mardi 9 mai 2017

Cousine K - Yasmina Khadra

Par Ariane



Auteur : Yasmina Khadra

Titre : Cousine K

Genre : roman

Langue d’origine : français (Algérie)

Editeur : Julliard

Nombre de pages : 112p

Date de parution : août 2003

Présentation de l’éditeur :

Un enfant négligé par une mère qui sait si bien adorer le frère aîné devient le souffre-douleur d'une cousine tellement admirée. Des années plus tard, enfermé dans sa solitude et hanté par les souvenirs douloureux de son enfance, un homme se rappelle... Yasmina Khadra démonte ici les mécanismes de la frustration et les ravages que peut provoquer chez un enfant sensible le manque d'amour. Avec une précision cruelle, il décrit la lente descente de cet homme vers la folie. Il suffira d'un rien: un bruit, une grille qui ferraille pour déclencher un geste irréparable.



Mon avis :

Comme dans La dernière nuit du Raïs, Yasmina Khadra met ici en lumière les tréfonds de l’âme d’un homme. Il décrit le mécanisme implacable de la folie et le basculement d’un jeune homme.

Le narrateur est un homme solitaire, pas vraiment par choix mais parce qu’il ne s’est jamais senti exister aux yeux des autres.  Personne n’a jamais prêté attention à lui, que ce soit son père mort alors qu’il était encore très jeune, ou son frère parti au loin faire carrière dans l’armée, et encore moins sa mère qui n’éprouve pour lui qu’hostilité et mépris. Mais sa cousine K, ne l’ignore pas. Et l’enfant éprouve des sentiments ambigus d’amour et de haine pour cette cousine si jolie et si cruelle, qui fait de lui son souffre-douleur et reçoit de la mère toutes les attentions que lui n’a jamais eues. Devenu adulte, la fascination pour cette cousine ne l’a pas quitté. Et dans sa vie monotone et isolée, les souvenirs le submergent.

En une petite centaine de pages seulement, Yasmina Khadra nous plonge avec brio, dans l’esprit de cet homme dévasté, écorché, désabusé. Pour cet enfant mal-aimé, pour cet homme qui traverse la vie telle une ombre et que l’on sent sur le fil du rasoir, le lecteur éprouve une profonde empathie. Jusqu’au moment où l’on comprend qu’il a depuis longtemps basculé dans la folie.

Un récit court mais impeccablement maîtrisé. Comme lors de ma précédente lecture de l’auteur, je ressors conquise par sa maîtrise de la langue. Si tous ses autres romans sont de cette facture, alors il va probablement devenir l’un de mes incontournables !



Extrait :

« Puis K est arrivée…
Je n’avais rien vu de plus grand que ses yeux.
Je n’ai rien connu de plus dur que son cœur.
Cette fille, était à elle seule, le jour et la nuit. »


http://ennalit.canalblog.com/archives/2016/12/01/34551554.html

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