samedi 27 juin 2015

Une vie après l'autre - Kate Atkinson

Par Ariane


Auteur : Kate Atkinson

Titre : Une vie après l’autre

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traducteur : Isabelle Caron

Editeur : Grasset

Nombre de pages : 528p

Date de parution : janvier 2015


Présentation de l’éditeur :


11 février 1910 : Ursula Todd naît – et meurt aussitôt.
11 février 1910 : Ursula Todd naît – et meurt, quelques minutes plus tard, le cordon ombilical enroulé autour du cou.
11 février 1910 : Ursula Todd naît – le cordon ombilical menace de l’étouffer, mais cette fois le médecin est là pour le couper, et Ursula survit…
 
Ursula naîtra et mourra de nombreuses fois encore – à cinq ans, noyée ; à douze ans dans un accident domestique ; ou encore à vingt ans, dans un café de Munich, juste après avoir tiré sur Adolf Hitler et changé ainsi, peut-être, la face du monde…
 
Établis dans un manoir bucolique du nom de Fox Corner, les Todd portent sur leur environnement le regard distancié, ironique et magnanime de ceux que les tragédies de l’Histoire épargnent. Hugh, le père, travaille à la City, tandis que Sylvie, la mère, reste à la maison et élève ses enfants à l’ancienne. Mais le temps, en la personne d’Ursula, va bientôt se détraquer, se décomposer en une myriade de destins possibles qui vont, chacun à sa manière, bouleverser celui de la famille…
 
Si l’on avait la possibilité de changer le cours de l’histoire, souhaiterions-nous vraiment le faire ? 




Mon avis :


Nos vies sont le résultat d’une accumulation de décisions petites ou grandes, de gestes, des paroles,… mais si un élément était changé tout pourrait être différent. C’est sur ce thème que Kate Atkinson a construit son dernier roman.


Elle nous raconte la vie, ou plutôt les vies, d’Ursula Todd née en 1910 dans une famille de la petite bourgeoisie anglaise. Elle peut mourir à la naissance car le médecin n’est pas présent ou survivre car il est arrivé à temps pour couper le cordon qui l’étrangle. Elle peut mourir noyée à l’âge de cinq ans ou être sauvée par un peintre qui lève la tête à temps pour l’apercevoir. « il y avait vraiment un monde entre mourir et manquer de mourir. Toute une vie, en fait. »


Tant de destins possibles. Ursula peut épouser un homme violent, tomber amoureuse d’un jeune allemand ou vivre une relation passionnelle avec un homme plus âgé. Elle peut devenir mère ou pas. Elle participe au secours des victimes lors du Blitz ou vit en Allemagne mariée à un nazi. Toutes ces vies sont intéressantes et émouvantes, l’on souhaite à Ursula de trouver le bonheur, malheureusement elle vit à une époque où cela est bien difficile. Mon cœur de maman a été particulièrement ému par la petite fille qu’elle a eu dans une vie et n’a finalement jamais eu. J’ai été émue par cette enfant jamais née.


Les chapitres s’alternent en allant en allant au bout d’une vie possible d’Ursula et le chapitre suivant revient en arrière, à un moment clé, même si parfois cela tient à peu de choses (par exemple le livre que lit Ursula l’été de ses 16 ans).


Mais Kate Atkinson joue aussi avec la notion de prescience. Si la jeune Ursula a un sentiment diffus de crainte dans certaines situations, elle semble avoir de plus en plus conscience de ce qui l’attend. Ces destins possibles influent sur les décisions de toutes ses vies. Si j’ai bien accepté un léger sentiment de prescience, j’ai été moins convaincue lorsque Ursula agit en parfaite connaissance de cause. Parce que le coup de changer le monde en tuant Hitler... pfff... C'est mon seul bémol sur ce livre.


Outre le personnage d’Ursula nous découvrons toute une galerie de personnages : famille, voisins, amis, domestiques, amants… Les personnages sont bien construits et intéressants, et mis à part son frère Teddy ou Nancy (vie ou mort, choix de carrière différent) ne voient pas leur destin vraiment modifié comme Ursula. 


J’ai beaucoup aimé l’écriture de Kate Atkinson, le ton est vif, dynamique et prenant. On retrouve souvent une petite pointe d’humour anglais qui donne un charme supplémentaire à l’histoire.


Une histoire très sympathique et qui nous pousse à nous interroger. Et si…




Extrait :


« La pendulette anglaise (« préférable à une française » lui avait appris Lottie, sa mère) était un des cadeaux de mariage de ses parents. Quand les créanciers étaient passés après la mort du portraitiste mondain, sa veuve avait caché la pendulette sous ses jupes, déplorant la disparition des crinolines. Lottie parut sonner le quart, ce qui déconcerta les créanciers. Par bonheur, ils n’étaient pas dans la pièce quand elle carillonna l’heure. » 
 
D'autres avis chez Clara, Keisha, Kathel,

11 commentaires:

  1. Ah je l'ai lu, croyant Atkinson anglaise (mais non, écossaise). Beaucoup aimé (je n'ai pas aimé Hitler comme personnage dans ce bouquin, même si le lien avec Eva Braun est expliqué..) A quoi ça tient, oui, une vie.

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    1. Bah mince alors... elle n'est pas anglaise ! Raté pour le mois anglais. Merci de me l'avoir signalé !
      Ariane

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  2. Je suis une inconditionnelle de Kate Atkinson depuis "Dans les coulisses du musée" (si vous ne l'avez pas lu, je vous le recommande fortement !) mais ce dernier opus ne m'a pas convaincue. L'idée est ambitieuse mais j'ai trouvé le résultat décevant, pas désagréable mais trop emberlificoté pour finalement une démonstration un peu poussive... Mais ça ne m'empêchera aucunement de me jeter sur son prochain livre !

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    1. Il s'agissait de ma première lecture de l'auteur, je note le titre que vous conseillez. Merci !
      C'est vrai qu'elle aurait pu aller plus loin, imaginer encore plus de chemins possibles, et j'aurai aimé que parfois Ursula trouve le bonheur.
      J'ai aimé justement le côté "emberlificoté", que les chemins d'Ursula se croisent malgré les différences.
      Ariane

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    2. Voilà la chronique que j'en avais fait juste après ma lecture et qui explique mieux mon ressenti...
      http://www.motspourmots.fr/2015/02/une-vie-apres-l-autre-kate-atkinson.html

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  3. Je l'ai lu aussi au cours du mois de juin, en anglais... ça m'a passionnée assez pour que je m'accroche ! J'ai eu l'impression que l'auteure s'amusait plus qu'elle ne cherchait à démontrer une théorie sur le temps et les aléas de la vie, et ça m'a bien convenu comme ça ! ;-)

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    1. Tu es courageuse de lire en anglais. J'en serai totalement incapable.
      Ariane

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  4. Le sujet est intéressant, là je note !

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