Par Daphné
Autrice : Marieke Lucas Rijneveld
Titre :Qui sème le vent
Genre : roman
Langue d’origine :néerlandais
traductrice :Daniel Cumin
Editeur :Buchet Chastel
Nombre de pages :352
Date d'édition : 2022
Résumé de l'éditeur :
À dix ans, la narratrice de Qui sème le vent vit en rase campagne aux
Pays-Bas. Les repas de famille, les travaux de la ferme, les heures
passées à observer les crapauds, tout devient par la grâce de son regard
un fascinant terrain d’apprentissage. Mais quelques jours avant Noël,
après avoir lancé un funeste présage à son grand frère parti patiner sur
le lac, son monde va être brusquement bouleversé, tout comme celui de
sa famille.
Au fil d’un texte poignant, la voix de la fillette,
bouleversante de justesse, dit la violence d’une enfance vécue dans un
monde de non-dits.
Véritable best-seller aux Pays-Bas et dans toute
l’Europe, le premier roman de Marieke Lucas Rijneveld livre un portrait
sauvage et beau d’une enfance brutalement flétrie par le deuil.
Mon avis:
Ce livre est apparemment un best seller et, en lisant les premières pages, j'ai réellement pensé que j’allais partager l'engouement qu'il suscite... sauf que mon enthousiasme est vite retombé. En réalité, je n’ai pas, mais alors pas du tout aimé.
Un livre raconté par un enfant a souvent quelque chose de frais, d'émouvant aussi. Nulle fraîcheur ici cependant : ce livre est sombre, très sombre, du début à la fin. Quand à l'émotion, elle est bel et bien présente : en perdant son frère, la petite narratrice et sa famille sombrent dans le chagrin et le sentiment de perte, de deuil impossible à faire, est très bien retranscrit. On ressent cette tristesse tout au long du livre. L'émotion est là, oui, mais il y a aussi autre chose, un côté malsain, étouffant.
Trop souvent, bien trop souvent, l'autrice insiste sur la cruauté des enfants, leur sexualité naissante qui prend des allures de plus en plus incestueuses et perverses. L'ambiance se fait de plus en plus pesante, c'est glauque, rude, âpre, pessimiste. Les "jeux" sexuels des enfants, la constipation de la petite fille, la cruauté envers les animaux reviennent encore et encore, de manière de plus en plus insoutenables. C'est bien trop cru, bien trop dérangeant. Non, décidément, je n'ai pas aimé ce livre même si je dois lui reconnaître de grandes qualités d'écriture.
Extrait:
"Personne ne connaît mon cœur. Il est retranché derrière parka, épiderme et côtes. Dans le ventre de maman, mon cœur a été important pendant neuf mois, mais depuis qu'il en est sorti, plus personne ne se soucie de savoir s'il bat au bon rythme, personne ne prend peur quand il s'arrête quelques secondes ou quand il bat la chamade sous le coup d'une peur ou d'une tension."
Tu ne donnes pas envie de le lire, mais je comprends ton ressenti au vue de tes arguments.
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