samedi 26 août 2017

Farallon Islands - Abby Geni

Par Ariane


Auteur : Abby Geni

Titre : Farallon Islands

Genre : roman

Langue d’origine : anglais (Etats-Unis)

Traducteur : Céline Leroy

Editeur : Actes Sud

Nombre de pages : 384p

Date de parution : juin 2017


Présentation de l’éditeur :

Miranda débarque sur les îles Farallon, archipel sauvage au large de San Francisco livré aux caprices des vents et des migrations saisonnières. Sur cette petite planète minérale et inhabitée, elle rejoint une communauté récalcitrante de biologistes en observation, pour une année de résidence de photographe. Sa spécialité : les paysages extrêmes. La voilà servie.
Et si personne ici ne l’attend ni ne l’accueille, il faut bien pactiser avec les rares humains déjà sur place, dans la promiscuité imposée de la seule maison de l’île ; six obsessionnels taiseux et appliqués (plus un poulpe domestique), chacun entièrement tendu vers l’objet de ses recherches.
Dans ce décor hyperactif, inamical et souverain, où Miranda n’est jamais qu’une perturbation supplémentaire, se joue alors un huis clos à ciel ouvert où la menace est partout, où l’homme et l’environnement se disputent le titre de pire danger.
Avec une puissance d’évocation renversante et un sens profond de l’exploration des âmes, Abby Geni nous plonge en immersion totale parmi les requins, les baleines, les phoques, les oiseaux et les scientifiques passablement autistes… dans un vertigineux suspense, entre thriller psychologique et expérience de survie.



Mon avis :

Une couverture attirante, un résumé alléchant et un coup de cœur de ma libraire, aucune hésitation !

Miranda est photographe, une baroudeuse qui passe sa vie à voyager d’un pays à un autre pour photographier la nature et les animaux. Elle s’installe pour une année sur les îles, un territoire sauvage et inhospitalier, refuge protégé pour de nombreuses espèces marines, habité par un groupe de biologistes aussi peu accueillants que les îles elles-mêmes.

C’est un roman assez riche, abordant autant le rapport de l’homme à la nature que les rapports des hommes entre eux. Et si la vie dans les îles est pour le moins précaire et spartiate, les relations humaines sont tout aussi difficiles.

Miranda est un personnage attachant. Dernière arrivée sur les îles, elle peine à s’intégrer à ce groupe de scientifiques unis par leur passion commune. Dans ce groupe où la place de chacun est bien définie, Miranda arrive comme un cheveu sur la soupe, bousculant les habitudes de tous. Et les humains peuvent se révéler bien plus dangereux que les animaux.

Les six scientifiques de l’île vivent ensemble jour et nuit, depuis parfois de très longues années, partageant leur espace, leur travail et leurs moments de détente. Ils quittent rarement voire jamais les îles, Galen l’ancien du groupe n’est pas retourné sur le continent depuis plus de dix ans. Pour autant, leur unité n’est que de façade. Ils ne se connaissent pas vraiment les uns les autres. Des solitudes côte à côte mais ne se rencontrant que rarement.  

C’est également une très belle réflexion sur le deuil. Miranda est portée par sa passion, elle n’a aucun lien, aucune attache. Elle a perdu sa mère pendant son adolescence et ne se remet pas de cette perte. Depuis lors, elle écrit à sa mère de longues lettres, dans lesquelles elle lui raconte tous les évènements de sa vie. Des lettres qu’elle poste sans adresse, ou qu’elle abandonne en pleine nature lorsqu’elle le peut. Son séjour sur les îles Farallon est l’occasion pour elle de revenir sur cette perte et ses sentiments pour sa mère.

Et enfin il y a les îles elles-mêmes. Ces terres sauvages et isolées, situées à seulement 50 kilomètres des côtes de San Francisco, mais pourtant bien loin du quotidien du continent. Les scientifiques sont les seuls humains des îles, peuplées de milliers d’oiseaux, de phoques, de requins et de baleines. Que j’ai été émerveillée par ces animaux, bouleversée par la beauté sauvage des îles, passionnée par le travail des biologistes ! Les scientifiques ne doivent jamais interférer avec la nature même pour aider un petit phoque séparé de sa mère ou soigner un animal blessé, leur quotidien est rythmé par la vie autant que par la mort, c’est un monde âpre et dangereux, la nature à l’état brut, magnifique et hostile. 
 Magnifique ! 

Je n’irai pas jusqu’au coup de cœur, mais c’est une très belle lecture qui nous parle  de deuil, de rédemption et de la force de la nature, et très prometteur pour une jeune auteur qui signe ici son premier roman.



Extrait :

« L’archipel était la réponse à une question dont j’ignorais que je la posais. C’était le foyer que je n’avais pas connu et que je cherchais depuis tout ce temps. »


« Ta mort m’a appris ce qui arrive après l’amour. Ça ne m’intéresse pas de vivre à nouveau une aussi grande perte. Alors je suis partie, toujours plus loin. Je suis arrivée ici. »

« La force de mon propre élan m'a surprise.  Je voulais avoir le petit près de moi, le prendre dans mes bras. La solitude de cette jeune créature était insupportable. Je ne savais pas si je pleurais. Cela pouvait aussi bien être la pluie froide sur mes joues. Mick a tenu bon, ne m'a pas lâchée. Nous avons regardé le bébé poursuivre son chemin vers l'intérieur des terres, se démener à travers la brume, poussant des cris que personne n'entendait, jusqu'à ce que l'air vaporeux l'engloutisse. »

L'avis de Papillon, Cuné

6 commentaires:

  1. Repéré sur le magazine PAGE, j'ai craqué pour le livre en occasion... et j'espère qu'il me plaira aussi (et tant pis si ce n'est pas tout à fait un coup de coeur !) ;-)

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    1. Mais où trouves-tu des occasions si récentes ? C'est une vraie chance !

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  2. C'est très tentant (Kathel a une chance incroyable de déjà tomber sur des occasions comme celle-là ;-) )

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    1. Laisse-toi donc tenter. J'aimerais aussi trouver ce genre d'occasions.

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