Par Daphné
Auteur : Jonathan Coe
Titre : "La pluie avant qu'elle tombe"
Genre : roman
Langue d'origine : anglais
Traducteur : Jamila et Serges Chauvin
Éditeur : Folio
nombre de pages: 268p
Date de parution : 2010
Titre : "La pluie avant qu'elle tombe"
Genre : roman
Langue d'origine : anglais
Traducteur : Jamila et Serges Chauvin
Éditeur : Folio
nombre de pages: 268p
Date de parution : 2010
Résumé de l'éditeur :
Rosamond vient de mourir, mais sa voix
résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la
mystérieuse Imogen.
S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques.
Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ?
S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques.
Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences ?
Mon avis :
Voici un livre qui m'a beaucoup plu par
son originalité. Il est en effet construit autour de la description
de vingt photographies que Rosamond décrit à Imogen. Vingt
photographies qui représentent vingt souvenirs de Rosamond. Vingts
souvenirs qui nous entrainent dans le destin inexorablement lié
de trois générations de femmes. A travers ce livre, l'auteur nous
pose la question du transmission générationnelle. Notre propre
histoire dépend t-elle à ce point de celle des générations
précédentes ? Peut-on réparer ce qui nous a été transmis ou
est-on condamné à le vivre à son tour ?
Rosamond nous raconte une histoire qui
la concerne tout en n'étant pas entièrement la sienne mais en
réalité celle d'Imogen. Mystérieuse Imogen qui reste introuvable
et dont on ne sait quasiment rien jusqu'à la fin du roman.
J'ai aimé cette manière de raconter
à travers les cassettes audios et les photographies. Lorsque Gil,
la nièce de Rosamond et ses filles éteignent le magnétophone, nous
ramenant brutalement au présent, je me suis retrouvée aussi
frustrée qu'elles, ayant hâte d'écouter le suite de l'histoire.
L'écouter, la regarder ou la lire? Là est toute l’originalité
du roman. J'ai eu en effet davantage l'impression de regarder un
album photos et d'écouter une cassette sur un vieux magnétophone
que de lire un roman !
Au delà du style et de l'écriture,
j'ai été touchée par l'histoire et par le personnage de Rosamond,
à la fois actrice et témoin impuissant d'une histoire familiale qui
n'est pas vraiment la sienne et qui, pourtant, s'inscrit dans sa
propre histoire, la marquant à jamais.
Par contre, je n'ai pas trop aimé la
fin, surprenante et trop dérangeante à mon goût.
Extrait:
« Je revois Thea fronçant les
sourcils en méditant ces paroles, et puis elle a proclamé : "Eh
bien moi, j'aime la pluie avant qu'elle tombe." Rebecca s'est
contentée de sourire, mais moi j'ai répliqué (de façon assez
pédante, je suppose) : "Tu sais, ma chérie, avant qu'elle
tombe, ce n'est pas vraiment de la pluie. - Qu'est-ce que c'est
alors?" Et j'ai expliqué : " C'est de l'humidité, rien de
plus. De l'humidité dans les nuages." Thea a baissé les yeux
et s'est de nouveau affairée à trier les galets de la plage : elle
en a ramassé deux et s'est mise à les frapper l'un contre
l'autre.
Elle semblait trouver plaisir à ce bruit et à ce contact. J'ai continué : "Tu comprends, ça n'existe pas, la pluie, avant qu'elle tombe, sinon ça n'est pas de la pluie."
C'était un peu ridicule de vouloir expliquer ça à une enfant, et je regrettais de m'être lancée là-dedans. Mais Thea ne semblait avoir aucun mal à saisir ce concept - bien au contraire : au bout de quelques instants, elle m'a regardée avec pitié en secouant la tête, comme si c'était éprouvant pour elle de discuter de ces matières avec quelqu'un d'aussi obtus.
" Bien sûr que ça n'existe pas, elle a dit. C'est bien pour ça que c'est ma préférée. Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux, pas vrai?"
Elle semblait trouver plaisir à ce bruit et à ce contact. J'ai continué : "Tu comprends, ça n'existe pas, la pluie, avant qu'elle tombe, sinon ça n'est pas de la pluie."
C'était un peu ridicule de vouloir expliquer ça à une enfant, et je regrettais de m'être lancée là-dedans. Mais Thea ne semblait avoir aucun mal à saisir ce concept - bien au contraire : au bout de quelques instants, elle m'a regardée avec pitié en secouant la tête, comme si c'était éprouvant pour elle de discuter de ces matières avec quelqu'un d'aussi obtus.
" Bien sûr que ça n'existe pas, elle a dit. C'est bien pour ça que c'est ma préférée. Une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux, pas vrai?"
Il est sur ma liste celui-ci.
RépondreSupprimerAriane