mardi 19 juillet 2022

Le parfum des cendres

Par Ariane


Auteur : Marie Mangez

Titre : Le parfum des cendres

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : Finitude

Nombre de pages : 240p

Date de parution : août 2021

 

Mon avis :

Encore une fois, les 68 premières fois m’entraînent vers des découvertes littéraires inattendues !

Sylvain est thanatopracteur, un vrai taiseux qui ne vit que pour son travail. A se demander ce qui a pu pousser ce solitaire à accepter la demande d’Alice… La jeune femme, bavarde et pleine d’entrain, étudie la thanatopraxie et va l’observer pendant quelques mois. Quelques mois pendant lesquels ces deux-là vont s’apprivoiser, se dévoiler et peut-être panser quelques blessures.

Marie Mangez aborde dans ce roman, deux thèmes passionnants et riches de significations : la mort et les sens. La mort, on la rencontre souvent en littérature. Des personnages meurent ou tuent ou subissent la perte d’un être aimé. Mais on parle rarement de ceux qui travaillent avec les morts (il y a bien Le reste de leur vie de Jean-Paul Didierlaurent, noté mais pas encore lu, ou le magnifique L’embaumeur d’Isabelle Duquesnoy… Avez-vous d’autres titres en tête ?). Quel métier étrange et fascinant que celui de thanatopracteur… Sylvain colle tout à fait avec ce que l’on pourrait imaginer. Il est solitaire, silencieux et mal à l’aise avec les vivants. Mais avec les morts, il laisse parler sa sensibilité et leur rend leur personnalité. Doux réconfort pour ceux qui les pleurent.

S’il sait si bien les comprendre, c’est qu’il possède un don. Sylvain est un nez. Pour lui chaque personne, chaque lieu, chaque objet, est une odeur ou une combinaison d’odeurs. L’odorat est un sens bien mystérieux, immatériel. Une simple odeur peut faire ressurgir des souvenirs, apaiser ou exciter. Impossible de ne pas penser au Parfum de Süskind. Mais Sylvain n'a rien d'un Grenouille. C'est tout un monde de beauté, de douceur et d'humanité qui se cache sous sa carapace. Les passages consacrés aux odeurs, aux morts dont Sylvain s’occupe, sont particulièrement beaux.

Il y a dans cette histoire tous les ingrédients d’un feel-good : des personnages attachants que tout oppose, des secrets et des blessures, des scènes amusantes, attendrissantes ou bouleversantes… Je n’aime pas dire du mal des livres, mais effectivement il fait du bien.  

Au-delà de ces aspects, ce roman nous interroge sur les éléments profonds qui sous-tendent nos choix. Qu’est-ce qui nous pousse à choisir un métier, une spécialité, un sujet de recherche ? Qu’est-ce que nos choix disent de nous ?

Je suis particulièrement sensible aux odeurs, Le parfum est l’un de mes romans préférés et le sujet de mon mémoire de recherche de master en ethnologie portait sur les rites funéraires… Alors forcément, ce roman était pour moi !

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