Auteur : Jon Kalman Stefansson
Titre : AstaGenre : roman
Langue d’origine : islandais
Traducteur : Eric Boury
Editeur : Grasset
Résumé de l'éditeur :
Reykjavik, au début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d’après une grande héroïne de la littérature islandaise. Un prénom signifiant – à une lettre près – amour en islandais qui ne peut que porter chance à leur fille… Des années plus tard, Sigvaldi tombe d’une échelle et se remémore toute son existence : il n’a pas été un père à la hauteur, et la vie d’Ásta n’a pas tenu cette promesse de bonheur.
Jón Kalman Stefánsson enjambe les époques et les pays pour nous raconter l’urgence autant que l’impossibilité d’aimer. À travers l’histoire de Sigvaldi et d’Helga puis, une génération plus tard, celle d’Ásta et de Jósef, il nous offre un superbe roman, lyrique et charnel, sur des sentiments plus grands que nous, et des vies qui s’enlisent malgré notre inlassable quête du bonheur.
Mon avis :
J'aime particulièrement la plume de Jón Kalman Stefánsson, une plume poétique qui me transporte toujours, en imagination dans ce pays d'Islande que je rêve de découvrir.
Qu'elle est belle et triste, l'histoire d'Asta, cette vie qui avait si bien commencé, sous les signes de l'amour, comme le veut son prénom... cette vie cependant marquée par d'irréversibles cicatrices. La tristesse, la folie, la désillusion, l'amour marquent chaque personnage de ce roman, personnages malmenés par une existence qui aurait pu tourner autrement.
L'auteur porte ici un regard à la fois rude et mélancolique sur l'existence, s'interrogeant sur son sens. La construction du livre, qui oscille entre différentes époques, différents personnages, est aussi déroutante, chaotique et "biscornue" que la manière dont tournent les vies.
Ce n'est pas le livre que j'ai préféré de cet auteur et pourtant, immanquablement, il a encore su me transporter. Je résiste difficilement à cette écriture presque envoûtante qui sait si bien nous décrire les lieux et les histoires de ses protagonistes (même si, cette fois ci, il m'a semblé trouvé moins de belles descriptions que dans ses précédents romans). Encore une fois, Jón Kalman Stefánsson m'a offert un beau moment de lecture.
Extrait :
"Ce n'est pas toujours facile de dire les choses importantes dans sa langue maternelle, une langue dont on connaît chaque nuance, chaque meuble, chaque objet, chaque touffe d'herbe, chaque tonalité. Il est parfois presque insurmontable d'évoquer les choses les plus intimes, celles qui reposent au fond du cœur, voilà pourquoi il est délicieux de connaître une langue étrangère. De préférence très lointaine, éventuellement venue d'une autre galaxie..."
"Comment survivent ceux qui jamais ne peuvent parler de leur amour ? Et comment s'y prend-on pour consoler les morts ?
Je suis entré dans le phare. Chargé de livres, de musique et de souvenirs, j'entre dans la lumière qui fend la nuit."
"Avons-nous un autre but dans la vie que celui de naître, de tousser deux ou trois fois, puis de mourir ? Quant à la vie elle-même, elle nous semble si vaste et puissante qu'elle soutient le ciel, n'est-elle pas en fin de compte qu'une souris qui traverse la cuisine un jour au mois d'octobre avant de disparaître à jamais ?"
Je pourrais donc commencer par un autre de ses romans (Asta est toujours emprunté à la bibli)
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé tous les livres que j'ai lu de cet auteur mais je te conseillerais peut-être de commencer par la trilogie : entre ciel et terre, la tristesse des anges...
SupprimerDaphné
Il est arrivé à la bibliothèque ; je le prendrai dès que je pourrai.
RépondreSupprimerJ'ai eu la chance de pouvoir l'emprunter dés son arrivée à la bibliothèque mais je suis sûre que si j'étais passée un peu plus tard, je serais toujours en train de l'attendre.
SupprimerDaphné
Pas mon préféré de lui non pluie (La tristesse des anges est pour moi son chef d'oeuvre) mais c'est toujours avec le même bonheur et la même émotion que je me plonge dans chacun de ses romans.
RépondreSupprimerJ'aime aussi beaucoup "la tristesse des anges". Et aussi "D'ailleurs les poissons n'ont pas de pied"
SupprimerDaphné
Il me tarde de le lire, même si ce n'est pas ton préféré de cet auteur.
RépondreSupprimerCe n'est pas mon préféré, non mais tout de même un beau livre!
SupprimerDaphné