Auteur : Cécile Coulon
Titre : Trois saisons d’orageGenre : roman
Langue d’origine : français
Éditeur : Viviane Hamy
Nombre de pages : 272
Date de parution : 2017
Résumé de l'éditeur :
Les Fontaines. Une pierre cassée au milieu d’un pays qui s’en fiche. Un morceau du monde qui dérive, porté par les vents et les orages. Une île au milieu d’une terre abrupte. Je connais les histoires de ce village, mais une seule les rassemble toutes. Elle doit être entendue. L’histoire d’André, de son fils Benedict, de sa petite-fille, Bérangère. Une famille de médecins. Celle de Maxime, de son fils Valère, et de ses vaches. Une famille de paysans. Et au milieu, une maison. Ou ce qu’il en reste.
Trois générations confrontées à l’Histoire et au fol orgueil des hommes ayant oublié la permanence hiératique de la nature.
Saga portée par la fureur et la passion, Trois Saisons d’orage peint une vision de la seconde partie du XXe siècle placée sous le signe de la fable antique. Les Trois-Gueules, « forteresse de falaises réputée infranchissable », où elle prend racine, sont un espace où le temps est distordu, un lieu qui se resserre à mesure que le monde, autour, s’étend. Si elles happent, régulièrement, un enfant au bord de leurs pics, noient un vieillard dans leurs torrents, écrasent quelques ouvriers sous les chutes de leurs pierres, les villageois n’y peuvent rien ; mais ils l’acceptent, car le reste du temps, elles sont l’antichambre du paradis.
Mon avis :
Et dire que malgré mon envie de découvrir les livres de Cécile Coulon, je n'en avais pas encore lu un seul ! Quel regret de ne pas avoir commencé plus tôt ! Maintenant que j'ai lu celui-ci, il est certain que je lirai les autres.
Que peut-il y avoir qui ne m'ait pas plu dans ce livre ? Une écriture vivante et imagée, à la fois douce et pourtant capable de faire ressentir au lecteur la tension qui monte au fil des pages, de très belles descriptions, des personnages pas forcément attachants mais tous intéressants, une belle histoire... Que demander de plus ?
Cécile Coulon nous dresse là les portraits de personnages dont les vies s'écoulent lentement, tranquillement malgré un drame que l'on sent inéluctable. On sent monter la tension, on ne sait quelle forme va prendre le drame mais on sait qu'on ne pourra y échapper. Et au milieu de ces personnages, il y a les Trois Gueules, qui n'est pas seulement un lieu mais en réalité un personnage à part entière. Les descriptions de l'endroit sont si parlantes que je m'y voyais vraiment, m'imaginant chaque pierre, chaque coin de terre...
J'avais envie de découvrir cette auteure depuis longtemps et maintenant que c'est chose faite... j'en redemande !
Extrait :
"Les Fontaines.
Je vous parle d'un endroit qui est mort mille fois avant mon arrivée, qui mourra mille fois encore après mon départ, d'un lieu humide et brumeux, couvert de terre, de pierre, d'eau et d'herbe. Je vous parle d'un endroit qui a vu des hommes suffoquer, des enfants naître, d'un lieu qui leur survivra, jusqu'à la fin, s'il y en a une."
Je vous parle d'un endroit qui est mort mille fois avant mon arrivée, qui mourra mille fois encore après mon départ, d'un lieu humide et brumeux, couvert de terre, de pierre, d'eau et d'herbe. Je vous parle d'un endroit qui a vu des hommes suffoquer, des enfants naître, d'un lieu qui leur survivra, jusqu'à la fin, s'il y en a une."
"La forêt crache les hommes comme des pépins, les bois bruissent, des traînées de brume couronnent leurs faîtes au lever du soleil, la lumière les habille. À l'automne, des vents furieux secouent les arbres. Les racines émergent alors du sol, les cimes retournent à la poussière, le sable, les branches et la boue séchée s'enlacent en tourbillons au-dessus des toits. Les fourmis s'abritent dans le ventre des collines, les renards trouent le sol, les cerfs s'enfuient ; les corbeaux, eux, résistent toujours à la violence des éléments.
Les hommes, pourtant, estiment pouvoir dominer la nature, discipliner ses turbulences, ils pensent la connaître. Ils s'y engouffrent pour la combler de leur présence, en oubliant, dans un terrible excès d'orgueil, qu'elle était là avant eux, qu'elle ne leur appartient pas, mais qu'ils lui appartiennent. Elle peut les broyer à la seule force de sa respiration, elle n'a qu'à frémir pour qu'ils disparaissent."
Les hommes, pourtant, estiment pouvoir dominer la nature, discipliner ses turbulences, ils pensent la connaître. Ils s'y engouffrent pour la combler de leur présence, en oubliant, dans un terrible excès d'orgueil, qu'elle était là avant eux, qu'elle ne leur appartient pas, mais qu'ils lui appartiennent. Elle peut les broyer à la seule force de sa respiration, elle n'a qu'à frémir pour qu'ils disparaissent."
Je suis contente qu'il t'ait plu ! J'aime tellement les romans de Cécile Coulon !
RépondreSupprimerOui, j'avais bien retenu que tu aimais ses livres. c'est d'ailleurs en lisant tes avis que j'ai eu envie de les découvrir à mon tour.
SupprimerDaphné
Une lecture qui m'avait déçue. J'en attendais sans doute trop.
RépondreSupprimerAh, dommage. Pour ma part, je n'ai pas été déçue du tout.
SupprimerDaphné
Tu enfonces le couteau dans la plaie car je ne l'ai pas lu non plus !
RépondreSupprimerJe ne peux que te le conseiller!
SupprimerDaphné
Moi aussi j'ai découvert cette écrivaine avec ce roman et j'en lirai certainement d'autres. Sais-tu déjà quel sera le prochain que tu liras de Coulon ?
RépondreSupprimerTout dépend du prochain que je trouverai à la médiathèque! Mais "Le cœur du pélican" me tente beaucoup.
SupprimerDaphné