mardi 18 août 2020

Betty - Tiffany MacDaniel

Par Ariane


Auteur : Tiffany MacDaniel
Titre : Betty
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)
Traducteur : François Happe
Editeur : Gallmeister
Nombre de pages : 720p
Date de parution : août 2020

Mon avis :
« Vous n’oublierez pas Betty » prévenaient les éditions Gallmeister sur Instagram. C’est vrai, Betty n’est pas de ces personnages que l’on oublie si facilement.
Sur une période d’une trentaine d’années, nous découvrons l’histoire de la famille Carpenter à travers le témoignage de Betty. Sixième d’une fratrie de huit enfants, Betty est née dans les années 50 d’un père cherokee et d’une mère blanche. Ce métissage, dans une Amérique corsetée par les préjugés et le racisme, lui vaudra de subir pendant des années des humiliations infligées par ses camarades de classe mais aussi par des enseignants et autres adultes. Parmi ceux qui reprochent à Betty son teint mat et ses cheveux noirs, sa mère, oscillant avec ses enfants entre l’amour et la cruauté. Au contraire, son père n’est que bonté, il lui transmet l’amour des mots et de la terre. L’enfance de Betty, c’est la liberté, la tendresse et le rêve, mais c’est aussi la tristesse, la colère et la violence.
Betty, inoubliable oui. Une fillette fantasque et imaginative, qui trouve dans les mots qu’elle écrit la force d’affronter des événements terribles. Autour d’elle, toute une galerie de personnages. Landon le père idéal, Alka à la douleur si ancrée en elle qu’elle ne sait comment aimer, Leland le frère aîné marginal et ténébreux, Fraya la grande sœur protectrice et Flossie qui se rêve star à Hollywood, Trustin garçon talentueux et adorable, Lint le petit de la famille hors normes et touchant… L’autrice a su donner vie à ses personnages, je les ai aimés ou détestés, j’ai ri et rêvé avec eux, tremblé et pleuré pour eux.
C’est une histoire marquante que nous raconte là Tiffany MacDaniel. Dès les premières pages, j’ai été transportée par l’histoire de Betty et de sa famille, émerveillée par les contes que Landon raconte à ses enfants, choquée par le comportement d’Alka, charmée par l’innocence et la complicité de Betty et ses frères et sœurs, bouleversée par leurs épreuves… Oui Tiffany MacDaniel a un véritable talent pour raconter une histoire, les mots coulent avec fluidité, les pages défilent à toute allure, on dévore, on en redemande, on ne veut pas que ça s’arrête. Pendant un bon moment, j’ai été certaine de tenir là un beau coup de cœur…. Mais… Une accumulation de malheurs a brisé la magie et m’a laissé un goût amer.
Un presque coup de cœur donc, mais une histoire et des personnages que je n’oublierai pas de sitôt. Aussi je vous invite à découvrir l’histoire de la petite indienne.

Extrait :
« Les seuls nombres que Landon Carpenter a en tête, c’est le nombre d’étoiles qu’il y avait dans le ciel la nuit où ses enfants sont nés. Je ne sais pas ce que tu en penses, mais moi je dirai qu’un homme qui a dans la tête des cieux remplis des étoiles de ses enfants est un homme qui mérite leur amour. En particulier l’amour de celle qui avait le plus d’étoiles. »

« Sa peau était le journal intime de son âme. Tous les printemps où elle avait observé les fleurs s’épanouir. Les étés où elle était restée sous la lune et avait embrassé son visage. Les automnes où elle était devenue plus sage. Les hivers qui avaient gelé les initiales de son nom. Chaque ride était la trace de tout cela et témoignait de chaque heure, de chaque minute et de chaque secondes qu’elle avait vécues. Les choses pour lesquelles elle avait imploré Dieu. Les choses pour lesquelles elle avait maudit le diable. Dans toute cette vieillesse, je ne voyais que de la beauté. »

« Parfois, je pense que l’univers est juste une lueur. La lueur d’une cigarette dans le noir. Toutes les étoiles, les planètes, les galaxies, les marges infinies. Tout cela est contenu dans le petit bout rouge d’une cigarette dans la main d’un homme qui, appuyé contre un mur pour suivre des yeux une fille qui rentre chez elle, sait déjà qu’elle n’arrivera jamais jusque-là. »


10 commentaires:

  1. Ah tu es dans le prix elle 2021? (je débarque! ^_^)

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    1. Oui, je suis vraiment contente, j'y pensais depuis plusieurs années sans oser.

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  2. J'ai du mal avec les accumulations de malheurs (très présents dans la littérature américaine en ce moment) surtout concernant les enfants... je ne suis pas sûre que ce soit pour moi, donc.

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    1. Les malheurs s'accumulent autour d'elle, elle peut être observatrice, dépositaire du secret, mais malgré cela elle ne se départit pas de son innocence et de son enthousiasme.

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  3. Ton billet démarrait bien, mais comme Kathel l'accumulation de malheurs me pose problème en ce moment dans certains romans. Trop c'est trop.

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    1. Ça peut l'être en effet et sans cela cette lecture aurait été un coup de coeur. Mais ce roman vaut la peine d'être découvert, il y a tellement plus que des malheurs !

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  4. Une accumulation de malheurs ? Tant que ça ?

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    1. Malheureusement oui, mais il y a aussi beaucoup de beauté dans cette histoire.

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