Auteur :
Rick Bass
Titre :
Journal des cinq saisons
Traducteur :
Marc Amfreville
Genre :
récit
Langue
d’origine : anglais (Etats-Unis)
Editeur :
Christian Bourgeois
Nombre de
pages : 552p
Date de
parution : 2011
Présentation de l’éditeur :
Témoignage le plus abouti et le plus mature que Rick Bass
livre de sa vie dans la vallée du Yaak, Le journal des cinq saisons reprend une
réalité on ne peut plus tangible de la vie du Montana : entre la rudesse
glaciale de l'hiver et l'explosion du printemps se glisse une cinquième saison,
la « Saison brune » où les glaces ont déjà fondu pour se transformer en boue
mais où la végétation n'a pas encore repris ses droits.
Journal de bord quotidien et hommage à un écosystème incomparable, cet ouvrage est surtout le récit d'un lieu. On y comprend les mécanismes d'une disparition programmée, la chaîne des événements qui mènent de la rapacité aveugle à la destruction d'un des derniers fiefs de la nature sauvage aux États-Unis.
Tel un Thoreau contemporain, il nous donne à voir ce que nous risquons de perdre, entre mélancolie discrète et révolte passionnée
Journal de bord quotidien et hommage à un écosystème incomparable, cet ouvrage est surtout le récit d'un lieu. On y comprend les mécanismes d'une disparition programmée, la chaîne des événements qui mènent de la rapacité aveugle à la destruction d'un des derniers fiefs de la nature sauvage aux États-Unis.
Tel un Thoreau contemporain, il nous donne à voir ce que nous risquons de perdre, entre mélancolie discrète et révolte passionnée
Mon avis :
Ah enfin ! Enfin j’ai terminé un livre après une panne
de lecture de plusieurs mois ! Je ne crie pas encore victoire, mais quel plaisir
de me replonger dans la lecture, de m’évader par les mots, de rêver…
Dans son Journal des cinq saisons, Rick Bass nous livre en
vrac réflexions, anecdotes, souvenirs et observations. Ce journal se déroule
sur une année, on commence donc avec l’hiver glacial du Montana et les tempêtes
de neige, puis vient le lent dégel et le réveil de la nature, plantes et
animaux réapparaissant au grand jour, plus tard arrive l’été chaud et sec au
point que les feux de forêt, naturels souvent, mais malheureusement aussi accidentels
ou criminels se multiplient, puis l’automne arrive et avec lui la saison de la
chasse, enfin la neige fait son retour et tout s’endort à nouveau pour quelques
mois. Rick Bass nous raconte donc le rythme des saisons, les changements qu’il
observe, mêlant à cela son inquiétude concernant l’avenir de son cher marais,
de la forêt et à plus grande échelle de toute notre planète.
Mais c’est aussi le récit très personnel d’un père qui s’émerveille
de l’enfance de ses filles et se remémore les grands moments de leur enfance, d’un
homme épris de sa femme, un fils qui malgré les années souffre toujours de la
disparition précoce de sa mère, un frère, un ami.
Rick Bass est un militant écologiste à mille lieues de l’image
caricaturale du hippie écolo. Car s’il est un amoureux de la nature et des
animaux, c’est aussi un chasseur, quoique maladroit de son propre aveu. Et il
nous fait le récit de plusieurs parties de chasse, souvent infructueuses, mais
qu’importe il aime surtout passer des heures en forêt avec ses chiens.
Le rythme du récit et la construction sont déconcertants au
départ, c’est lent, parfois répétitif, mais cette lenteur est parfaitement
adaptée au sujet, à ce déroulement immuable du cycle des saisons. Il faut
apprendre à prendre son temps, à observer, à écouter, en silence.
Première rencontre avec cet auteur mais assurément pas la
dernière, j’ai d’ores et déjà réservé deux autres livres. Je vous recommande
chaudement ce récit intimiste et contemplatif que j’ai littéralement transformé
en livres hérisson tant j’ai mis de post it !
Extraits (impossible de n’en choisir qu’un !) :
« Mais comme chaque saison révèle la mise en place d’une
nouvelle vague de coupes claires – deux cent et quelques années de tout un
univers de beauté et de grâce soudain réduit à néant –, je me demande quelle
espère d’individus prédateurs et ineptes peut permettre qu’on fasse pareille
violence non seulement à leur terre, ou à tout autre terre, sans songer aux
paysages qui vont par la suite envahir notre champ de vision en découvrant jour
après jour ces versants dénudés, toujours plus dépouillés. Ces paysages
empliront désormais la vie de leurs enfants, jusqu’à ce qu’un jour advienne une
génération qui n’aura rien connu d’autre et qui acceptera ce spectacle comme
normal et juste, alors que chaque année le dégel montrera l’avancée de l’érosion
et que les montagnes peu à peu disparaîtront, le mystère cédant la place aux
escarres. »
« Depuis l’enfance, on nous a toujours dit, et nous
avons toujours cru, que les quatre saisons présentaient une symétrie parfaite.
Je ne sais pas pourquoi la cinquième, la saison qui s’ »tend entre l’hiver
et le printemps, n’est jamais désignée comme telle. Elle est pourtant tout
aussi réelle et apparemment aussi longue que les autres. S’il faut trouver un
nom à ce laps de temps qui commence après la fonte des neiges et où le sol demeure
immuablement marron pendant plusieurs semaines, je propose tout simplement de l’appeler
la saison brune, ou la saison de la boue. »
« Les animaux jettent des ponts au travers de nos cœurs :
pendant toutes ces années, le pont avait été façonné comme une construction
vivante et particulière, comme un chemin, un mouvement. Et aujourd’hui qu’elle
est partie, le pont demeure, aussi beau et ouvragé que toujours, mais il ne vit
plus, il a renoncé au mystère labile de la vie, et à la place, il a entamé le
processus durable de calcification du mythe et du souvenir. Il est le vestige
du lieu où se trouvait notre amour, le résidu même de l’amour que nous lui
portions, le reste de douceur, de loyauté, la dépouille d’une chienne merveilleuse
qui partageait autrefois notre existence. »
Il est dans ma PAL
RépondreSupprimerJe ne peux que te conseiller de l'en sortir au plus vite !
SupprimerAuteur noté depuis longtemps, mais pas encore lu.
RépondreSupprimerAlors n'hésite pas !
SupprimerUn grand classique des auteurs 'nature'
RépondreSupprimerSi ses autres livres sont aussi bien, ce sera un vrai plaisir de le lire à nouveau.
SupprimerUn récit qui redonne le goût de lire, quel bonheur.
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