mardi 4 avril 2017

La recluse de Wildfell hall - Anne Brontë

Par Ariane



Auteur : Anne Brontë

Titre : La recluse de Wildfell hall

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traducteurs : George Charbonnier et André Frédérique

Editeur : Libretto

Nombre de pages : 560p

Date de parution : 1ère parution 1848

Présentation de l’éditeur :

Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell Hall ? D’où vient cette artiste qui se fait appeler Mrs Graham, se dit veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils ? Son arrivée alimente toutes les rumeurs dans la petite commune et éveille l’intérêt d’un cultivateur, Gilbert Markham. Naît entre eux un amour qu’elle refuse de toutes ses forces. De plus, la famille de Gilbert s’oppose à cette relation et, petit à petit, Gilbert lui-même se met à douter de sa secrète amie. Pourquoi un voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ? Entretiendraient-ils une liaison ?

Publié en 1948, La Recluse de Wildfell Hall analyse sans concession la place des femmes dans la société victorienne. Ce livre est aujourd’hui considéré comme l’un des premiers romans féministes.



Mon avis :

Si j’avais déjà lus des romans de ses aînées, Charlotte et Emily, je ne connaissais pas encore la plus jeune des sœurs Brontë. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son talent n’a rien à envier à celui de ses sœurs.

Gilbert Graham écrit à son ami et beau-frère l’arrivée dans son petit village d’une mystérieuse veuve plusieurs années auparavant. S’installant dans un manoir délabré sans autre compagnie que son petit garçon et une servante, la jeune femme suscite la curiosité de ses voisins. Son caractère remarquable séduit bien vite Gilbert, ce qui provoque la jalousie d’Eliza, une jeune femme du voisinage qui espérait bien épouser celui-ci. Dès lors, les ragots sur Mrs Graham se répandent. Les rejetant formellement au début, Gilbert devient vite jaloux devant l’attitude ambigüe de Mrs Graham. Celle-ci décide alors de lui confier son journal et de lui confier ainsi son secret.

Deux narrateurs différents se succèdent donc. Gilbert dans ses lettres à son ami et Helen dans son journal intime. J’ai beaucoup aimé cette succession des narrateurs, même si le changement de ton ne se fait pas vraiment sentir entre les deux.

Ce roman est considéré comme un roman féministe. En effet, difficile de ne pas y lire une vive critique du mariage qui assujettit la femme à son mari, quel que soit le comportement de celui-ci. Helen, une femme admirable, intelligente et honnête, se retrouve prisonnière d’un mariage sans amour avec un mari alcoolique et dépravé. Et certains passages ont d’ailleurs beaucoup choqué lors de la parution du roman. Helen résiste à son mari, n’hésitant pas à le chasser de sa chambre ou à lui reprocher son comportement, elle se dresse entre celui-ci et leur enfant et finalement prend la décision de le quitter. Autant d’attitudes aux antipodes avec la soumission et l’obéissance vantées comme principales qualités d’une bonne épouse. Millicent, l’amie d’Helen, elle aussi mariée avec un homme au comportement débauché, se comporte justement ainsi, et cette attitude est présentée négativement par Anne Brontë au contraire de l’attitude d’Helen.

Helen n’est pas seulement une épouse, c’est aussi une mère et son fils est au cœur de chacune de ses décisions. A travers ses méthodes éducatives, mêlant fermeté et tendresse, Anne Brontë évoque sa vision de la maternité.

Helen est donc une femme moderne en ce qu’elle n’hésite pas à prendre des décisions allant à l’encontre de ce que la société attend d’elle. Si elle ne se soumet pas à son mari, elle s’en remet complètement à Dieu. Sa rigueur morale et son rejet total de l’attitude de son mari témoignent des convictions religieuses d’Anne Brontë.

J’ai bien aimé ce roman dont la lecture est bien agréable. Je vous le conseille donc, il vaut la comparaison avec les œuvres de ses sœurs.



Extrait :

« Je suis pour moi assuré qu’un bon livre ne doit pas son excellence au sexe de son auteur. Tous les livres sont écrits – ou devraient l’être – pour être lus des hommes comme des femmes, et je ne vois pas pourquoi un homme se permettrait d’écrire ce qui serait vraiment déshonorant chez une femme, et pas davantage pourquoi l’on reprocherait à une femme d’écrire ce qui serait convenable et bienséant chez un homme. »

https://deslivresdeslivres.wordpress.com/2014/06/05/challenge-1-pave-par-mois/comment-page-17/#comment-33156https://deslivresdeslivres.wordpress.com/2014/06/05/challenge-1-pave-par-mois/comment-page-17/#comment-33156

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