mardi 1 mars 2016

Le chant de la Tamassee - Ron Rash

Par Ariane



Auteur : Ron Rash
Titre : Le chant de la Tamassee
Genre : roman
Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)
Traducteur : Isabelle Reinharez
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 240p
Date de parution : janvier 2016


Présentation de l’éditeur :
La Tamassee, protégée par le Wild and Scenic Rivers Act, dessine une frontière entre la Caroline du Sud et la Géorgie. Ruth Kowalsky, 12 ans, venue pique-niquer en famille sur sa rive, fait le pari de poser un pied dans chaque État et se noie. Les plongeurs du cru ne parviennent pas à dégager son corps, coincé sous un rocher à proximité d’une chute. Inconscient des dangers encourus, son père décide de faire installer un barrage amovible qui permettra de détourner le cours de l’eau. Les environnementalistes locaux s’y opposent : l’opération perturbera l’état naturel de leur rivière, qui bénéficie du label « sauvage ». Les deux camps s'affrontent violemment tandis que le cirque médiatique se déchaîne de répugnante manière et que des enjeux plus importants que la digne sépulture d'une enfant apparaissent…


Mon avis :
Ron Rash est rapidement devenu un auteur incontournable à mes yeux. En lisant deux de ses romans et un recueil de nouvelles, j’ai trouvé une écriture et un univers qui me plaisent énormément. Aussi je n’ai pas résisté longtemps devant ce dernier roman. Enfin dernier paru en France, puisqu’en réalité il s’agit de son deuxième roman.


Une petite fille s’est noyée dans la rivière Tamassee, mais son corps est coincé sous des roches. Sa famille tient à la récupérer pour lui offrir une sépulture, mais cela est impossible sans détourner le cours de la rivière protégée. Les écologistes s’opposent au projet, tandis que dans le village chacun prend parti. Maggie Glen, photographe originaire du village se rend sur place accompagnée de Allen Hemphill, journaliste lauréat du célèbre prix Pullitzer.


La question de la protection de l’environnement est au cœur de l’œuvre de Ron Rash. Sous sa plume, la nature prend une autre dimension, la rivière devient un personnage à part entière et si l’on ne peut qu’être touché par la détresse des parents de Ruth, l’avenir de la rivière touche tout autant le lecteur.


Au-delà de cette question essentielle, Ron Rash explore également les rapports entre les personnes et la question de la culpabilité. Celle de Herb Kowalski, le père de la jeune noyée, pour qui récupérer le corps de sa fille est un acte d’amour autant que d’expiation, pour ne pas avoir été un père présent, pour avoir échoué à la sauver. Allen et Maggie sont également marqués par un lourd passé et un sentiment de culpabilité qui perturbe leurs vies et leur relation naissante. Pour Maggie, ce retour aux sources sera peut-être l’occasion de renouer des liens distendus et de pardonner.


Il est d’ailleurs intéressant de constater qu’alors que les personnes de l’extérieur ne voient dans les habitants du village qu’un groupe uniforme de « culs-terreux », les divisions internes sont bien plus profondes et complexes qu’ils ne l’imaginent. Et là encore, la rivière est au cœur de ces divisions, entre partisans de la protection de la rivière et ceux dont la survie est menacée par cette protection.


Une fois de plus je suis séduite par l’écriture de l’auteur autant que par l’intérêt des problématiques explorées.


Extrait :
 « Je n’ai pas de fille (…). Pourtant, si j’en avais une, qu’elle était morte et que je savais que rien ne lui rendrait la vie, je ne vois pas de meilleur endroit que la Tamassee où je voudrais que son corps repose. Je voudrais qu’elle soit là où elle ferait partie de quelque chose de pur, de bon, d’immuable, ce qui nous reste de plus proche du paradis. Dites-moi, où, sur cette planète, il y a un endroit plus beau et plus serein. »

Lu dans le cadre du challenge Petit Bac (spectacle)


Les avis de Clara, Jostein, Mimi, Laure, Eva, Brize, Kathel,

7 commentaires:

  1. J'apprécie beaucoup cet auteur également et je lirai celui-ci, bien sûr.

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  2. De toute façon, je le lis systématiquement!

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  3. J'avais raté ton billet, c'est rectifié ! Je suis bien d'accord avec toi, c'est un très bon auteur américain.

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