouvelle fois, je suis totalement séduite ! J’ai aimé les personnages, leurs histoires, le style de l’auteur… Tout quoi !

Difficile de ne pas s’attacher au jeune Marcus/Mikaël, passant d’une vie de prince héritier à celle d’un paysan, découvrant l’injustice, la violence, le travail, la faim, le froid, la douleur… Le choc est rude pour l’enfant. Mais guidé par les bonnes personnes et par son heureuse nature, il apprendra à faire face et à affronter le destin que la vie lui a réservé, sans jamais oublier ceux qu’il a perdu ni ceux qu’il a rencontré. C’est qu’il a du cœur et du courage le petit prince !

Comme dans les autres romans, on retrouve autour de ce héros central : l’amoureuse, la mère (réelle ou de substitution), le père de substitution, la brute et le grand méchant. Ces personnages sont peut-être un peu caricaturaux, mais qu’importe, le plaisir est là.

Après Venise à la Renaissance et New-York au début du 20ème siècle, nous voici cette fois à proximité du lac de Constance au début du 15ème siècle. Mais on retrouve une fois encore des éléments communs : la vie quotidienne des plus pauvres opprimés par les riches et puissants. Alors s’il m’est arrivé de tiquer sur certains détails me semblant un peu anachroniques, le talent de conteur de Luca di Fulvio m’a complètement emportée dans cette époque et ces lieux si éloignés.

Enorme coup de cœur à nouveau pour Luca di Fulvio, j’attends déjà le prochain !



Extrait :

« Une dernière chose, gamin, fit Raphaël de sa voix profonde. A partir de maintenant, tu as deux routes devant toi. Tu peux maudire la mauvais sort qui t'a enlevé tes parents, ton royaume, ta richesse, tout ce que tu avais...ou tu peux remercier la chance d'être vivant." Il le regarda intensément. "Selon le point de vue que tu adopteras, tu deviendras un homme ou un autre, deux hommes complètement différents, avec deux vies différentes. »

L'avis de Nicole

vendredi 27 avril 2018

Avant la chute - Fabrice Humbert

Par Daphné













Auteur : Fabrice Humbert
Titre : Avant la chute

Genre : roman
Langue d’origine : français
Editeur : Le passage

Résumé de l'éditeur :

 En Colombie, la famille Mastillo tente de survivre sur son lopin de terre dans la jungle.Au Mexique, le sénateur Fernando Urribal, à l'abri dan son grand domaine, partage son temps entre la capitale et l'Etat de Chihuahua. En France, dans une cité, le petit Naadir vit paisiblement au milieu des siens en tâchant de ne pas voir l'irruption des dangers.
Progressivement , tous vont pourtant voir leur existence basculer.
Emanuel Mastillo est tué et ses 2 filles, Sonia et Norma, deviennent des migrantes, remontant toute l'Amérique Centrale pour rejoindre les Etats-Unis. Le Sénateur Urribal voit sa position menacée de toutes parts, entre les soupçons politiques et les menaces des cartels de la drogue. Quant à Naadir, la mort d'un jeune du quartier et la blessure de son propre frère en font le témoin contrarié et pourtant visionnaire de la chute.
Vaste fresque d'un monde qui se défait, le roman de Fabrice Humbert raconte la montée des périls, le basculement des sociétés mais aussi l'énergie de la vie.Avec le sens de la narration qui a fait le succès de "L'origine de la violence" et de "La fortune de Sila", il relate notre histoire à tous.


Mon avis :

Il y a toujours une certaine violence dans les livres de Fabrice Humbert. Celui-ci ne fait pas exception. Trois histoires s'entremêlent ici : celle de deux sœurs qui tentent de fuir la Colombie, leur pays natal et de gagner les Etats-Unis, un sénateur corrompu par les cartels de la drogue et un jeune collégien qui assiste aux émeutes de la banlieue dans laquelle il vit. Des personnages qui n'ont a priori rien en commun, et pourtant...

C'est un livre sombre et pessimiste que nous livre là Fabrice Humbert. Nul espoir dans ce livre mais seulement la lente glissage qui mènera  peu à peu les personnages à la chute. Le pouvoir, la corruption, la violence, la drogue, le racisme et le rejet sont au cœur de ce roman. 

