Par Ariane
Auteur : Viola Ardone
Titre : le choix
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Traductrice : Laurz Brignon
Editeur : Albin Michel
Nombre de pages : 400p
Date de parution : août 2022
Mon avis :
Sicile, 1960. Oliva a 15 ans. Elle est vive et curieuse, elle aime lire et étudier, imaginer des formes dans les nuages avec son ami Saro, courir les champs et les rues du village, lire en cachette des magazines sur les stars de cinéma, chercher des escargots avec son père. Mais ça ne se fait pas pour une fille de savoir trop de choses, de faire des études, de passer du temps avec un garçon, de rêvasser, de s’occuper à des tâches d’homme… Oliva a 15 ans, fini le temps passé avec Saro, fini les études, fini les courses éperdues. Elle doit se comporter comme une jeune fille bien élevée, garder une réputation sans tâche et bientôt se marier.
Le choix… Quels choix peut faire une jeune fille, une femme, en Sicile en 1960 ? Aucun. Elle ne choisit pas de se marier, elle ne choisit pas son mari, elle ne choisit pas d’avoir ou non des enfants, de faire ou non des études, de travailler. Elle doit obéir et se soumettre, à sa famille d’abord puis à son mari, à la tradition toujours. Oliva veut faire ce qu’on attend d’elle, faire plaisir à ses parents, mais elle observe et se pose des questions. Elle voit les femmes de son entourage : sa mère qui a fait un mariage d’amour mais qui le regrette, sa sœur aînée qui a cédé aux avances d’un jeune homme et a été obligée de l’épouser et qui est devenue une ombre aux yeux cernés et au visage marqué, son amie Liliana qui scandalise le village par son attitude et qui rêve de devenir députée pour faire avancer la cause des femmes, l’une de ses amies qui va épouser un jeune homme qu’elle n’a jamais rencontré, …
J’ai beaucoup aimé cette lecture, le personnage d’Oliva et son entourage. Viola Ardone décrit avec justesse la condition des femmes italiennes au début des années 60. J’ai particulièrement aimé la relation d’Oliva et de son père. Un taiseux, faibles pour certains parce qu’il n’utilise pas la force, fort en réalité car il est un soutien, un pilier pour sa famille. J’ai été décontenancée au début de ma lecture par le ton du roman, raconté par Oliva encore adolescente. Mais j’ai dépassé assez rapidement ces réticences pour me plonger avec elle dans le petit village de Martorana et la regarder grandir, souffrir et choisir.
Un très beau roman !
Tu donnes envie de découvrir cette femme.
RépondreSupprimerça me fait penser aux Impatientes de Djaili Amadou Amal : cette absence de choix est encore la même au Cameroun, et ce, même dans les milieux aisés.
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