samedi 21 novembre 2020

Le sanctuaire - Laurine Roux

Par Ariane

 


Auteur : Laurine Roux

Titre : Le sanctuaire

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Les éditions du sonneur

Nombre de pages : 160p

Date de parution : août 2020

 

Mon avis :

Ça vous est déjà arrivé de commencer un livre en étant persuadée de tenir là un coup de cœur ? Puis de le refermer avec un sentiment de déception ? Non pas que le livre n’était pas bien, simplement… Vous attendiez autre chose.

Le père, la mère et leurs filles, June l’aînée et Gemma la cadette. Une cabane en montagne, la forêt tout autour. Le sanctuaire. Ils vivent en autarcie totale depuis qu’une épidémie apportée par les oiseaux a ravagé l’humanité. Seul le père s’aventure à l’extérieur pour chercher ce qu’ils ne peuvent produire eux-mêmes. Gemma n’a connu que cette vie primitive, arc au poing elle arpente les bois, chasse leur nourriture et tue tous les oiseaux qu’elle aperçoit, comme le lui a enseigné son père. Jusqu’au jour, où poursuivant un oiseau blessé, elle découvre un homme vivant entouré d’oiseaux de l’autre côté de la montagne.

Il y a de très jolies choses dans ce roman. L’écriture de Laurine Roux déjà, rêche, brusque, déroutante. Une écriture qui sert particulièrement bien son intrigue tant elle correspond à ses personnages et à leur vie.

Il y a aussi une véritable ambiance, une tension palpable que l’on sent croître entre les personnages. Le malaise s’installe progressivement chez le lecteur qui pense au départ lire un roman post-apocalyptique comme il y en a tant. L’on pensait être loin de ce que l’on connait, on retrouve des relations familiales toxiques et une figure masculine dominante et manipulatrice.

Autre thème intéressant celui du rapport à la nature. La famille s’est installée là assez rapidement après le début de l’épidémie, quand la fille aînée était déjà à l’école, la plus jeune pas encore née. Ils ont dû s’adapter à une vie sauvage, primitive, un retour aux sources. La chasse, la pêche, le potager, la cueillette.

Et bien sûr l’oiseau. Comme Gemma, le lecteur est fasciné par la beauté de l’animal, cette beauté brute et sauvage. Cet aigle, c’est l’incarnation de la liberté, que finalement Gemma, sa sœur et sa mère ne connaissent pas. Au cœur du sanctuaire elles sont à l’abri, mais ses frontières infranchissables sont celles d’une prison.

Il y a tant d’éléments intéressants dans ce court roman, que j’ai du mal à mettre le doigt sur ce qui m’a manqué ou dérangée. Peut-être est-ce les tueries d’oiseaux… J’ai toujours du mal avec la violence envers les animaux (les êtres sans défense en général d’ailleurs).

 

Extrait :

« Il dit que notre royaume est immense, qu’il vaut le monde entier. Papa a raison: il suffit de contempler le flot des arbres, ligne mouvante qui sépare la terre et le ciel, pour oublier que nous sommes des rescapés. Ici, nous sommes des rois. »


3 commentaires:

  1. Il est dans ma PAL, j'attends le bon moment pour le découvrir. J'avais beaucoup aimé son premier roman "une immense sensation de calme".

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  2. C'est un sentiment que j'ai de temps en temps également : un début très prometteur et puis un sentiment mitigé à la fin du livre. Dommage car le thème est vraiment intéressant. Patrice - Et si on bouquinait

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  3. Les tueries d'oiseaux ? J'aurais du mal également.

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