J'ai aimé ce roman qui dénonce une noirceur réelle du monde dans lequel nous vivons même si j'aurais aimé que la psychologie des personnages soit un peu plus "fouillée". Je me suis particulièrement attachée aux personnages de Norma et Sonia, les deux sœurs colombiennes et ait été touchée par leur périple si difficile pour avoir une vie meilleure, périple parsemé de violence, de rejet et de trahison. 

Un livre dur qui nous donne à réfléchir sur l'état du monde...
 

Extrait : 

" Fragments multiples de consciences, démultiplication d'espoirs et de pensées, pauvres êtres sans importance et sans poids, jetés au vent et à la pluie, soumis à toutes les violences, miettes de vie dans l'immensité. Rêveuses formes, petits bouts d’êtres fouettes par les rafales. Rien, moins que rien. Ils n'étaient rien."

jeudi 26 avril 2018

Dans notre boîte aux lettres il y a ... Popi

Par Ariane

Présentation :
A l'âge des premiers mots de bébé, le magazine Popi avec ses magnifiques imagiers et ses histoires conçues pour les tout-petits, vous fait plonger dans un univers rempli de couleurs et de héros qui font rire et grandir. 
À l’âge des premiers mots de bébé, le magazine Popi, avec ses magnifiques imagiers et ses histoires conçues pour les tout-petits, vous fait plonger dans un univers rempli de couleurs et de héros qui font rire et grandir.

En savoir plus : https://www.popi.fr/magazine/les-rubriques
À l’âge des premiers mots de bébé, le magazine Popi, avec ses magnifiques imagiers et ses histoires conçues pour les tout-petits, vous fait plonger dans un univers rempli de couleurs et de héros qui font rire et grandir.

En savoir plus : https://www.popi.fr/magazine/les-rubriques

Avec Popi, votre enfant va aimer s’asseoir sur vos genoux pour : vivre des aventures avec des héros qui lui ressemblent découvrir le monde à travers des histoires

En savoir plus : https://www.popi.fr/
Avec Popi, votre enfant va aimer s’asseoir sur vos genoux pour : vivre des aventures avec des héros qui lui ressemblent découvrir le monde à travers des histoires

En savoir plus : https://www.popi.fr/
Mon avis :
L’aînée de mes nièces, qui est aussi la marraine de mon fils, recevait ce magazine quand elle était petite. Et elle l'adorait ! Si bien qu'offrir un abonnement à son filleul a été une évidence pour elle. 
Popi, le petit singe, est la mascotte du magazine et c'est lui qui ouvre chaque numéro. On retrouve également Petit ours brun, Lili souris, Marcel et Cocotte et le loup. Un imagier thématique et un panorama viennent compléter ce magazine. Enfin, les parents retrouvent un cahier central sur l'éducation et la parentalité.
Mon fils aime bien son magazine, et cette lecture est un bon moment pour tous les deux. 
Alors on dit merci Marraine pour ce super cadeau !

mercredi 25 avril 2018

Mercredi, c'est le jour des petits - Au fil des émotions - Cristina Nunez Pereira et Rafael R. Valcarcel

Par Daphné
















 Résumé :

 Mettre des mots justes sur ce que l'on ressent, comprendre ses émotions et celles des autres n'est pas chose facile. Ce livre unique en son genre y invite votre enfant. Avec respect, délicatesse et empathie, il propose 42 émotions illustrées, finement décrites et mises en relation les unes avec les autres, pour que chacun les accueille en toute sérénité.




Mon avis :

Pour son anniversaire en janvier, j'ai longuement cherché pour ma fille de quatre ans un livre sur les émotions. Nous avions déjà sur ce même thème La couleur des émotions, un livre que mes filles et moi aimons beaucoup toutes les trois mais je cherchais cette fois un livre où de plus nombreuses émotions étaient répertoriées. Me voilà servie avec celui-ci qui présente en tout 42 émotions!

Les émotions sont ici mises en lien les unes avec les autres de manière particulièrement juste et subtile. Chaque double-page présente une émotion différente, laquelle est à chaque fois illustrée par un dessinateur différent ce qui ajoute grandement au charme du livre. Ces illustrations sont par ailleurs très belles et très parlantes!

