lundi 23 avril 2018

Les funambules de l'indifférence - Michel Diserens

Par Daphné
















Auteur : Michel diserens
Titre : les funambules de l'indifférence

Genre : roman
Langue d’origine : français (suisse)
Editeur : Plaisir de lire
Nombre de pages : 257
Date de parution : 2012

Résumé de l'éditeur :

 Bucaramanga, Colombie : ici, la misère, la drogue et le terrorisme touchent de plein fouet les enfants des rues, appelés aussi « gamines ». C’est là aussi que Nolberto, ancien gamin, se démène sans compter pour faire tourner une institution sociale, soutenue par une organisation humanitaire suisse. L’objectif : offrir un toit et une formation à ceux qui vivent entre la petite délinquance et la drogue, mais surtout dans la peur de se faire arrêter par une police peu compatissante. Giovanna, jeune Suissesse chargée de vérifier les comptes de l’institution, se rend sur place pour faire le bilan et rencontrer Nolberto, le directeur. Grâce à lui, elle va alors plonger dans l’univers de ces « gamines », sensibles, méfiants et dont l’enfance a été largement sacrifiée. Elle comprendra aussi pourquoi il n’est pas si simple de quitter la rue, cet espace de liberté totale qu’il faut abandonner pour rentrer dans le rang…


Mon avis :

Les funambules de l'indifférence, ce sont les gamines de Colombie, ces enfants de la rue, si nombreux, qui vivent dans la misère et la violence. Nolberto, le héros de ce livre a été lui aussi un gamin et consacre désormais son temps à faire vivre une fondation qui accueille les enfants et les sort de la rue. Un jour, Giovanna, une jeune femme le rencontre pour vérifier les comptes de la fondation et, par le biais de Nolberto apprend à mieux connaitre les gamines et la manière dont s'y prend Noberto pour leur venir en aide.

Le sujet gamines de Colombie, dont on a beaucoup parlé dans les années 90  est malheureusement toujours d'actualité. J'ai été très touchée et intéressée par l'histoire de ces enfants et la manière dont Nolberto parle d'eux à Giovanna. L'histoire de la Colombie, pays où règnent la corruption, la drogue, la prostitution et la misère mais qui présentent également des aspects dont ses habitants sont fiers, est très bien retranscrite dans ce livre, le lecteur ressentant au fil des pages l'atmosphère dans laquelle vit Nolberto. 

J'ai en revanche, été moins attirée par l'histoire d'amour trop prévisible et trop rapide entre Nolberto et Giovanna. Si cette histoire m'a presque paru de trop, ou tout du moins, plutôt inutile à la trame principale, il n'en reste pas moins qu'elle a le mérite d'ajouter une touche optimiste au livre. 

Ce livre, aux allures mi-documentaire, mi-romanesque, est un bel hommage aux gamines de Colombie mais aussi à ce pays sur lequel on lit peu de choses et qui, l'auteur nous le rappelle, a aussi, malgré la misère et la corruption, de beaux côtés.

Extrait :

" Il n'y avait guère plus de sept ou huit ans de cela, mes petits camarades et moi, alors que nous étions livrés à nous-mêmes dans les rues de Bogotá -la capitale- , nous nous mettions chaque soir en quête d'un nouvel abris pour la nuit. Une fois installés soue des cartons, des sacs plastique, ou  tout ce qui nous tombait sous la main et pouvait faire office de couverture, l'un d'entre nous, à tour de rôle, devait endosser la responsabilité de faire le guet. Lorsque j'étais de faction, j'étais capable de distinguer le bruit de la respiration de chacun et je savais lorsque l'un d'eux n'arrivait pas à trouver le sommeil. Nous nous gardions de parler pour ne pas être repérés par la police ou pire par les "justicieros", ces milices qui visaient à instaurer la "pureté sociale" en massacrant les marginaux : clochards, homosexuels et autres gamines comme nous. Une nuit, il y eut une immense rafle dans le quartier. Plusieurs de mes jeunes amis furent victimes du rapt. Les" justicieros" prétendirent que c'était pour le bien de la nation, pour notre bien à tous. Je ne revis aucun de me camarades".

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