samedi 14 novembre 2020

Ce qu'il faut de nuit - Laurent Petitmangin

Par Ariane



Auteur : Laurent Petitmangin

Titre : Ce qu’il faut de nuit

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : La manufacture de livres

Nombre de pages : 198p

Date de parution : août 2020


Mon avis :

Certains romans sont parfois qualifiés de féminins. Dans ce cas, on pourrait dire que celui-ci est masculin. C’est une histoire d’hommes. Celle d’un père et de ses fils. Et c’est simplement beau.

Ils se sont retrouvés tous les trois depuis que la moman est partie. Des mois à faire les allers et retours entre la maison et l’hôpital, les dimanches à son chevet à attendre l’inéluctable. Le père n’a pas su parler, pas su comment gérer la tristesse de ses garçons. C’est un taiseux le père. Pourtant il les aime ses garçons et il en est fier. Fus, l’aîné, le footballeur, aussi taiseux que son père. Gilles, le cadet, doué pour les études. Ces trois-là sont liés par le foot, le samedi au stade, le dimanche matin les matchs de Fus. Une petite vie tranquille, qui petit à petit s’effondre quand le fils aîné rejoint un parti d’extrême-droite.

Il y a dans ce récit beaucoup de tendresse et de nostalgie, une pudeur des sentiments qui touche infiniment le lecteur, qui ne peut manquer de s’interroger. Qui sont nos enfants ? Que vont-ils faire de ce qu’on leur a inculqué ? Quels chemins vont-ils choisir ? Il y a de plus dans l’écriture de Laurent Petitmangin quelque chose d’étonnamment vivant. Le ton, la tournure des phrases, le vocabulaire choisi, c’est une immersion dans la Lorraine populaire et ouvrière.

Un très joli premier roman, de ceux que l’on n’oublie pas, de ceux qui allument une petite flamme et que l’on a envie de glisser entre des mains amies en disant « lis ça ! ».

 

Extraits :

« Depuis, chardons et pissenlits avaient poussé au milieu de la rocaille. C'est beau un chardon quand on regarde bien. C'est plein de surprises, jamais fait de la même façon, un corps ingrat, mais une fine gueule. »

 

« Ils étaient baux  mess deux fils, assis ç cette table de camping. Fus, déjà grand et sec, Gllou encore rond, une bonne bouille qui prenait son temps pour grandir. Ils étaient assis dos à la Moselle, et j’avais sous les yeux la plus belle vue du monde. »

14 commentaires:

  1. Je l'ai repéré à sa sortie. Il ne va pas tarder à arriver à la bibliothèque.

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  2. J'ai beaucoup aimé la pudeur de ce roman, et aussi que l'auteur n'ait pas essayé d'en faire trop ou de mettre trop de sujets dans son texte, comme trop souvent dans les premiers romans.

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  3. hummm, que ça me tente!! Un genre de Leurs enfants après eux, alors?

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  4. En plus, son petit format permet de le glisser dans toutes les mains. Un grand roman.

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  5. C'est un premier roman très intéressant mais je suis restée un peu sur ma faim... Il m'a manqué quelque chose, un éclairage, surtout à la fin. Mais il fait un joli parcours, tant mieux.

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    1. Je n'ai pas eu ce sentiment. Il t'a manqué un éclairage sur Fus ?

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    2. J'aurais aimé entrer un peu plus dans sa psychologie, oui. Je trouve la fin trop abrupte. Il manque un éclairage contextuel.. Autant j'adhère complètement au parti-pris de l'auteur de s'attacher au ressenti du père, autant je trouve qu'à la fin on aimerait comprendre un peu mieux le cheminement du fils.

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  6. Pas mieux, coup de coeur pour moi aussi, pour les mêmes raisons que toi. Il est déjà dans d'autres mains...

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