 Le texte est très clair et explique chaque émotion en se mettant à la hauteur de l'enfant. il donne des exemples de la vie quotidienne à l'enfant afin que celui-ci puisse bien comprendre l'émotion en question et chaque émotion renvoie à une autre qui nous est alors présentée sur la double page suivante. L'enfant comprend ainsi qu'il est tout à fait normal de ressentir plusieurs émotions en peu de temps et que l'on peut facilement passer de l'une à l'autre. Les émotions s'accordent ou s'opposent, se rejoignent, se complètent. C'est simple, beau et poétique et cela permet à l'enfant de se sentir accompagné dans ses émotions, de les comprendre et de les apprivoiser. 

Ce livre peut se lire de plusieurs manières que ce soit, classiquement, page après page, dans une sorte de parcours émotionnel ou en lisant une page en fonction de ce que ressent l'enfant. 

Un très beau livre que je conseille à tous, petits et grands! 




Extrait :

« La nostalgie provoque un vide dans notre cœur et, presque au même moment, l’arrose de gouttelettes de peine."

" Certains disent que la jalousie et l'envie sont la même chose mais ce n'est pas exact. Ces deux émotions vont pourtant de pair, elles se mélangent et s'avivent mutuellement. Ce sont des parasites qui dévorent ta joie."

"La gratitude est l'âme du mot "merci". " 

"La stupéfaction nous apprend que le monde est u univers à découvrir, qu'il y a de la place pour l'inconnu, la magie. Elle nous rappelle que nous sommes entourés de choses et de personnes fascinantes".

"La tristesse est un voile qui ternit la vie et l'habille de gris."

"De toutes les émotions, l'amour est peut-être la plus contradictoire. L'amour peut provoquer un immense sourire ou un torrent de larmes."







 

lundi 23 avril 2018

Les funambules de l'indifférence - Michel Diserens

Par Daphné
















Auteur : Michel diserens
Titre : les funambules de l'indifférence

Genre : roman
Langue d’origine : français (suisse)
Editeur : Plaisir de lire
Nombre de pages : 257
Date de parution : 2012

Résumé de l'éditeur :

 Bucaramanga, Colombie : ici, la misère, la drogue et le terrorisme touchent de plein fouet les enfants des rues, appelés aussi « gamines ». C’est là aussi que Nolberto, ancien gamin, se démène sans compter pour faire tourner une institution sociale, soutenue par une organisation humanitaire suisse. L’objectif : offrir un toit et une formation à ceux qui vivent entre la petite délinquance et la drogue, mais surtout dans la peur de se faire arrêter par une police peu compatissante. Giovanna, jeune Suissesse chargée de vérifier les comptes de l’institution, se rend sur place pour faire le bilan et rencontrer Nolberto, le directeur. Grâce à lui, elle va alors plonger dans l’univers de ces « gamines », sensibles, méfiants et dont l’enfance a été largement sacrifiée. Elle comprendra aussi pourquoi il n’est pas si simple de quitter la rue, cet espace de liberté totale qu’il faut abandonner pour rentrer dans le rang…


Mon avis :

Les funambules de l'indifférence, ce sont les gamines de Colombie, ces enfants de la rue, si nombreux, qui vivent dans la misère et la violence. Nolberto, le héros de ce livre a été lui aussi un gamin et consacre désormais son temps à faire vivre une fondation qui accueille les enfants et les sort de la rue. Un jour, Giovanna, une jeune femme le rencontre pour vérifier les comptes de la fondation et, par le biais de Nolberto apprend à mieux connaitre les gamines et la manière dont s'y prend Noberto pour leur venir en aide.

Le sujet gamines de Colombie, dont on a beaucoup parlé dans les années 90  est malheureusement toujours d'actualité. J'ai été très touchée et intéressée par l'histoire de ces enfants et la manière dont Nolberto parle d'eux à Giovanna. L'histoire de la Colombie, pays où règnent la corruption, la drogue, la prostitution et la misère mais qui présentent également des aspects dont ses habitants sont fiers, est très bien retranscrite dans ce livre, le lecteur ressentant au fil des pages l'atmosphère dans laquelle vit Nolberto. 

J'ai en revanche, été moins attirée par l'histoire d'amour trop prévisible et trop rapide entre Nolberto et Giovanna. Si cette histoire m'a presque paru de trop, ou tout du moins, plutôt inutile à la trame principale, il n'en reste pas moins qu'elle a le mérite d'ajouter une touche optimiste au livre. 

Ce livre, aux allures mi-documentaire, mi-romanesque, est un bel hommage aux gamines de Colombie mais aussi à ce pays sur lequel on lit peu de choses et qui, l'auteur nous le rappelle, a aussi, malgré la misère et la corruption, de beaux côtés.

