mardi 15 août 2017

Balzac et la petite tailleuse chinoise - Dai Sijie

Par Ariane



Auteur : Dai Sijie

Titre : Balzac et la petite tailleuse chinoise

Genre : roman

Langue d’origine : chinois

Editeur : Gallimard

Nombre de pages : 192p

Date de parution : janvier 2000

Présentation de l’éditeur :

«Nous nous approchâmes de la valise. Elle était ficelée par une grosse corde de paille tressée, nouée en croix. Nous la débarrassâmes de ses liens, et l'ouvrîmes silencieusement. À l'intérieur, des piles de livres s'illuminèrent sous notre torche électrique ; les grands écrivains occidentaux nous accueillirent à bras ouverts : à leur tête, se tenait notre vieil ami Balzac, avec cinq ou six romans, suivi de Victor Hugo, Stendhal, Dumas, Flaubert, Baudelaire, Romain Rolland, Rousseau, Tolstoï, Gogol, Dostoïevski, et quelques Anglais : Dickens, Kipling, Emily Brontë... Quel éblouissement !
Il referma la valise et, posant une main dessus, comme un chrétien prêtant serment, il me déclara :
- Avec ces livres, je vais transformer la Petite Tailleuse. Elle ne sera plus jamais une simple montagnarde.»



Mon avis :

Dans la Chine de Mao, il ne fait pas bon être vu comme un intellectuel, un bourgeois. Parce qu’ils sont fils de médecins, le narrateur et son ami Luo sont envoyés en rééducation dans un village de montagne, sans grand espoir de retour. Luo tombe amoureux de la fille du tailleur et décide de faire son éducation. Surtout après avoir découvert qu’un de leurs amis, en rééducation également, cache une valise remplie de livres. Balzac, Tolstoï, Zola,… vont aider les deux jeunes hommes à garder espoir.

C’est un roman très émouvant que nous offre Dai Sijie. Luo et le narrateur touchent le lecteur par leur appétit de vivre, leur soif de connaissance et leur foi en l’avenir qui semble pourtant bien sombre.

Le quotidien des chinois dans la Chine de Mao est terrifiant, aberrant, injuste. Comme le destin des pères des deux jeunes ou du pasteur qui nous rappellent les milliers qui ont été brisés, broyés par ce régime inique.

C’est aussi un bel hommage à la littérature. Les auteurs occidentaux vont, non seulement leur permettre de s’évader, mais aussi leur faire découvrir un monde inconnu. Lire est pour eux un acte de liberté, un acte de désobéissance, un acte d’espoir. Les deux jeunes vont partager ces livres avec d'autres grâce à leurs talents de conteurs. Et notamment à la petite tailleuse, cette jeune et jolie montagnarde dont Luo est tombé amoureux et dont il a juré de faire l'éducation.

Un très joli livre, doux-amer.



Extrait :

"Bien des années plus tard, une image de la période de notre rééducation reste toujours gravée dans ma mémoire, avec une exceptionnelle précision : sous le regard impassible d'un corbeau à bec rouge, Luo, une hotte sur le dos, avançait à quatre pattes sur un passage large d'environ trente centimètres, bordé de chaque côté par un profond précipice. Dans sa hotte en bambou, anodine, sale mais solide, était caché un livre de Balzac, "Le Père Goriot", dont le titre chinois était "Le Vieux Go" ; il allait le lire à la Petite Tailleuse, qui n'était encore qu'une montagnarde, belle mais inculte." 

L'avis d'Hélène

4 commentaires:

  1. Lu il y a longtemps ; j'avais aimé.

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  2. Lu il y a longtemps et pourtant j'ai encore des images dans la tête. J'avais beaucoup aimé.

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    1. J'ai été aussi très touchée par cette histoire, par ces deux jeunes.

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