mardi 19 septembre 2017

Au nord du monde - Marcel Theroux

Par Ariane






Auteur : Marcel Theroux

Titre : Au nord du monde

Genre : roman

Langue d’origine : anglais

Traducteur : Stéphane Roques

Editeur : 10 : 18

Nombre de pages : 360p

Date de parution : novembre 2011


Présentation de l’éditeur :

« Ici, dix mois par an, le climat mord la peau. Le silence règne, désormais. La ville est plus vide que le paradis.»
Au nord du monde, la terre s’étend à perte de vue, anéantie par un cataclysme. Parmi les décombres, le shérif Makepeace erre. La route porte ses pas, à la recherche d’un temps qui n’existe plus et d’une humanité à reconstruire. Ravivant à l’horizon la lueur d’une rédemption…

Un roman visionnaire et obsédant sur la beauté du monde et sa fragilité.



Mon avis :

Décidément, ce tour d’horizon des romans post-apocalyptiques me réserve de belles surprises ! On pourrait craindre que toutes ces lectures sur le même thème, ce soit redondant à la fin. Mais pas du tout. Alors même si dans ce roman, j’ai trouvé des ressemblances avec certaines de mes lectures précédentes, j’y ai aussi trouvé des différences. Je l’ai trouvé notamment bien plus perssimiste et sa vision de l’humanité encore plus noire.

A Evangeline, petite ville de Sibérie, il ne reste que le shérif Makepeace. Jusqu’à ce qu’un événement inattendu l’incite à prendre la route à la recherche d’une humanité quasi-disparue.

Difficile de faire un résumé de l’histoire sans trop en dire, car Makepeace rencontrera de nombreuses embûches sur son chemin. Ce personnage tout d’abord. Quelle personnalité ! J’ai beaucoup aimé ce personnage qui nous raconte son histoire avec pudeur et qui sous un aspect rébarbatif cache un bon cœur et une grande intelligence.

Qu’est-il arrivé au monde ? Theroux ne répond pas à cette question, car le récit de Makepeace se déroule plusieurs années après les événements, même si certains détails de son récit apportent des indices. Mais est-ce vraiment important ? Le monde décrit par Theroux est très sombre et la plupart des personnes rencontrées par Makepeace ne donnent pas vraiment foi en l’humanité, bien au contraire. Et pourtant, l’espoir subsiste. Incarné par des personnes comme Makepeace, ou Ping, ou Chamsoudine, ou le vieux prêtre,…

La famille de Makepeace a quitté une vie confortable aux Etats-Unis pour s’exiler dans ces terres hostiles afin de vivre au plus près de la nature (et de leurs principes religieux). Cette question du lien entre l’homme et la nature, ou plutôt du lien rompu, se retrouve chez plusieurs auteurs. Et c’est une problématique passionnante.

L’auteur s’interroge aussi sur la place de la religion et son influence sur la vie humaine. Après tout, c’est aussi pour vivre pleinement leur religion que les parents de Makepeace et d’autres colons ont tout quitté ; c’est la religion encore qui coûtera cher à Makepeace après son arrivée à Hober ; et c’est encore au nom de la religion que d’autres justifieront des actes ignobles. Plusieurs hommes de Dieu sont présents dans le récit de Makepeace : lâches, cruels ou ignorants. En quoi ces hommes méritent-ils le nom d’hommes de Dieu ? D’autres le mériteraient bien plus par leurs actes. Caux qui font preuve de courage, de persévérance, de générosité, de pitié. Comme Makepeace qui finalement porte bien son prénom.

Plus qu’une belle découverte, c’est une pépite !



Extrait :

« Je lui ai dit que, d’après mes observations, il ne fallait pas plus de trois jours avant que le désespoir et la faim sapent tout instinct civilisé chez une personne. Il a souri et répondu que j’avais une vision sombre de la nature humaine et que, d’après son expérience, c’était plutôt quatre. »

J'ai partagé cette lecture avec Laure (son billet à venir plus tard)

D'autres avis chez AifellePapillonHélène, Keisha,

12 commentaires:

  1. De l'art de faire remonter sur le dessus de la PAL un roman qui s'y morfond depuis un an :) Merci !

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  2. Je n'avais pas été enthousiasmée, mais je ne suis pas friande du genre.

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    1. Je reconnais que c'est particulier, mais j'apprécie le genre en ce moment.

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  3. Oh quel beau roman, en effet! (et tu n'en dis pas trop dans le billet... ^_^)

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  4. On en voit partout du post-apocalyptique ! A petite dose ça ne me déplaît pas.

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  5. J'avais adoré ce roman... vraiment un des meilleurs lus sur ce thème.

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  6. Comme Kathel ! j'avais adoré. J'ai été déçue par le roman suivant de l'auteur. Il était bon, mais je n'ai pas retrouvé la magie de celui-ci.

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    1. Il arrive fréquemment que l'on soit déçu après une première belle rencontre avec un auteur.

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