Extrait :

" Il n'y avait guère plus de sept ou huit ans de cela, mes petits camarades et moi, alors que nous étions livrés à nous-mêmes dans les rues de Bogotá -la capitale- , nous nous mettions chaque soir en quête d'un nouvel abris pour la nuit. Une fois installés soue des cartons, des sacs plastique, ou  tout ce qui nous tombait sous la main et pouvait faire office de couverture, l'un d'entre nous, à tour de rôle, devait endosser la responsabilité de faire le guet. Lorsque j'étais de faction, j'étais capable de distinguer le bruit de la respiration de chacun et je savais lorsque l'un d'eux n'arrivait pas à trouver le sommeil. Nous nous gardions de parler pour ne pas être repérés par la police ou pire par les "justicieros", ces milices qui visaient à instaurer la "pureté sociale" en massacrant les marginaux : clochards, homosexuels et autres gamines comme nous. Une nuit, il y eut une immense rafle dans le quartier. Plusieurs de mes jeunes amis furent victimes du rapt. Les" justicieros" prétendirent que c'était pour le bien de la nation, pour notre bien à tous. Je ne revis aucun de me camarades".

mercredi 18 avril 2018

La chouette qui avait peur du noir - Jill Tomlinson

Par Ariane

Auteur : Jill Tomlinson
Illustrateur : Susan Hellard
Editeur : Gallimard jeunesse
Nombre de pages : 96p

Présentation de l'éditeur : 
Plop, la petite chouette effraie, habite avec ses parents en haut d’un grand arbre. Elle ressemble à toutes les petites chouettes sauf sur un point : Plop a peur de la nuit. Elle reste donc au nid lorsque ses parents partent chasser et se réveille le jour pleine d’entrain. Curieuse, elle descend de l'arbre où elle est perchée et fait d'étonnantes rencontres. La petite chouette va-t-elle se laisser convaincre de devenir un oiseau de nuit?

Mon avis :
Plop est une petite chouette effraie un peu particulière, et pour cause elle a peur du noir et veut être un oiseau de jour. Mais plusieurs rencontres vont aider la petite chouette à apprivoiser ses peurs.
J'ai trouvé très sympathique cette petite chouette dynamique et originale. L'histoire de Plop revisite l'angoisse bien commune du noir et présente aux enfants tous les aspects magiques de la nuit. La lecture est aisée et rapide, rythmée par de courts chapitres correspondant à un nouveau jour et une nouvelle rencontre pour Plop. 
Un petit roman très sympa pour les lecteurs de 7/8 ans. 

L'avis de Sophia :
C'est une chouette qui s'appelle Plop et qui a peur de la nuit, alors elle est toujours éveillée la journée et ça embête ses parents. Elle a rencontré des gens et des animaux qui lui disaient d'aimer la nuit, que la nuit c'est beau, c'est utile, c'est merveilleux, amusant. Après elle a bien aimé la nuit et elle n'avait plus peur.
C'est une histoire pour apprendre à ne plus avoir peur de la nuit, moi j'ai un peu peur, heureusement que je ne suis pas une chouette ! J'ai aimé quand elle rencontre le chat, parce qu'elle a un ami pour la nuit.

samedi 14 avril 2018

L'enfant perdue - Elena Ferrante

Par Ariane


Auteur : Elena Ferrante
Titre : L’enfant perdue
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Traducteur : Elsa Damien
Editeur : Gallimard
Nombre de pages : 560p
Date de parution : janvier 2018

Présentation de l’éditeur :
À la fin de Celle qui fuit et celle qui reste, Lila montait son entreprise d’informatique avec Enzo, et Elena réalisait enfin son rêve : aimer Nino et être aimée de lui, quitte à abandonner son mari et à mettre en danger sa carrière d’écrivain. Car elle s’affirme comme une auteure importante et l’écriture l’occupe de plus en plus, au détriment de l’éducation de ses deux filles, Dede et Elsa.
L’histoire d’Elena et de Nino est passionnelle, et bientôt Elena vit au gré de ses escapades pour retrouver son amant. Lors d’une visite à Naples, elle apprend que Lila cherche à la voir à tout prix.
Après avoir embrassé soixante ans d’histoire des deux femmes, de Naples et de toute l’Italie, la saga se conclut en apothéose. Plus que jamais, dans L’enfant perdue, Elena Ferrante nous livre un monde complet, riche et bouillonnant, à la façon des grands romanciers du XIXe siècle, un monde qu’on n’oublie pas.

