mardi 15 novembre 2016

Contes à Ninon - Emile Zola

Par Ariane


Auteur : Emile Zola
Titre : Contes à Ninon

Genre : contes

Langue d’origine : français

Editeur : Flammarion

Date de parution : 1864

Mon avis :

De Zola j’ai lu avec passion la saga des Rougon-Macquart quand j’étais étudiante. Aussi étais-je curieuse de découvrir cette œuvre de jeunesse, première publiée de l’auteur.

Ce court recueil regroupe huit contes que le narrateur raconte à Ninon, souvenir d’un amour de jeunesse. L’on vogue du conte fantastique à la satire sociale en fonction des contes, et s’il est parfois difficile de retrouver le Zola que l’on connaît, on sent à d’autres moments poindre l’engagement politique de l’homme futur.

Certains de ces textes sont véritablement des contes au sens où on l’entend habituellement. Univers merveilleux dans lequel évoluent des créatures fantastiques. Ainsi Simplice conte l’histoire d’un jeune prince préférant le palais de verdure de la forêt à son palais de pierre et tombant amoureux d’une ondine. La fée amoureuse met en scène un jeune couple d’amoureux que les ailes d’une fée protègent de l’incompréhension des adultes.

D’autres au contraire sont profondément ancrés dans la réalité et tirent vers la satire sociale. C’est le cas notamment avec Le carnet de danse. Si la première partie, hommage à la déesse de la danse est très lyrique, il n’en est pas de même de la seconde dans laquelle une jeune fille lit son carnet de bal, émettant des commentaires naïfs sur ses partenaires de danse.

Avec Le sang on trouve un style plus proche de celui que l’on connaît habituellement à l’auteur. Sur un champ de bataille, quatre survivants se racontent leurs visions mettant en scène le monde depuis sa création jusqu’au sacrifice inutile du Christ qui n’a pas pu mettre fin aux souffrances, à la guerre et à la mort.

Aventures du grand Sidoine et du petit Méderic, le dernier conte du recueil –et le plus long- semble inspiré de Candide et est ici une virulente critique politique.

Emile Zola est un tout jeune homme lorsqu’il écrit ces textes et toute la fougue de la jeunesse se ressent dans ces contes. Il sait se faire lyrique, il est conteur et poète, bien loin du Zola que l’on connaît habituellement,

Une œuvre déconcertante qui ne manque pas d’intérêt.



Extrait :

« La danse, cette nymphe pudiquement lascive, me charme plutôt qu’elle ne m’attire. J’aime, simple spectateur, à la voir secouer ses grelots sur le monde ; voluptueuse sous les cieux d’Espagne et d’Italie, se tordre en étreinte, en baisers de feu ; long voilée dans la blonde Allemagne, glisser amoureusement comme un rêve ; et même discrète et spirituelle, marcher dans les salons de France. J’aime à la retrouver partout : sur la mousse des bois comme sur de riches tapis ; à la noce de village ainsi que dans les soirées étincelantes. »

http://ennalit.canalblog.com/archives/2016/01/01/33098969.htmlhttp://profplatypus.fr/challenge-classique-2016/

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