mardi 9 janvier 2018

L'embaumeur ou l'odieuse confession de Victor Renard - Isabelle Duquesnoy

Par Ariane





Auteur : Isabelle Duquesnoy

Titre : L’embaumeur ou l’odieuse confession de Victor Renard

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : éditions de la Martinière

Nombre de pages : 528p

Date de parution : août 2017

Présentation de l’éditeur :

« Pute borgnesse ! »
Victor Renard n’eut jamais de chance avec les femmes. À commencer par sa mère, l’épouvantable Pâqueline, qui lui reprochait d’être venu au monde en étranglant son frère jumeau de son cordon ombilical. Puis ce fut Angélique, la prostituée, qui se moquait des déclarations enflammées de Victor et de sa difformité, comme de sa « demi-molle ».
Victor échappe pourtant à sa condition misérable : il devient embaumeur. Avec les cadavres, au moins, le voilà reconnu. Et en ces temps troublés, quelle meilleure situation ? Les morts, après la Révolution, ne manquent pas dans Paris…
Mais le sort le rattrape et l’épingle, comme le papillon sur l’étaloir. Face à ses juges et à la menace de la guillotine, Victor révèle tout : ses penchants amoureux, les pratiques millénaires de la médecine des morts, le commerce des organes et les secrets de sa fortune.
Où l’on découvrira que certains tableaux de nos musées sont peints avec le sang des rois de France…



Mon avis :

Devant ses juges, Victor Renard fait le récit de sa triste et pitoyable vie. Fils non désiré et encore moins aimé, il subit les brimades de son père et plus encore de sa mère. S’il eut la chance d’être débarrassé assez tôt de son père, il n’en fut pas de même de sa mère. Entré en apprentissage auprès d’un maître embaumeur, Renard appris les ficelles du métier et ses secrets. Mais il y aura aussi la réussite, la richesse, l’amour… avant la chute.

Autant le dire tout de suite : s’il est vrai qu’il existe des parallèles entre ce roman et Le parfum,  les différences sont tout de même notables. Pour commencer, Victor Renard n’a pas l’envergure d’un Jean-Baptiste Grenouille. Il suscite un apitoiement méprisant chez le lecteur qui se demande avant toute chose ce qui a conduit cet homme plutôt pitoyable devant la justice. L’odieux Grenouille, lui, suscite une fascination horrifiée, on le déteste et on l’adore à la fois. Renard ne manque pas d’intérêt pourtant. C’est un personnage complexe et attachant, naïf et sentimental, gentil et généreux, mais en même temps lâche et sournois.

Si le personnage de Victor est intéressant, alors que dire de sa mère ? Ô l’odieuse bonne femme ! Sournoise, cupide et manipulatrice, elle est aussi bête que méchante, et tout aussi laide. Magnifique !

J’ai suivi avec passion l’histoire de Victor Renard, j’ai frémi pour lui face aux cruautés de Pâqueline, je l’ai suivi dans les rues grouillantes de Paris, assisté aux embaumements, attendu avec impatience de savoir ce qui l’a mené devant le tribunal, multiplié les hypothèses au fur et à mesure du déroulement de sa confession.

Isabelle Duquesnoy nous entraîne dans un Paris fangeux et populaire, dans ses rues, à côté du petit peuple qui se débrouille avant tout pour survivre et assiste, un peu éberlué, aux événements qui vont changer le destin de la France. Et elle nous dévoile les dessous peu ragoûtants de certains tableaux !

C’est drôle, intelligent, passionnant, surprenant… une pépite quoi !



Extrait :

« Je sais que ma condamnation est décidée, le récit des circonstances de mon forfait n’est, à vos oreilles, qu’un divertissement puisque vous en connaissez la fin ; vos gens m’ont surpris en flagrant délit. L’histoire de ma vie, ce sentier qui m’a conduit à commettre ma faute, ne servira qu’à persuader les foules de ma monstruosité. De quoi vous combler, vous divertir, car les affaires comme les miennes se raréfient. »

 L'avis de Nicole, Keisha


10 commentaires:

  1. J'espère que je l'aimerai autant que toi.

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  2. Comme je n'ai pas lu Le parfum, j'ai lu cet embaumeur avec un plaisir sans mélange!

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  3. Ah je suis contente de lire ça ! C'est un roman qui mérite tellement d'être découvert !

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  4. Je n'ai pas aimé du tout "le parfum" ! et le thème de celui-ci ne me tente guère.

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    1. Tu n'avais pas aimé Le parfum ? Je suis surprise, je n'ai pas souvent entendu ça ! Qu'est-ce qui t'avais déplu ?

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    2. Tout ! le personnage, l'ambiance, l'histoire, je n'ai pas réussi à entrer du tout dans ce roman. Je suis pourtant allée jusqu'au bout.

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    3. C'est vrai que c'est un roman très particulier. Contrairement à toi, j'ai aimé le personnage, l'ambiance, l'histoire, tout quoi ! J'ai même bien envie de le relire.

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