samedi 9 septembre 2017

Dernière nuit à Montréal - Emily St.john Mandel

Par Ariane



Auteur : Emily St. John Mandel

Titre : Dernière nuit à Montréal

Genre : thriller

Langue d’origine : anglais (Canada)

Traducteur : Gérard de Chergé

Editeur : Payot rivages

Nombre de pages : 240p

Date de parution : août 2012

Présentation de l’éditeur :

C'est l'histoire de Lilia, enlevée à sept ans par son père, et de la longue cavale qui dura toute son adolescence. C'est l'histoire de Christopher, le détective engagé par la mère de Lilia pour la retrouver et de sa fille Michaela, qui rêvait d'être funambule avant de finir dans une boîte minable de Montréal. Michaela sait ce que Lilia a toujours ignoré : la raison de sa cavale. C'est enfin l'histoire d'Eli, étudiant passionné par les langues et la fragilité des sentiments qu'elles servent à exprimer, qui a hébergé Lilia à New York suffisamment longtemps pour tomber amoureux d'elle et partir à sa recherche lorsque, une fois de plus, elle s'enfuit. C'est dans une Montréal hypnotique que se dénouera cette "histoire de fenêtres brisées et de neige", une histoire en forme d'éclats de miroir brisé qui, une fois reconstitué, dessine une vision déchirante du monde.



Mon avis :

En début d’année, j’ai eu un gros coup de cœur pour Station eleven, le second roman d’Emily StJohn Mandel, j'étais donc curieuse de découvrir son premier roman. Cette lecture n’aura malheureusement pas été aussi plaisante que la première.

Lila a été enlevée par son père lorsqu’elle était enfant, et depuis elle n’a jamais cessé de bouger. Elle a vécu quelques mois avec Eli avant de fuir à nouveau, et le jeune homme souhaite plus que tout retrouver cette mystérieuse jeune femme dont il est passionnément amoureux. Le détective privé engagé par la mère de la fillette, consacrera sa vie entière à la retrouver et délaissera sa propre fille, qui restera elle aussi hantée par cette enfant qu’elle associera à l’éclatement de sa famille.

Dans ce roman, passé et présent s’alternent. D’un côté la rencontre de Lilia et Eli, la vie commune, la fuite et la recherche. De l’autre, l’enlèvement et la cavale de l’enfant et de son père. Lilia est un personnage insaisissable, elle est au cœur de l’intrigue, la vie de tous les autres personnages du roman gravite autour d’elle, pourtant elle est absente, toujours en fuite. Christopher, Eli et Michaela cherchent eux aussi à fuir une vie qui ne les satisfait plus et Lilia semble représenter pour eux la libération de ce passé qui les encombre. Tous ces personnages sont incapables de changer de vie, empêtrés dans leur manque de courage.

J’ai trouvé l’ensemble plutôt longuet et les personnages manquent d’épaisseur. Quant à la raison mystérieuse derrière l’enlèvement de Lilia ? On la devine assez rapidement.

C’est dommage, mais j’avais tellement aimé son dernier roman que je lui laisserai probablement une seconde chance si un autre roman paraît.



Extrait :

« Quand Lilia était toute jeune, le monde entier lui semblait composé de chambres de motel formant un chapelet d'îles à travers le continent américain »


« Toute langue, en fin de compte, se réduit à un dernier locuteur. Ultime locuteur d’une langue jadis partagée par des milliers ou des millions de gens, et aujourd’hui isolé dans un océan d’espagnol, de mandarin ou d’anglais. Aimé par beaucoup, peut-être, mais néanmoins profondément seul ; parlant couramment –à contrecœur – la langue de ses petits-enfants, mains incapable de raconter ses rêves à quiconque. Combien de locutions perdues peut-on mettre dans une simple enveloppe humaine ? Leurs derniers mots contiennent des civilisations entières. »



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