mardi 16 juin 2015

Chers voisins - John Lanchester

Par Ariane


Auteur : John Lanchester

Titre : Chers voisins

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traducteur : Anouk Neuhoff

Editeur : Points

Nombre de pages : 672p

Date de parution : février 2015

Présentation de l’éditeur :


Nous Voulons Ce Que Vous Avez. Tel est le message que reçoivent les habitants de Pepys Road sur carte postale. Au numéro 42, Petunia, doyenne de la rue et mourante, préfère en rire. Au numéro 51, Roger, un poil inquiet, s’exaspère. Qui en veut à ce paisible quartier londonien dont les habitants s’ignorent gentiment ? Derrière chaque porte, dans chaque boîte aux lettres, des destins se jouent…




Mon avis :


Le mois anglais se poursuit et avant de me plonger dans le grand classique de Jane Austen j’ai lu ce livre acheté au salon du livre de Paris. J’avais alors été tentée par le résumé.

Avec cette histoire de lettres anonymes j’imaginais découvrir de multiples destins, des blessures et des secrets feraient surface, j’imaginais que les lettres bouleverseraient les habitants de la rue, que le doute et la suspicion s’installeraient, que les relations entre les personnages s’en trouveraient modifiées... Bref que ces lettres joueraient un rôle dans la vie des personnages et dans leurs relations. Ce ne fut pas du tout le cas.


Finalement on se demande quel intérêt présentent les lettres car elles n’apportent rien à l’histoire et les personnages n’y pensent pas vraiment. Parce que pour le coup je ne comprends absolument pas leur réaction. Si je devais recevoir des lettres anonymes, si un blog était crée avec la photo de ma maison et celles de mes voisins avec un message inquiétant, si je devais devoir des colis contenant des excréments, … cela me perturberait énormément ! Je serai complètement paranoïaque. Or, mis à part déposer des plaintes, écrire au maire et assister à une réunion, les habitants ne font rien et ne semblent absolument pas préoccupés. Ils n’y pensent pas et n’en parlent pas. Je trouve cette attitude très peu crédible. C’est vraiment dommage, ce sujet permettait de nombreuses possibilités.

Seulement trois familles de la rue apparaissent dans le récit. Or, en prenant pour sujet une rue je trouve que cela offrait plus de possibilités. Le récit est construit en une alternance de chapitres assez courts, consacrés à un personnage. Il y a des habitants de la rue (Roger et Arabella et leurs jeunes fils, Pétunia, Ahmed et Rohinka) mais également leurs proches (le petit-fils de Pétunia ou l’assistant de Roger) ou des travailleurs (Zbigniew le maçon ou Quentina la contractuelle). Une multitude de personnages reliés entre eux par un lien plus ou moins étroit avec Pepys road même si certains d’entre eux n’y mettent jamais un pied et n’ont pas connaissance des lettres.


Les personnages sont souvent un peu caricaturaux mais plutôt sympathiques dans l’ensemble. A travers eux, l’auteur critique un système et la société londonienne actuelle. Avec d’un côté les très riches ne sachant plus quoi faire de leur argent, dépensant sans compter et ayant pour objectif une prime annuelle à sept chiffres, de l’autre côté les travailleurs immigrés travaillant d’arrache-pied dans l’espoir d’une vie meilleure, en passant par la vieille dame née dans la rue incarnant un monde en voie de disparition, sans oublier l’artiste bobo qui crée des œuvres en forme de pénis géant en béton. Sans oublier les problématiques liées au terrorisme. J’ai été particulièrement touchée par le personnage de Pétunia le timide vieille dame née dans la rue et dont les suit les derniers mois. Par Roger aussi, car s’il apparaît au départ comme un trader uniquement préoccupé de son bonus, il est finalement plus intéressant qu’il n’y paraît englué dans une vie qui ne le rend pas vraiment heureux, dans un travail qu’il n’aime pas et marié à une femme qu’il n’aime plus (femme ô combien agaçante d’ailleurs). 


L’écriture n’est pas désagréable mais est dépourvue du charme et de l’humour qui font souvent le plaisir de la littérature anglaise.

Bref ça se lit bien et c’est sympathique mais sans plus.




Extrait :


« Alors qu’elle refermait la porte derrière l’homme, elle vit une carte postale qui traînait sur le paillasson. Elle se pencha, là encore avec précaution, pour la ramasser. La carte présentait une photo du 42, Pepys Road, sa propre maison. Petunia la retourna. Elle n’était pas signée. N’y figurait qu’un message tapé à la machine. « Nous voulons ce que vous avez. » La phrase fit sourire Petunia. Pourquoi diable quelqu’un voudrait-il ce qu’elle avait ? »

Lu dans le cadre des challenges Un pavé par mois et Voisin, voisine




 L'avis de Keisha

10 commentaires:

  1. Trop mimi votre blog j'adore !
    Ce livre est riche en personnage anglais j'aime bien ça.
    Par contre, juste un conseil, pourriez-vous espacer un peu la partie "Avis" qui fait comme un gros bloc de texte?

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    1. J'avais oublié d'aérer le texte,merci de me l'avoir signalé !
      Ariane

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  2. Lu avec plaisir, mais c'est vrai, je m'attendais à ce que le roman se concentre plus sur la rue.

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  3. Un roman agréable lors de la lecture !

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  4. Moi, c'est un roman que j'ai vraiment apprécié. J'ai beaucoup aimé la famille pakistanaise.

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    1. Ils sont sympathiques mais, comme la plupart des personnages, je les ai trouvés un peu caricaturaux. Le seul personnage plus intéressant qu'il ne le semble à première vue, à mon avis, est Roger.
      Ariane

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  5. Ton avis mitigé ne m'incite pas à le noter et ça m'arrange ;)

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