mardi 3 novembre 2020

Le dit du mistral - Olivier Mak-Bouchard

Par Ariane


 



Auteur : Olivier Mak-Bouchard

Titre : Le dit du mistral

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Le Tripode

Nombre de pages : 360p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le climat actuel est bien morose, au propre comme au figuré. Alors ce roman réjouissant et inattendu, porte ouvertes sur les légendes du Lubéron, est plus que bienvenu.

Après une longue nuit d’orage, Monsieur Sécaillat frappe à la porte de son voisin. Le muret en pierres séparant leurs propriétés s’est écroulé, mettant au jour des tessons de poteries. Craignant l’arrivée de hordes d’archéologues Monsieur Sécaillat, est d’avis de recouvrir tout ça. Mais son voisin le convainc de ne pas laisser perdre ces trésors. Voilà donc les deux hommes lancés dans des fouilles archéologiques clandestines. Jusque-là ils se fréquentaient peu, maintenant ils passent leurs journées ensemble à déterrer des trésors oubliés et leurs soirées en d’interminables hypothèses, enthousiastes et curieux comme des gamins.

C’est joyeux, vivant, enthousiasmant… Qu’ils sont attachants ces deux hommes ! Qu’elle est belle l’histoire de leur amitié ! Qu’elle fait rêver cette chasse au trésor !

Mais l’histoire ne s’arrête pas là… L’auteur prévient son lecteur, à mi-chemin, il peut s’arrêter là ou continuer. Impossible d’arrêter évidemment ! Alors on continue et l’on bascule dans un monde où les frontières du temps se brouillent, où le merveilleux s’introduit dans l’ordinaire, où les légendes prennent vie… Un réalisme magique provençal.

C’est une ode magnifique à cette terre du Lubéron que je ne connais absolument pas, mais que j’ai l’impression d’avoir vue, ressentie, arpentée, grâce aux mots d’Olivier Mak-Bouchard. Des mots gorgés de soleil, chantants, lumineux. Même lorsqu’il évoque la douleur, la perte, la peur ou l’horreur, il y dans l’écriture de ce jeune auteur (premier roman !) quelque chose qui rassure, qui met du baume au cœur.  

Comme le Hussard, le chat du narrateur, personnage à part entière et observateur muet de cette histoire, je me suis lovée dans ce roman. Il y a une âme dans ce roman. C’est rare.  

Une parenthèse enchantée qui fait du bien en ces temps troublés…

 

Extrait :

« Une à une, les étoiles timides se dévoilent. La lune fait apparaître les sommets puis les crêtes, et la masse du Luberon se laisse enfin deviner. On ne le voit pas vraiment, mais on sent qu'il est tout autour, avec ses bruits qui ressemblent à des murmures, ses taillis profonds qui résistent au regard, ses bêtes que l'on devine de sortie pour profiter de la fraîcheur. C'est angoissant : l'obscurité et le silence cachent mal tout ce qui est là, qui épie, aux aguets, mais qui demeure invisible. »


11 commentaires:

  1. Un livre repéré, qui me sortirait du connu!

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  2. Si j'ai beaucoup aimé la première partie du roman, la seconde, avec les contes et légendes, m'a moins plu.

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    1. Après il faut être assez sensible à ce genre particulier, moi j'adore !

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  3. Repéré et je l'attends à la bibli (où j'apprends qu'un point de retrait va être mis en place, chic).

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  4. Gros plaisir de lecture, celui de se laisser aller comme jadis aux histoires du soir. Ça fait un bien fou.

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  5. Ah, là, on se rejoint ;-)
    Ravie de découvrir ton blog, en tout cas.

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  6. C'est la première critique que je lis sur ce roman, j'avais laissé passer ton billet mais ton bilan me donne le plaisir de le découvrir ! Tu me donnes vraiment envie de le lire. Avignon n'est pas si loin du Lubéron, une belle région, oui !

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