Mon avis :
Il m’aura fallu m’armer de patience avant de pouvoir lire enfin le dernier tome de la saga d’Elena Ferrante. Après chaque roman, j’ai attendu impatiemment le suivant. Patience encore jusqu’à l’arrivée sur les rayons de la bibliothèque, et plus encore avant qu’il soit enfin disponible !
Nous retrouvons Elena et Lila, à la fin des années 70. Elena a quitté Pietro, son mari, pour rejoindre Nino son amour de toujours, tandis que Lila a regagné le quartier et a créé une entreprise d’informatique avec Enzo, son compagnon.
Autant le dire tout de suite, j’ai moins aimé ce roman que les précédents. Déjà, je n’ai pas du tout adhéré à l’histoire d’Elena et de Nino. Or, leur histoire occupe un bon tiers du roman. Nino est un personnage assez méprisable, le lecteur s’en rend vite compte et l’aveuglement d’Elena est très vite agaçant. Comment une femme aussi brillante et talentueuse, peut se laisser dominer ainsi par un homme qui au final n’est qu’esbroufe ? Comment peut-elle perdre à ce point la tête ? Comment peut-elle prendre des décisions aussi irrationnelles ? Comment peut-elle être si égoïste et négliger à ce point ses filles ? Je n’ai pas compris les décisions d’Elena, ni sa passion folle et cela m’a empêchée d’éprouver autant d’empathie et de sympathie pour elle que dans les autres romans.
Mais passé cette période, j’ai retrouvé avec plaisir ce qui m’avait tant plu auparavant, l’ambiance et les intrigues du quartier, les multiples personnages aux destins enchevêtrés et surtout l’amitié profonde autant que complexe d’Elena et Lila. Elena Ferrante sait entraîner son lecteur à sa suite, donner vie à ceux qu’elle a imaginé, recréer le quartier, la ville. C’est un vrai plaisir de la lire.
Toutefois, j’ai trouvé que tout allait trop vite. Alors que l’histoire se déroule sur un rythme relativement lent dans les premiers tomes, ici tout s’accélère. Et alors que les trente premières années des filles étaient découpées en trois romans, un seul suffit pour les 30 suivantes. En fait, le livre couvre principalement quelques années et ce sont surtout les 25 dernières années qui sont racontées en un court chapitre en une succession d’éléments factuels, « en telle année ceci, en telle année cela ». Cette accélération m’a déplu, cela m’a donné l’impression que passé un certain âge, la vie n’était plus intéressante à raconter. Et puis surtout, j’aurai aimé suivre les filles plus longtemps.
Comme Daphné, j’ai remarqué que la perte était au cœur de ce roman. La perte des illusions de la jeunesse, la perte de l’amour, la perte de ceux qu’on aime, la perte de l’amitié,… C’est touchant, troublant, parfois poignant. Alors que les premiers romans étaient emplis de lumière et d’espoir, celui est plus sombre, plus triste, plus profond peut-être.  
Je regrette de quitter Elena, Lila et les habitants du quartier, mais j’aurai aimé les quitter sur une lecture un peu plus positive.

Extrait :
« J'eus du mal à accepter la mort de ma mère. Même si je ne versai pas une larme, j'éprouvai une douleur qui dura longtemps et qui peut-être n'a jamais vraiment disparu. Je l'avais trouvée insensible et vulgaire, je l'avais crainte et fuie. Mais juste après son enterrement, je me sentis comme quand il se met brusquement à pleuvoir, qu'on regarde autour de soi et qu'on ne trouve pas d'endroit où s'abriter. »
« C’était toujours la même chose. Cette histoire de renaissance suscitait des espoirs avant de les anéantir, et ceux-ci n’étaient bientôt plus qu’une croûte par-dessus d’autres vieilles croûtes. »
 «Etre né dans cette ville - écrivis-je même une fois, ne pensant pas à moi mais au pessimisme de Lila - ne sert qu'à une chose : savoir depuis toujours, presque d'instinct, ce qu'aujourd'hui tout le monde commence à soutenir avec mille nuances : le rêve du progrès sans limites est, en réalité, un cauchemar rempli de férocité et de mort. » 

Les avis de Daphné, Eva, Alex,