samedi 26 janvier 2019

La blessure - Jean-Baptiste Naudet

Par Ariane

Auteur : Jean-Baptiste Naudet
Titre : La blessure

Genre : roman

Langue d’origine : français

Editeur : L’iconoclaste

Nombre de pages : 304p

Date de parution : août 2018

Présentation de l’éditeur :

Le fiancé de Danielle est mort en Algérie. Hantée par ses lettres, elle sombre dans la folie. Son fils, reporter de guerre, se débat avec cet héritage. Un roman brutal écrit dans l'urgence.



Mon avis :

Sans le billet coup de cœur d’Eva, je serai passée à côté de ce superbe texte et ça aurait été bien dommage.

Robert et Danielle sont jeunes et amoureux, ils ont des projets plein la tête. Mais on est en 1960 et au nom d’une guerre qui ne dit pas son nom, Robert est envoyé en Algérie. Les amoureux échangent une correspondance nombreuse, pleine d’amour mais aussi hantée par la douleur de la séparation et les horreurs de la guerre. En 1979, Danielle est mariée et mère de famille, mais elle n’a jamais oublié son fiancé tué un jour de juin et finit par sombrer dans la dépression sous le regard inquiet de son fils Jean-Baptiste. Devenu reporter de guerre, celui-ci sombre à son tour dans la dépression.

Loin d’être un roman, c’est un récit à la fois intime et universel que nous livre Jean-Baptiste Naudet. Il alterne entre ses souvenirs personnels, la correspondance de Danielle et Robert et fiction lorsqu’il raconte la vie de soldat de Robert. D’un côté il y a la guerre, des passages de terreur, de violence, de souffrance, la mort omniprésente. Et de l’autre côté, il y a les lettres de Robert. A travers elles, c’est la vie, l’amour, la foi en l’avenir. Mais l’innocence des premières lettres est ternie par ce qu’il voit chaque jour et l’on ressent toute la douleur et la peur du jeune homme, ses doutes sur lui-même, son incompréhension face à ces événements.

Le livre porte bien son nom. La blessure ce n’est pas seulement celle de celui qui meurt. C’est aussi celle que son absence crée dans le cœur de sa fiancée. C’est celle de toute une génération de jeunes hommes hantés par cette guerre. C’est celle de tous ceux qui ont vécu et vu la guerre.

J’ai été très touchée par les trois protagonistes principaux de l’histoire. Robert, ce jeune homme si intelligent, si mature dans ses lettres, si amoureux, fauché pour on ne sait quoi. Danielle, la jeune fille insouciante et amoureuse, devenue cette femme prisonnière de sa souffrance et de sa solitude. Jean-Baptiste qui a vu sa mère sombrer et qui a assisté à tant d’horreurs.

C’est un très beau texte, à la fois intime et universel, un cri de désespoir et un hommage aux victimes de la guerre.



Extrait :

« En attendant, voici ce livre, comme une offrande, comme une supplique, comme un chant à la mort, à l’amour. Comme une étoile dans la nuit, une étoile qui n’a pas de nom mais qui est la nôtre, une étoile qui ne parle pas d’amour et qui ne doit jamais mourir. Pour que l’on nous comprenne, pour que l’on nous excuse, pour que l’on nous pardonne. Algérie, notre amour. »

L'avis d'Eva

8 commentaires:

  1. Tu donnes très envie de le découvrir !

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  2. Un thème que l'on commence à voir un peu plus en littérature et les ravages creusés par la guerre en toile de fond. Je note.

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  3. Un livre qui a bouleversé pas mal de lecteurs des 68 premières fois. Je te mets le lien vers la compilation des avis si ça t'intéresse : https://68premieresfois.wordpress.com/2018/11/08/la-blessure-jean-baptiste-naudet/

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  4. Il est dans ma liste d'envies ( pour le thème), yapluka!

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