Par Ariane
Auteur : Jean-Baptiste Andrea
Titre : Ma reine
Genre : roman
Langue d’origine : française
Editeur : L’Iconoclaste
Nombre de pages : 222p
Date de parution : août 2017
Mon avis :
Enormes coups de cœur pour Cent millions d’années et un jour et Des diables et des saints, mais je n’avais toujours pas lu le premier roman de l’auteur…
Un été de 1965, dans les Alpes de Haute Provence, vallée de l’Asse. Les habitants sont rares dans ce coin perdu dans les montagnes et les clients encore plus dans la petite station service familiale. Il a douze ans, il a arrêté l’école parce que sa « tête a arrêté de grandir », peu lui importe tant qu’il peut briquer le téléphone en bakélite et servir aux pompes. Mais il est question de l’envoyer loin, alors il part. Où ça ? A la guerre, pour prouver qu’il est un homme. La guerre c’est loin, derrière les montagnes sans doute. La route est longue, mais le chemin s’arrête quand il rencontre Viviane. Sa reine.
Ah… il sait parler de l’enfance et de l’amitié Jean-Baptiste ! Sur ce plateau isolé, les deux enfants se construisent un monde merveilleux, de palais et de dragons, de jeux en pleine nature, hors du temps. Mais l’amitié, c’est aussi Matti. Le vieux berger silencieux, guide et protecteur. Et la beauté de ces paysages écrasés de soleil.
C’est risqué de se glisser dans la peau d’un enfant, surtout d’un enfant comme celui-là… Mais Jean-Baptiste Andrea le fait avec beaucoup de tendresse et une pointe d’humour. Cet enfant, c’est un autre regard sur le monde, un pas de côté.
J’ai trouvé dans ce premier roman ce qui m’a séduite dans les autres romans de l’auteur. Une douceur, une poésie, une naïveté. Des enfants, innocents malgré la cruauté du monde, la tête pleine de rêves. J’ai aimé ce roman, un peu moins que les suivants peut-être. Il a le charme des premiers romans, mais le ton et la personnalité de l’auteur s’affirment un peu plus ensuite. C’est une bonne nouvelle si chaque livre de Jean-Baptiste Andrea me plaît plus que le précédent !
En tout cas, une fois encore, j’ai refermé ce roman, le cœur empli d’émotions.
Extrait :
« C’est le soleil qui m’a réveillé, il appuyait sur mes paupières avec ses pouces chauffés à blanc. J’ai mis un bras en travers de mes yeux pour continuer à dormir. Il y avait un grand calme autour de moi, juste le bruit de l’air qui poussait sur la terre. »
« Je mourais d'envie de dire "Alors ?" mais c'était le genre de mot qui appelait les mauvaises nouvelles, je l'avais appris très tôt. Alors le directeur dit que tu peux plus aller à l'école. Alors ta grand-mère t'aime beaucoup mais elle est partie. Alors non, le père Noël n'existe pas. Des "alors" comme ça, j'en avais une liste longue comme le bras. »
« Il faisait chaud. Ici dans la vallée l'été n'avait pas l'air de savoir qu'il allait bientôt devoir s'en aller. Personne ne lui avait rien dit et il s'était installé confortablement, un peu comme moi, sans penser très loin. »
« Je pense que c'est là, parmi les tiges sèches qui me piquaient les chevilles, que j'ai doucement glissé hors de l'enfance pour devenir un homme. Tout ça, c'était très simple quand on y pensait. Je n'avais qu'à aimer la colère de Viviane autant que son amitié. Elles étaient belles toutes les deux puisqu'elles venaient d'elle. Il suffisait de savoir regarder. »
« Foudre de guerre. Génie. Lumière. C'était tout ce que je n'étais pas, on n'arrêtait pas de me le répéter. Maintenant il faut que je le dise, je suis bizarre. Moi je ne trouve pas, mais les autres oui. »
Il m'a manqué un petit quelque chose à propos du personnage principal pour vraiment apprécier cette lecture.
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