mardi 21 mai 2019

Bad man - Dathan Auerbatch

Par Ariane

Auteur : Dathan Auerbach

Titre : Bad Man

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traductrice : Nathalie Perrony

Editeur : Belfond

Nombre de pages : 448p

Date de parution : février 2019

Présentation de l’éditeur :

On dit que, passé quarante-huit heures, les chances de retrouver une personne disparue sont quasi nulles. Deux jours pour ratisser les bois alentour, frapper à toutes les portes, remuer ciel et terre. Passé ce délai, l’espoir n’est plus permis.
Eric, trois ans, a disparu il y a cinq ans. Peu à peu, les affichettes ont jauni, les policiers se sont désintéressés de l’affaire, la vie a repris son cours dans cette petite ville désaffectée de Floride.

Pas pour Ben, le grand frère de la victime. Qui ne s’est jamais remis du drame. Qui a vu sa famille sombrer. Mais qui n’a jamais cessé ses recherches.

Recruté en tant que magasinier de nuit dans le supermarché même où Eric a disparu, Ben sent que les lieux ont quelque chose à lui révéler. Quelqu’un sait où est son frère, une personne qui prend un malin plaisir à se jouer de lui. Qui ? Le directeur qui n’a jamais collaboré à l’enquête ? Ses collègues, auxquels il a accordé trop vite sa confiance ? Mais il y a plus que ça, une présence impalpable, diffuse, qui brouille ses pensées… Qui est ce bad man dont l’ombre inquiétante plane sur la ville ?



Mon avis :

« Successeur de Stephen King » dit la quatrième. Si vous saviez à quel point ce qualificatif m’agace ! Déjà parce que dans la très grande majorité des cas, les auteurs en question ne peuvent absolument pas se comparer à King. Si bien que cet effet d’annonce est pour moi plus rébarbatif qu’autre chose. Ensuite, parce que dans les rares cas où un auteur se démarquerait du lot, je trouve dommage de le cantonner à un rôle de successeur plutôt que de reconnaître un nouveau talent. Mais dans ce cas précis, je reconnais que la comparaison n’est pas totalement injustifiée.

Sous une chaleur accablante, Ben un adolescent de 15 ans va au supermarché avec son petit frère Eric. Arrivé à la caisse, le petit garçon exprime une envie pressante. Ben l’emmène aux toilettes, mais quelques minutes plus tard, l’enfant disparaît. Cinq ans plus tard, Ben trouve un emploi de magasinier dans ce même magasin. Alors qu’il n’a jamais renoncé à l’espoir de retrouver son frère, Ben se voit confronté à des événements et des découvertes étranges, le lançant sur de nouvelles pistes.

Dathan Auerbatch part donc d’une situation terrible mais malheureusement trop réelle : la disparition d’un enfant. Un moment d’inattention et l’enfant n’est plus là. A partir de là, il tisse une histoire oscillant entre thriller et horreur, où la ligne de partage entre le réel et l’imaginaire, la folie et le surnaturel, est floue. C’est là que l’on va pouvoir faire le parallèle avec King. Comme lui, Auerbach maîtrise cet équilibre précaire. Il livre un récit au rythme efficace, à la tension palpable et à l’ambiance menaçante. Les fausses pistes se multiplient, les personnages aux profils inquiétants également et l’on élabore mille hypothèses sur ce qui est arrivé à Eric.

Ben, personnage central du roman, est à la fois attachant et troublant. Ben est un jeune homme solitaire, handicapé et obèse. La disparition de son frère n’a fait qu’exacerber un mal-être déjà profondément ancré en lui. Alors forcément on s’interroge. Et si… ?

C’est une lecture addictive, idéale pour les amateurs de thrillers ou de fantastique.



Extrait :

« L’espoir agit telle une drogue sournoise, sécrétée par les mots et les pensées, affinée par le temps. Il ne résout rien. Il nous endort et nous rassure jusqu’à absorber notre désespoir dans sa brillante incandescence. Et plus il nous berce d’illusions, plus nous avons tendance à oublier qu’il se trouve lui aussi enfermé dans la fameuse boîte de pandore. C’est la seule horreur du monde à ne pas s’être échappée quand le couvercle a été ouvert. La seule qui vit en nous. »


« Les enfants ne se laissent pas traumatiser si facilement. Ils décrètent de leur propre immortalité. A que les années passent, toutefois, ils prennent conscience qu’il leur reste de moins en moins à vivre. Difficile de prévoir quand cette prise de conscience les frappera ; disons juste que le Temps trouve toujours le moyen de se rappeler à leur bon souvenir. »

L'avis d'Eva

10 commentaires:

  1. Pas pour moi, je le crains... je croyais que c'était un roman noir, mais je ne crois pas que j'aimerais ce mélange des genres.

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    1. J'ai bien aimé justement ce doute qui plane, l'impossibilité à définir clairement ce qui est en train de se passer. Est-ce l'imagination de Ben ? A-t-il quelque chose à voir avec la disparition d'Eric qu'il aurait occulté ? Beaucoup de questions et même à la fin l’ambiguïté n'est pas tout à fait dissipée.

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  2. Faire référence à Stephen King déjà, c'est mal parti pour moi. Je n'aime pas ce genre là. Et vu tout ce qui m'attends ce n'est pas grave ;-) Aifelle.

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    1. C’est vrai que King a écrit beaucoup de romans fantastiques et/u d'horreur, mais il a touché à beaucoup de genres.

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  3. Je l'avais repéré mais j'hésite car autant j'aime bien l'ambiguïté au cours d'un roman, mais à la fin je dois en avoir le coeur net, autrement je me sens trop frustrée! Quoique, un livre comme Shutter island, j'ai adoré...

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  4. N'étant pas amateur de thriller ni de fantastique je vais passer mon chemin sans regret.

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