Par Daphné
Auteur : Paolo Giordano
Titre : La solitude des nombres premiers
Genre : roman
Langue d’origine : italien
Traductrice : Nathalie Bauer
Editeur : Seuil
Nombre de pages : 336
Date de parution : 2009
Résumé de l'éditeur:
Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes ; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. Mattia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé : il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres.
Mon avis:
Alice et Mattia sont tous les deux en marge. En marge de la vie, en marge de leur famille. Deux solitaires dont les blessures d'enfance persistent à travers les années. Tous deux maltraitent leur corps, l'une souffrant d'anorexie, l'autre se mutilant. Deux êtres qui souffrent, deux êtres qui se croisent sans cesse, qui se comprennent mais qui se condamnent à la solitude.
Culpabilité, rancune, traumatisme, mal-être, fragilité et destruction sont les maîtres mots de ce roman. Ce n'est pas gai, c'est le moins qu'on puisse dire et très pessimiste du début à la fin. Pourtant, il y a quelque chose de tendre dans ce livre, quelque chose de délicat. On a souvent envie au fil de la lecture, de prendre dans nos bras ces deux écorchés vifs et de les consoler. Envie de les secouer un peu aussi, parfois.
Au fond, il ne se passe pas grand chose dans ce livre, on n'est pas dans l'action mais dans la psychologie.... Et la psychologie des personnages est formidablement bien développée. Le mal qu'ils ont à communiquer, le mal qu'ils se font à eux-mêmes, le décalage qu'il existe entre eux et les autres, tout cela est exploré avec une grande minutie.
Un livre doux-amer, cruel et touchant à la fois.
Extrait :
"Les années de lycée avaient constitué une blessure ouverte, que Mattia et Alice avaient jugée trop profonde pour qu’elle cicatrise. Ils les avaient traversées en apnée ; lui refusant le monde ; elle, se sentant refusée par le monde, et ils s’étaient aperçus que cela ne faisait pas beaucoup de différence. Ils s’étaient construit une amitié bancale et asymétrique, composé de longues absences et de grands silences, un espace vide et propre où ils avaient tout loisir de reprendre haleine quand les murs du lycée se rétrécissaient au point de les étouffer."
Un roman qu'on avait beaucoup vu sur les blogs à l'époque, ravie de voir qu'il tient la route.
RépondreSupprimerUn bon souvenir de lecture.
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