Auteur :
Ron Rash
Titre :
Un pied au paradis
Genre :
roman
Langue
d’origine : américain
Traducteur :
Isabelle Reinharez
Editeur :
éditions du Masque
Nombre de
pages : 262p
Date de
parution : août 2009
Oconee, comté rural des Appalaches du Sud, début des années cinquante. Une terre jadis arrachée aux Indiens Cherokee, en passe d'être à jamais enlevée à ses habitants : la compagnie d'électricité Carolina Power rachète peu à peu tous les terrains de la vallée afin de construire une retenue d'eau, immense lac qui va recouvrir fermes et champs. Pour l'heure, la sécheresse règne, maïs et tabac grillent sur pied.
Le shérif Alexander est le seul gars du coin à avoir fréquenté l'université, mais à quoi bon, quand il s'agit de retrouver un corps volatilisé ? Car Holland Winchester est mort, sa mère en est sûre, qui ne l'a pas vu revenir à midi, mais a entendu le coup de feu chez le voisin. L'évidence et la conviction n'y font rien : pas de cadavre, pas de meurtre. Sur fond de pays voué à la disparition, ce drame de la jalousie et de la vengeance, noir et intense, prend la forme d'un récit à cinq voix : le shérif, le voisin, sa femme, leur fils et l'adjoint.
Mon avis :
Au départ j’ai pensé avoir à faire à un roman policier : un disparu dont la mère et le shérif sont persuadés qu’il a été assassiné par son voisin mais dont le corps reste introuvable. Mais finalement l’enquête concernant la disparition d’Holland Winchester est plus que secondaire.
La présentation de l’éditeur parlait d’un « drame de la jalousie et de la vengeance ». Un drame oui c’est exactement ce qu’est ce roman. On pourrait presque parler d’une tragédie sur le modèle des plus grandes tragédies antiques. Tous les éléments sont réunis ou presque. La scène d’ouverture entre le shérif et Holland Winchester avant sa disparition en constituerait le prologue, avec cette phrase prophétique prononcée par le shérif « Les morts n’entendent pas et ne parlent pas. (…) Ils disparaissent, c’est tout. ». La structure du roman en 5 grandes parties pouvant rappeler les différents chants ou épisodes. La scène finale racontée par l’adjoint constituant alors l’exode. Dans cette même optique le personnage de la veuve Glendower a tout à fait sa place elle qui semble parfois connaître l’avenir et en même temps pousser les personnages vers leur destin. Je m’égare peut-être un peu là !
J’ai beaucoup apprécié la structure du roman organisé en 5
parties, chacune étant consacrée à un narrateur différent et donc à un point de
vue différent sur les événements liés à la disparition de Winchester. 5
personnages prennent donc la parole tour à tour : le shérif du comté, Amy
la femme du voisin, Billy le suspect du meurtre, leur fils et enfin l’adjoint
du shérif.
Le style de l’auteur peut être assez déroutant. En effet, les tournures de phrases, les expressions et le vocabulaire correspondent à cette Amérique profonde et rurale, mais également à chaque personnage. Ce qui donne lieu à des « malgré que », des « qui que c’est ? » et autres «aye » qui font mal aux yeux ! Mais cette syntaxe particulière contribue à donner de la profondeur aux personnages. Des personnages justement auxquels je me suis vraiment attachée. Des personnages torturés et hantés par les secrets et les remords. Mais aussi des personnages aimants et pleins d'espoirs. Leurs sentiments sont mis à nu par l’auteur : désir, jalousie, espoir,… Ron Rash a su leur donner à tous une dimension particulière.
Une très grande et très belle lecture.
Le style de l’auteur peut être assez déroutant. En effet, les tournures de phrases, les expressions et le vocabulaire correspondent à cette Amérique profonde et rurale, mais également à chaque personnage. Ce qui donne lieu à des « malgré que », des « qui que c’est ? » et autres «aye » qui font mal aux yeux ! Mais cette syntaxe particulière contribue à donner de la profondeur aux personnages. Des personnages justement auxquels je me suis vraiment attachée. Des personnages torturés et hantés par les secrets et les remords. Mais aussi des personnages aimants et pleins d'espoirs. Leurs sentiments sont mis à nu par l’auteur : désir, jalousie, espoir,… Ron Rash a su leur donner à tous une dimension particulière.
Une très grande et très belle lecture.
Extrait :
« Je n’ai pas regardé en arrière mais je sentais le barrage se dresser de façon menaçante dans mon dos comme s’il jetait une ombre sur toute la vallée. J’ai enjambé un muret en pierres éboulé. La Gold Star me piquait la jambe à travers la toile de mon pantalon. L’eau n’était pas monté assez rapidement, ai-je pensé. Elle aurait dû venir à la façon d’une crue et nous emporter tous si vite qu’il n’y aurait pas eu le temps pour que les secrets cachés depuis longtemps dans cette vallée soient révélés, des secrets qui auraient dû être ensevelis sous ce lac pour toujours. Parce que c’était comme ces quelques dernières heures où je m’étais efforcé de m’éloigner de la vérité que je croyais dans mes propres yeux, seulement la vérité m’avait suivi à la trace tel un limier. Maintenant elle me tenait et ne me lâcherait pas. »
Lu dans le cadre du challenge 50 états, 50 billets -
et du défi Lire sous la contrainte avec pour thème :
L'avis de Clara, Mimi, Keisha, Aifelle, Jostein, Papillon,
L'avis de Clara, Mimi, Keisha, Aifelle, Jostein, Papillon,
Merci pour ta participation à mon challenge.
RépondreSupprimerJe ne connais pas ce livre et je ne suis pas sûr qu'il me plairait.
Bonne fin de soirée.
L'ambiance et le style sont assez particuliers c'est vrai.
SupprimerRendez-vous peut-être pour la prochaine session.
Ariane
Entièrement d'accord, ce livre est un must !! C'est mon préféré de Ron Rash :-)
RépondreSupprimerC'est un auteur que je découvre et cette œuvre m'a vraiment donné envie de découvrir les autres.
SupprimerHop, billet ajouté !
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