Auteur : Julie Otsuka
Titre :Certaines n'avaient jamais vu la mer
Genre :
roman
Langue
d’origine :anglais (Etats-Unis)
Traducteur: Carine Chichereau
Éditeur:10/18
Nombre de
pages :139
Date de
parution :2012
Résumé de l'éditeur:
Ces Japonaises ont tout abandonné au début du XXe
siècle pour épouser aux États-Unis, sur la foi d'un portrait, un
inconnu. Celui dont elles ont tant rêvé, qui va tant les décevoir. Chœur vibrant, leurs voix s'élèvent pour raconter l'exil : la nuit de
noces, les journées aux champs, la langue revêche, l'humiliation, les
joies aussi. Puis le silence de la guerre. Et l'oubli.
Mon avis:
Un livre qui m’a surprise, tant par la forme que par l’histoire
qu’il révèle.
Le style d’écriture est en effet peu commun, la narration se
faisant à la première personne du pluriel. Le livre ne dépeint pas l’histoire de
quelques personnes mais celle de centaines de femmes. L’emploi du « nous »
permet au lecteur de suivre la vie de ces nombreuses femmes à partir d’évènements
historiques. Le chœur de ces femmes s’élève, racontant leur exil, leurs
rencontres avec leurs maris, la vie en Amérique, ce pays dont elles ont tant
rêvé et qui ne leur offrira pas ce qu’elles croyaient, leur travail, la
naissance de leurs enfants… « Nous », « nous « « nous »,
les phrases débutent de la même manière, se succèdent, se ressemblent et
diffèrent pourtant. Chœur de femmes anonymes, histoires qui s’entremêlent. Un style
poétique qui contraste avec la dureté du sujet. On croirait lire une chanson.
Une chanson un peu longue cependant. Je pensais lire ce livre, plutôt court, d’une
seule traite. J’ai en fait dû le poser un moment pour ne le reprendre que le
lendemain. Tant de « nous » et de tournures de phrases répétitives
ont eu raison de mon attention. J’ai dû faire une pause pour mieux reprendre
ensuite.
Hormis le style d’écriture, j’ai été surprise par le sujet.
Je n’avais jamais entendu parler de cette part d’histoire méconnue et douloureuse. Part d’histoire passée sous
silence, oubliée dans l’indifférence générale. Le dernier chapitre,
où l’auteur donne voix aux américains dépeint bien cet oubli et cette
indifférence. Je me suis d’ailleurs demandé si l’emploi du « nous »
était là pour insister sur cet oubli, pour rendre ces femmes encore plus
anonymes, ou, au contraire, visait à leur rendre à chacune une existence
propre, une humanité. Sans doute les deux…
Quoiqu’il en soit, ce livre m’a marqué.
Extrait:
"Sur le bateau nous étions dans l’ensemble des jeunes filles
accomplies, persuadées que nous ferions de bonnes épouses. Nous savions
coudre et cuisiner. Servir le thé, disposer des fleurs et rester assises
sans bouger sur nos grands pieds pendant des heures en ne disant
absolument rien d’important. Une jeune fille doit se fondre dans le
décor."
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Je ne l'ai toujours pas lu, je pense le faire et j'ai le premier roman de l'auteur dans ma PAL.
RépondreSupprimerJe n'en ai lu aucun autre de cette auteur mais je pense que celui là est vraiment à lire même si on peut être déconcertée par le style d'écriture. Je lirai peut être aussi son premier roman.
SupprimerDaphné