samedi 22 octobre 2022

Il est juste que les forts soient frappés - Thibault Bérard

Par Ariane


Auteur : Thibault Bérard

Titre : Il est juste que les forts soient frappés

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : éditions de l’Observatoire

Nombre de pages : 304p

Date de parution : janvier 2020

 

Mon avis :

Sarah et Théo c’est l’amour fou, fantasque, joyeux. Un premier enfant, un deuxième à venir. La vie. Mais la vie joue parfois de sales tours. Cancer. Ce mot terrible, inconcevable, encore plus quand on est une jeune femme, une jeune maman, enceinte…

Cette histoire, son histoire, Sarah nous la raconte d’outre-tombe. Mais ce n’est pas la mort qu’elle nous raconte. Elle parle de la vie, de l’amour, de l’espoir. Son récit est bouillonnant d’humanité et de tendresse, qui nous porte entre rires et larmes, bourré d’humour malgré le poids des événements.

Ce qui aurait pu n’être qu’un très beau roman sur le thème d’un couple séparé par la maladie, façon Love story, prend une tournure inattendue avec l’arrivée d’un nouveau personnage : Cléo. Une rencontre qui vient bouleverser ce qu’on imaginait de la fin de ce roman, une rencontre qui vient aussi bousculer les convenances, car la vie n’attend pas, même quand la mort rôde.

J’ai pris beaucoup de retard dans la rédaction de mes billets de lecture (44 livres non chroniqués depuis plus d’un an… au moins si je rattrape mon retard je pourrais laisser tourner le blog tout seul pendant un moment !). Ce roman je l’ai lu en mai 2021 dans le cadre des 68 premières fois. Et en y repensant, l’émotion me revient aussitôt. Souvenirs vifs d’une lecture puissante, d’une écriture fluide et légère, de personnages beaux et attachants, des rivières de larmes versées… Un roman magnifique et bouleversant.

 

Extrait :

« J'imagine que vous serez d'accord : ce que tout le monde veut, dans la vie, c'est laisser une trace, non ? Résister à l'oubli éternel ?
Et bien le scoop, mes amis, le truc pas croyable que je vais vous annoncer ici, dans ces pages et même dès la première, c'est que le but ultime de tout le monde, dans la mort, c'est exactement l'inverse : se faire oublier des vivants. Couper le cordon une bonne fois avec l'avant, pour, enfin, accéder à cette absolue félicité, ce repos parfait des sens et de l'esprit dont on nous rebat les oreilles depuis les siècles des siècles.
Avouez que ça remet les choses en perspective. »

« Ce n’est pas parce qu’elle est vraie et dure par moments, ni même parce qu’elle finirait mal, que ce n’en est pas une ; toutes les vies sont des aventures extraordinaires, pour qui peut les voir dépliées devant soi. »

« C'est une chose dont personne n'aime trop parler, parce que ça donne l'impression d'être affreusement égoïste, mais il est sûr qu'avec la compagnie des autres - merde, autant le dire - avec l'amour des siens, le seul vrai truc valable qu'on sacrifie dans l'affaire, c'est ça : sa liberté. On la jette au feu des câlins du soir, des confidences échangées, des secrets tus et partagés, des chansons chuchotées, des étreintes ou des baisers. »

« Moi, je n'étais pas une de ces jeunes mamans branchées qui analysent chaque étape de leurs parcours prénatal tout en se confectionnant un petit cocon mignon... Moi, j'étais une mère évidence. J'étais méduse entièrement, et je l'ai été du premier au neuvième mois, jusqu'au jour de l'accouchement- que j'appréhendais par peur, non pas de la douleur, mais d'être séparée de ce petit bébé qui me faisait me sentir si bien dans mon corps, dans ma vie. Qui m'avait donné ma place. »

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